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La famille Mchiouer implique l’ONU

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Cela fait près d’un mois que le corps du défunt gît dans une morgue en Algérie, au moment où l’incertitude plane quant à sa restitution. Comment vivez-vous cette épreuve ?

– Actuellement, nous subissons un véritable supplice psychologique du fait que nous sommes empêchés de récupérer la dépouille de notre fils. Lui et son ami, le regretté Bilal, ont été tués injustement. Malheureusement, le corps de notre fils est toujours en Algérie et nous n’en comprenons pas les raisons. Tout ce que nous savons c’est qu’il est fourré dans un congélateur. Nous avons fait tout ce qu’on nous a demandé. Nous avons pris contact avec les autorités consulaires marocaines, nous avons nommé un avocat en France et en Algérie pour coordonner.
 
Nous vivons dans l’incertitude dont nous sommes l’otage. La douleur de la mère du défunt est telle qu’elle n’a plus les mots pour l’exprimer. Tant que cela dure, nous sommes aussi prisonniers en étant dans une si grande attente sans savoir l’issue de la procédure. Pour nous, la douleur est double : la perte de notre fils et l’incapacité de récupérer son corps pour l’inhumer. C’est la moindre des choses. Nous voulons simplement faire son deuil et dire un ultime adieu. Nous ne demandons rien de plus.  Le véritable problème c’est que nous ignorons ce qui se passe vraiment au niveau de la procédure qui est bloquée actuellement.


 

Est-il vrai, comme l’ont fait savoir quelques médias, que vous avez subi un chantage de la part des autorités algériennes qui auraient exigé des sommes d’argent en plus d’une décharge en échange de vous livrer le corps ?
 

Tout ce qui a circulé à ce sujet dans des supports médiatiques ces dernières semaines est faux et dénué de tout fondement. Ce sont des fake-news qui induisent les gens en erreur et perturbent le déroulement de la procédure.

 

Concernant la procédure de restitution, quelles sont les complications que vous avez rencontrées jusque-là ?
 

De notre côté, nous avons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour mener la procédure jusqu’au bout et veiller à ce que le corps soit rapatrié le plus rapidement possible. Notre avocat en Algérie a fait tout ce qu’on lui a demandé. Mais il n’y a actuellement qu’une fin de non-recevoir puisque nous n’avons aucune information depuis plus d’une semaine. On ne nous a même pas donné de délai. Nous exigeons qu’on nous donne au moins un deadline. Par conséquent, nous ne savons pas combien de temps notre calvaire va durer. La seule information dont nous disposons de la part du Consulat est que le rapatriement dépend du Procureur militaire. La balle est dans le camp des autorités algériennes. La procédure demeure en stand-by pour des raisons que nous ignorons.

 

A part l’enquête ouverte par le Parquet d’Oujda et les déclarations du porte-parole du gouvernement, le Maroc n’a pas fait de sortie officielle. Comment jugez-vous la réaction marocaine ?
 

Le porte-parole du gouvernement a parlé uniquement de la compétence de la Justice. Pour sa part, le Consulat du Maroc a pris les mesures nécessaires pour coordonner avec les autorités algériennes. Idem pour l’avocat que nous avons mandaté. Pourtant, il n’y a eu aucune réponse claire, formelle et définitive de leur part, jusqu’à aujourd’hui. Raison pour laquelle nous plaidons pour que les responsables qui ont la capacité d’intervenir nous aident de quelque manière que ce soit. Nous n’avons qu’un seul message à transmettre : faites le nécessaire si vous estimez avoir la capacité d’agir.

 

Quid des actions des autorités françaises ?

 
En ce qui concerne le cas d’Abdelali, il n’est pas Franco-Marocain puisqu’il est seulement détenteur d’une carte de séjour. Donc, il est considéré Marocain. En tant que famille du défunt, nous n’avons pas grand-chose à dire sur la réaction de la France. Nous regardons les faits et ce qui se passe sur le terrain. Nous ne pouvons juger que sur la base des actes. Actuellement, les victimes sont mortes. L’Algérie n’a pas encore rendu la dépouille du défunt. Tout reste entre les mains du procureur militaire. C’est vrai qu’en France, il y a eu des gens qui se sont mobilisés pour exprimer leur solidarité avec nous. Mais, c’est tout.

 
Vous publiez une lettre ouverte au Président algérien Abdelmajid Tebboune pour demander la restitution de la dépouille du défunt au plus vite, mais jusqu’à maintenant, silence radio. Avez-vous un message à transmettre aux autorités algériennes ?

 
Il faudrait que le gouvernement algérien se mette à notre place. Il est inacceptable et injuste que les gens normaux payent le prix des divergences politiques. Nous, à la base, nous n’avons pas de problèmes avec qui que ce soit. Ce que nous demandons, c’est juste de nous rendre la dépouille.

Le retour de la dépouille peut-il apaiser votre douleur qui reste tout de même si vive après cette mort si soudaine ?

 
Au moins, il y aura un apaisement vu que nous allons pouvoir nous délivrer du poids de l’attente dans l’incertitude qui pèse sur nous actuellement. Cela va nous aider également à tenter de retrouver une vie normale. Le deuil va tout de même continuer.

 Le défunt a laissé un enfant orphelin de 5 ans. Qui va s’en occuper ?

 
Heureusement qu’il y a la mère de l’enfant qui va s’en occuper et prendre soin de lui. Toute la famille sera à ses côtés, ses tantes, ses oncles et ses grands-parents ne manqueront pas de l’entourer de leurs soins et leur sollicitude. De toute manière, il est dur de perdre son père à un tel âge et rien ne peut compenser une telle perte.

Le défunt était apprécié de ses proches et de ses amis qui s’accordent tous sur sa droiture et ses qualités. Peut-on avoir une idée sur sa vie et sa personnalité ?
 

 Abdelali Mchiouer était un jeune dans la fleur de l’âge. Il avait toute sa vie devant lui. Il est mort peu de temps après avoir eu un enfant. Il était un homme d’une droiture proverbiale. Il n’a jamais rien fait de mal à personne. Tout le monde le connaissait pour ses qualités et ses vertus et pour sa bonhomie. Il mérite tout de même qu’il soit enterré dignement.

 
Tous ses amis, ses proches et ses collègues de travail attendent avec impatience le retour de sa dépouille pour assister à ses funérailles. Actuellement, on nous prive injustement de cet ultime adieu qui est notre droit le plus légitime. C’est pour cette raison que nous lançons cet appel aux autorités algériennes pour qu’elles assument leurs responsabilités et nous rendent notre fils.
 
 

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