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Un million d’inscriptions remises en question par la tutelle

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khaled Ait Taleb, a révélé lors de la discussion du budget de son département à la Chambre des Conseillers que près d’un million de citoyens marocains inscrits au « RAMED » ne méritaient pas de bénéficier de ce programme. Il a souligné que certains d’entre eux dépensaient davantage que lui-même en tant que ministre, remettant ainsi en question leur éligibilité.

Ait Taleb, intervenant devant la Commission de l’Enseignement et des Affaires culturelles et sociales à la deuxième Chambre, a souligné que ces individus épuisaient les finances de l’État et pouvaient supporter les coûts de leur traitement. Il a expressément désapprouvé ceux qui affirment que le système « RAMED » était préférable à « AMO Solidarité ».

Le responsable gouvernemental a noté que les critères d’inscription au Registre social unifié différaient de ceux du « RAMED ». Ce dernier se basait sur des enquêtes simples menées par les agents de l’autorité, tandis que le Registre social unifié (RSU) reposait sur des critères plus précis.

Selon le ministre, le RSU prend en compte les dépenses familiales plutôt que les revenus, reconnaissant que certaines personnes peuvent avoir des sources de revenus non déclarées. Il a illustré ce point en mentionnant des cas où des individus, ne disposant pas de comptes bancaires, dépensent plus largement que lui-même, soulignant des exemples extrêmes comme celui de la possession de sept voitures.

Ait Taleb a également cité le cas d’un agriculteur qui, en migrant de son village à la vieille ville de Fès, a pu bénéficier du « RAMED » en affichant une faible situation sociale antérieure, mettant en évidence la nécessité de revoir les critères d’éligibilité.

Envisageant l’avenir, le ministre a indiqué que les artisans incapables de payer les cotisations pourraient bénéficier de « AMO Solidarité ». Il a sur le ton de la plaisanterie avancé la possibilité pour ceux qui bénéficient d’AMO Solidarité de gagner aux jeux de hasard et de passer à une catégorie supérieure. Selon lui, la priorité actuelle est l’inscription des personnes, suivie de l’action, avant de procéder à la correction des données.

 

Inauguration imminente de l’usine de vaccins à Benslimane

Le ministre de la Santé a annoncé, par la même occasion, que les travaux à l’usine de vaccins à Benslimane ont été menés à terme sans aucun retard notable. Le processus a été achevé en seulement 11 mois, un délai considérablement plus court que celui généralement requis pour des projets de cette envergure, souvent s’étalant sur trois années.
Ait Taleb a précisé que le chantier a débuté en janvier 2022 et que l’usine a été érigée selon des normes internationales comparables à celles des pays occidentaux.
L’usine sera dotée d’une capacité de production atteignant 144 millions d’unités de vaccins par an, fournissant ainsi les 22 millions de doses annuelles nécessaires au Maroc.

Le ministre a souligné que l’objectif de cette usine dépasse la simple garantie de la souveraineté nationale, s’étendant à la souveraineté africaine. Il a insisté sur la non-acceptabilité de reproduire la situation observée lors de la pandémie de la Covid-19, où tous les pays ont accédé aux vaccins, sauf certains en Afrique.

Ait Taleb a noté que l’Afrique, en raison de sa jeunesse et de sa population importante d’un milliard et 400 millions d’habitants, représente désormais un marché prometteur. En tant que l’une des six nations capables d’aider le continent africain, le Maroc a la responsabilité de contribuer aux programmes de vaccination et à la couverture sanitaire.

Il a assuré que les travaux de construction et d’équipement de l’usine sont achevés. Une équipe internationale, accompagnée de compétences marocaines, procède actuellement aux tests de transfert de technologie. Les matières premières seront livrées d’ici la fin du mois, marquant le début de la production des premiers vaccins. Ces derniers seront soumis à une analyse approfondie en vue de leur approbation.

Le ministre de la Santé a également déclaré que l’ouverture officielle de l’usine de vaccins se fera lors d’une inauguration Royale. 
 

Un impératif de redressement à tout prix

Étant un pilier essentiel du Nouveau Modèle de Développement et du programme gouvernemental 2021-2026, la santé s’impose comme une préoccupation majeure pour les décideurs et les citoyens. Cela se reflète particulièrement dans les débats enflammés entourant son budget.

L’objectif prioritaire de l’Exécutif est le redressement du budget de la Santé, une mission jugée indispensable. Depuis la pandémie de Covid-19, ce budget a connu des augmentations conséquentes, atteignant 30,68 milliards de dirhams dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2024, soit une hausse de 2,559 milliards de dirhams, équivalant à une augmentation de 9,1% par rapport à l’année 2023, selon les données officielles de la tutelle.

Ce montant se répartit entre deux volets, à savoir l’investissement et la gestion. La gestion absorbe la majeure partie, totalisant 21,68 milliards de dirhams, englobant les salaires, les équipements et les dépenses diverses. Les 15,9 milliards de dirhams restants sont alloués à l’investissement. Par ailleurs, le compte dédié à la Pharmacie Centrale bénéficie d’une enveloppe de 1,22 milliard de dirhams.

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale et les Centres hospitaliers universitaires (CHU) ont enregistré une augmentation significative des postes budgétaires au cours des dernières années. Selon le ministère, le PLF 2024 prévoit la création de 5.500 postes supplémentaires, portant le total à près de 42.700 postes sur la période 2017-2024, dont 35.500 postes pour le département de la Santé.

 

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