Le groupe parlementaire du Mouvement populaire à la Chambre des représentants a déposé une proposition de loi visant à lutter contre le phénomène des fonctionnaires fantômes qui continue de sévir, selon lui, dans l’administration publique marocaine. Pour les députés harakis, il est temps de débusquer et de sanctionner ces agents publics qui perçoivent leur salaire sans se présenter à leur poste de travail et sans remplir leur part du contrat. Ainsi, la proposition de loi déposée le 22 décembre dernier prévoit notamment d’élargir les compétences du Conseil supérieur de la fonction publique, d’accorder le droit à la titularisation aux contractuels de plus de 5 ans d’ancienneté et d’interdire l’exercice d’une autre profession rémunérée pendant les horaires de travail.
Les fantômes de la fonction publique, un mal persistant
Il faut reconnaître que le phénomène est tenace et résiste à toutes les tentatives visant son éradication. De nombreux fonctionnaires fantômes sévissent encore, au détriment des finances publiques et de l’efficacité des services, et ce malgré un arsenal juridique qui sanctionne les absences injustifiées, à travers la procédure de cessation d’emploi et la loi n°12.81 relative aux retenues sur les traitements des fonctionnaires et agents de l’État et des collectivités locales qui s’absentent de leurs services. Or visiblement, ces textes semblent insuffisants pour venir à bout du phénomène, estime Driss Sentissi, le chef du groupe parlementaire haraki à la première Chambre, qui ne manque de rappeler, encore une fois, les difficultés pour les parlementaires à faire aboutir les propositions de loi.