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Lewis Hamilton. Une vie de combats

Le septuple champion du monde britannique de Formule 1 Lewis Hamilton, pilote le plus populaire pour ses performances et ses prises de position sur des sujets de société, a pris un nouveau virage dans sa riche carrière en choisissant de rejoindre Ferrari en 2025.

Le pilote de 39 ans a créé la surprise en décidant de quitter à la fin de la saison à venir l’écurie Mercedes, où il évolue depuis 2013 et avec laquelle il a décroché six de ses sept titres mondiaux. Il avait pourtant prolongé de deux saisons, jusque fin 2025, en août dernier, mais il disposait d’une clause libératoire pour partir plus tôt.

Je n’aurais jamais pensé qu’à l’âge que j’ai, je me sentirais comme je me sens aujourd’hui physiquement et mentalement – et que j’aimerais toujours autant ce que je fais

Hamilton débarquera donc dans moins d’un an à Maranello, le siège de la Scuderia, où il retrouvera le Français Frédéric Vasseur, côtoyé en 2005 et 2006 dans les catégories inférieures du sport automobile et qui a contribué à son arrivée en F1 chez McLaren en 2007.

D’abord sacré champion de Formule 3 Euro Series en 2005, le Britannique récidivait l’année suivante en GP2 Series, l’anti-chambre de la F1, ce qui lui avait ouvert les portes de la discipline reine du sport automobile.

Premier pilote noir de la F1, le phénomène Hamilton, deuxième du championnat du monde dès 2007, conquiert son premier titre mondial la saison suivante, à 23 ans, avec l’écurie britannique.

S’ensuit une période moins faste, où il oscille entre la 4e et la 5e place mondiale (2009-2013). Hors piste, le pilote se brouille avec son père et souhaite qu’il arrête de gérer ses intérêts. Depuis, Anthony Hamilton est revenu sur les circuits aux côtés de son autre fils Nicolas, également pilote et atteint d’infirmité motrice cérébrale.

Le succès aussi, est revenu. C’est en 2013 qu’Hamilton entre dans une autre dimension, en changeant d’écurie pour Mercedes, archi-dominatrice à l’heure des moteurs hybrides.
De 2014 à 2020, il n’a laissé échapper qu’un seul titre, contre son équipier Nico Rosberg en 2016… avant de perdre la « finale » de la saison 2021, dans un combat avec le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) qui, dit-il, a « ravivé sa passion pour la course ».

Depuis, il a connu deux dernières saisons difficiles avec Mercedes: lui qui avait toujours décroché au moins un Grand Prix chaque année depuis ses débuts en 2007, a enchaîné deux saisons blanches et terminé 6e et 3e au classement du championnat du monde. Cela ne l’avait pourtant pas empêché de prolonger pour deux saisons en août dernier alors qu’il avait précédemment déclaré qu’il n’avait pas l’intention de courir au-delà de 40 ans.

« Je n’aurais jamais pensé qu’à l’âge que j’ai, je me sentirais comme je me sens aujourd’hui physiquement et mentalement – et que j’aimerais toujours autant ce que je fais », avait-il dit lors de sa prolongation.

S’il collectionne les records (victoires, pole positions, podiums, etc.), Hamilton, est aussi le seul pilote dont la voix porte au-delà du monde du sport automobile.
Le Britannique a régulièrement évoqué le racisme auquel il a été confronté. Il utilise désormais sa notoriété pour défendre la diversité: « Le plus important, dit-il, est que mon parcours s’accompagne d’un combat pour l’égalité. »

Après la mort de George Floyd, Afro-Américain tué par un policier blanc lors d’un contrôle aux Etats-Unis en 2020, le sujet est devenu un combat et le pilote a poussé la catégorie reine du sport auto à se positionner et lancé une commission en Grande-Bretagne pour encourager la diversité dans une discipline majoritairement blanche et masculine.

Souvent qualifié de « pop star », avec ses tenues de créateurs, ses bijoux clinquants et ses tatouages, il se fait aussi remarquer par son mode de vie jet-set, devenant le pilote le plus populaire des réseaux sociaux.

Toto Wolff, le patron de Mercedes, l’avait bien compris: une des clés du succès était de laisser son champion libre. De multiplier les sauts en parachute, de développer ses collaborations avec la mode (collections pour Tommy Hilfiger) ou la musique (dans le titre « Pipe » de Christina Aguilera).

Ferrari devra donc apprendre à faire avec la forte personnalité d’Hamilton, qui a également ouvertement soutenu la cause LGBT+ en arborant un casque arc-en-ciel dans des pays où l’homosexualité est illégale comme le Qatar ou l’Arabie saoudite.

Anobli par la reine Elisabeth II fin 2020, Sir Lewis s’affiche aussi en défenseur de la cause animale et de l’environnement, devient vegan en 2017. S’il renonce à son jet privé couleur rubis en 2019, il se montre encore au volant de bolides dans les rues de Monaco, où il réside, et court le monde en soirées de gala quand son emploi du temps le permet.

Le décalage entre ses prises de position et son train de vie suscite parfois l’ironie, mais le Britannique n’en a cure: « Notre empreinte carbone est certainement plus élevée que celle du citoyen lambda mais cela ne veut pas dire que nous devrions avoir peur de parler des choses qui peuvent avoir un impact positif. »

Côté vie privée, après une relation médiatisée avec la chanteuse Nicole Scherzinger, Hamilton, fervent catholique comme son idole Ayrton Senna, contrôle plus strictement son image, laissant surtout passer des clichés aux côtés de son fidèle bulldog français Roscoe.
 
 

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