Commerce de biens à faible intensité carbone : Quid du Maroc ?
L’étude d’Allianz Trade place le Maroc parmi les pays affichant un déficit, le pays important plus de biens verts qu’il n’en exporte. Cette liste de pays comprend notamment la France et le Canada qui enregistrent un léger déficit estimé respectivement à 0,5 et 1% du PIB. Pour le Maroc, le déficit commercial de biens à faible intensité carbone s’élève à environ 4% du PIB (chiffre 2021).
Haro sur les barrières tarifaires !
Pour rappel, au Maroc, le Projet de loi de Finances 2024 entend mettre à contribution la fiscalité pour le verdissement des importations. Selon le ministère des Finances, le verdissement du tarif des droits d’importation a pour objectif de rendre le tarif douanier plus vert et de soutenir les mesures de politiques écologiques. Cette réforme vise à élargir le rôle de la nomenclature, en tant qu’outil statistique de commerce international, pour devenir également un outil de soutien du commerce international durable.
«Supprimer les barrières tarifaires sur les biens à faible intensité carbone est une nécessité pour accélérer la transition verte de l’économie mondiale. Une telle mesure réduirait le coût de ces biens à l’importation, ce qui les rendrait plus accessibles pour les consommateurs et les entreprises. Cela stimulerait également la concurrence entre les producteurs, ce qui pourrait générer de l’innovation à l’échelle locale et internationale», estime Ano Kuhanathan, responsable de la recherche sectorielle chez Allianz Trade.
Et ce n’est pas tout. Selon l’étude, l’émergence du «Green Trade» passera nécessairement par la transition écologique du fret maritime. Chaque année, environ 11 milliards de tonnes de biens sont transportées par la mer à l’échelle mondiale, soit 85% du commerce mondial. «Ce chiffre pourrait tripler d’ici 2050. Alors qu’aujourd’hui le fret maritime ne représente qu’environ 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, cette part pourrait atteindre 17% à mi-siecle si aucune action n’est entreprise», conclut l’étude d’Allianz Trade.