Art & CultureLe Matin

Le Festival du livre africain du 9 au 12 février 2023 à Marrakech

Ancrée dans l’histoire, la littérature africaine remonte à la plus haute Antiquité avec les écrits de l’Égypte. Si jadis elle était caractérisée principalement par son caractère oral, elle est aujourd’hui riche de nombreuses œuvres écrites qui font rayonner la littérature du continent aux quatre coins du globe. Le Festival du livre africain de Marrakech (FLAM) vient apporter sa pierre à l’édifice en partant d’un constat : «Au sein de notre continent, nous sommes séparés par la géographie, on se connaît très peu. FLAM peut être un moyen pour rompre cet isolement et cette ignorance réciproque. Ce festival est le fruit d’une réflexion partagée avec Mahi Binebine, il y a plus de quatre ans, lors de l’événement “Marrakech, Capitale africaine de la culture”», explique Younès Ajarraï.

 

Penser l’Afrique, à partir de l’Afrique, par des Africains

Le lancement de cette grand-messe culturelle arrive dans un contexte où la littérature africaine a le vent en poupe. En 2021, les écrivains africains ont raflé la mise, notamment Mohamed Mbougar Sarr, premier écrivain d’Afrique subsaharienne à remporter le Prix Goncourt, Damon Galgut qui a décroché le Booker Prize ou encore le Tanzanien Abdulrazak Gurnah, lauréat du Nobel de littérature. Une reconnaissance saluée par Mahi Binebine qui constate toutefois que «depuis un certain moment, nous avons un regard constamment tourné vers l’occident. Il est temps que l’on s’assoie entre nous, que l’on se parle entre nous sans être obligé d’aller loin pour être reconnu comme un bon artiste, un bon écrivain. Nous avons décidé de nous rencontrer entre nous, entre Africains. Il ne s’agit pas de cracher dans la soupe, mais il est temps de nous prendre en charge et de ne rien attendre de l’autre côté. L’Afrique est jeune et belle, elle regorge de talents. Il va falloir donc se mettre à table pour parler, du passé aussi et des choses qui fâchent, notamment du racisme et de l’esclavagisme. Notre avenir se construit dans ce sens avec le dialogue. Pour rencontrer mon voisin africain, je préfère aller chez lui ou l’accueillir chez moi», confie l’artiste également écrivain.

 

Le dialogue et la découverte comme fil rouge

Le FLAM se veut un événement national, à prolongement continental et à portée internationale auquel prendront part une quarantaine d’auteurs arabophones, francophones et anglophones de toute l’Afrique et de ses diasporas, parmi lesquels Lilian Thuram, Jennifer Richard, Fouad Laroui, Rodney Saint-Éloi ou encore Fawzia Zouar. Pensé dans l’esprit d’une fête littéraire, le festival s’articulera autour d’une programmation éclectique.

Parmi les temps forts, les cafés littéraires durant lesquels les écrivains échangeront autour de leurs œuvres, les palabres axées sur des sujets d’actualités, mais aussi historiques, les tandems rassemblant les écrivains du nord et ceux du sud, des tables rondes autour du thème de «la décolonisation des arts et de la culture», la programmation dédiée à la jeunesse, sans oublier l’exposition thématique confiée à l’artiste marocain Mohamed Mourabiti.
Une programmation prometteuse qui évoluera au fil des éditions, notamment avec l’instauration d’un Prix littéraire dédié aux jeunes du continent afin de développer des imaginaires communs, mais aussi des projections de films africains dans les salles de cinéma à Marrakech.


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