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Contrairement au gaz naturel conventionnel, le GNR est produit par la décomposition de déchets organiques provenant de sources biologiques notamment le fumier, les décharges et les installations de traitement des eaux usées.
Le GNR est créé lorsque le méthane, un gaz à effet de serre dangereux émis lors de la décomposition des déchets organiques, est capturé sous forme de biogaz et valorisé pour la production d’électricité. «Le marché du GNR décolle comme une fusée», déclare Alex Klaessig, directeur principal du Forum mondial sur l’hydrogène et les gaz renouvelables de S&P Global Commodity Insights.
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Au pays de l’Oncle Sam, les installations de GNR en exploitation ont monté en puissance depuis 2011 pour dépasser 300 unités en 2023, et plus de 450 installations supplémentaires sont en construction ou en développement.
En 2024, le marché américain du GNR devrait afficher une croissance de 97% et de 50% en 2025. De même, le marché du GNR recèle un potentiel important en termes de fusions-acquisitions pour les grandes sociétés pétrolières et gazières et attise l’appétit de plus en plus des investisseurs.
Fin 2022, la société britannique BP a ainsi acquis le producteur de GNR Archaea Energy pour 4,1 milliards de dollars et Shell a racheté Nature Energy pour près de 2 milliards de dollars.
En 2023, Marathon Petroleum a pris une participation de 49,9% dans LF Bioenergy auprès de Cresta Fund Management pour 50 millions de dollars, tandis que Viridi Energy et American Organic Energy ont uni leurs forces pour développer une installation de transformation des déchets alimentaires en GNR à New York.
«La polyvalence du GNR et le fait qu’il puisse être utilisé sans nécessiter de paramétrages techniques conséquents de l’infrastructure en font un fruit à portée de main», souligne Klaessig. Sous sa forme brute de biogaz, le GNR peut être utilisé sur site pour produire de l’électricité pour des applications industrielles, commerciales et résidentielles.
Il peut également servir de matière première pour des bioproduits tels que l’hydrogène et le méthanol vert, qui sont fabriqués pour aider à réduire l’empreinte carbone des secteurs à fortes émissions. Une fois mis à niveau à partir de sa forme de biogaz, le GNR devient un carburant dit d’appoint. Ce qui signifie qu’il peut être utilisé de manière interchangeable avec le gaz naturel conventionnel et injecté dans les pipelines existants.
Dans le secteur des transports, les États-Unis ont mis en place un mécanisme d’incitations afin de stimuler l’adoption du GNR. Au niveau fédéral, un programme de normes sur les carburants renouvelables administré par l’Agence de protection de l’environnement permet aux projets de GNR d’obtenir des crédits dédiés. Bien que le GNR soit principalement utilisé dans le secteur des transports pour alimenter les véhicules au gaz naturel, le marché devrait également stimuler la demande, car de plus en plus de clients des secteurs émetteurs de carbone contractent des crédits pour compenser les émissions inévitables.
Le Maroc se positionne sur le créneau du GNR
Une feuille de route dédiée est mise en œuvre. Celle-ci vise l’utilisation durable de la biomasse en tant que source d’énergie renouvelable, respectueuse du climat, afin d’atteindre le triple impact positif sur les plans social, environnemental et économique, aussi bien à l’échelle nationale que régionale et locale, tout au long de la chaîne de valeur, depuis la collecte jusqu’à la valorisation finale de la ressource biomasse.
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Cette stratégie, basée sur des scénarios d’évolution de l’utilisation énergétique de la biomasse à grande échelle, présente le potentiel pour les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, des déchets et des eaux usées et propose un plan d’action pour optimiser sa valorisation énergétique à l’horizon 2030.
Le potentiel énergétique technique s’élève ainsi à environ 13,4 millions de mégawatheure (MWh) par an (énergie primaire), dont 6,6 millions de MWh par an issus du secteur agricole, 3,5 millions du secteur forestier, 3,1 millions par an issus du secteur des déchets et 0,2 million du secteur des eaux usées.
Dans le but d’évaluer le développement futur des potentiels de la biomasse et de sa valorisation énergétique à l’horizon 2030, trois scénarios ont été développés, prenant en compte différents potentiels énergétiques primaires issus de la biomasse. La biomasse présente ainsi, selon ces scénarios, un potentiel en énergie primaire qui varie entre 17 térawattheures (TWh)/an et 25 TWh/an à l’horizon 2030.
Selon le département de la Transition énergétique, les projets de valorisation énergétique de la biomasse ne nécessitent pas des investissements importants pour le développement du réseau électrique en raison de leur taille généralement petite ou moyenne et requièrent un raccordement au réseau électrique moyenne ou basse tension.
Le budget nécessaire pour le déploiement des mesures de mise en œuvre de la feuille de route, d’ordre réglementaire, institutionnel, normatif, formation et développement des projets pilotes et de démonstration, est estimé à 4,3 milliards de dirhams, à mobiliser par l’État ou par les partenaires ou dans le cadre de la coopération internationale par le biais des mécanismes de financement existants.
