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Point de vue: Le succès de la conférence de presse de Bourita avec le ministre français des Affaires étrangères s’est tourné à l’échec

HIBAPRESS-RABAT-COURRIER

Comme on le sait, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, aux côtés de son homologue français Stéphane Séjourné, a organisé en début de semaine une soi-disant conférence de presse pour laquelle le ministère des Affaires étrangères a invité les représentants des sites Internet et des médias étaient présents à neuf heures du matin, et tout le monde est resté en attente malgré leurs obligations professionnelles environ deux heures jusqu’à onze heures, heure de début de la conférence de presse.

L’importance de cette rencontre réside dans les attentes de tous les Marocains à l’égard des relations traditionnelles entre Rabat et Paris, depuis la position officielle de la République française sur la question du Sahara marocain, jusqu’à l’anticipation liée au dépassement des tensions politiques et économiques qui durent depuis un moment, et le mode de traitement des demandes de visa présentées

​ Ce qui s’est passé lors de la conférence a créé une controverse dans les coulisses selon laquelle la plupart des journalistes qui y ont assisté, bien sûr, pour servir la position officielle, et qui n’étaient pas autorisés à poser des questions fondamentales, pour donner à la réunion une saveur d’un véritable colloque.

Bourita a commis une grave erreur en commençant à prononcer son discours en arabe. C’est un fait louable dans un pays dont la constitution indique que la langue officielle est l’arabe. Puis il a décidé de terminer son intervention en français, ce qui est une erreur répétée chaque fois qu’il s’agit de recevoir des étrangers. Je me demande pourquoi M. Bourita aurait recours à faciliter la tâche de communiquer avec les fils de Napoléon dans leur langue plutôt que dans la nôtre, même si nous sommes au bas de l’échelle. Nous sommes certains que si Bourita était reçu à Paris, seule la langue de Molière serait entendue lors de l’échange de paroles.

La visite ratée du ministre français des Affaires étrangères au Maroc était d’ordre économique plutôt que politique, selon ce que nous a appris sa brève intervention, qui n’a rien apporté de nouveau qui puisse servir les aspirations attendues pour accélérer la relance des relations. Est-il raisonnable que les Marocains promettent la création d’un centre culturel et de deux écoles concernées par la langue française pour les habitants du Sahara marocain ? Les Marocains sont-ils encore à la merci de la Francophonie, qui dispose du pouvoir de veto dont elle se targue au regard de l’orientation anglo-saxonne moderne de l’État marocain ? Ou est-ce que la République française, après l’échec de ses manœuvres de mobilisation de l’Union européenne contre le Maroc à certains moments, et ses manœuvres ratées avec les généraux incompétents d’Algérie à d’autres moments, l’a amenée à établir un agenda alternatif pour convaincre le pays , ce qui n’arrivera jamais au vu de la force dont le Maroc a fait preuve suite à ses récentes alliances avec certaines des grandes puissances mondiales.

La réunion de lundi a montré que le rapprochement souhaité est un rapprochement vide de sens qui ne se concrétisera jamais après que les Marocains ont tenu bon face à la France et ont patienté face à ses attaques contre leurs droits de circulation, de médecine, d’études, de tourisme et de participation scientifique et des séminaires, tout au long de ces années. Alors que diriez-vous de cette réunion appelée conférence de presse, ou visite, vide qui frôle la honte ?

L’envoyé de Macron est venu porteur d’une stratégie ouverte, son objectif ultime est de ramener la dépendance du Maroc à ce qu’elle était aux époques précédentes, notamment lorsque “Stéphane” Bourita a prêché dans son discours que le Maroc pouvait s’appuyer sur la France, pensant que le Royaume s’accrochait encore à son intérêts passés, alors pourquoi pas ? Bourita lui répond que la France peut s’assombrir mais qu’elle peut compter sur le Maroc, surtout après qu’il est devenu une équation tangible sur le continent et dans les pays du Sahel, dont dépendaient les Français, qui ont pillé leurs ressources.

Quant à la question du Sahara marocain, que les Français manipulent parce que leur position sur ce sujet est historique et ne change pas lorsqu’ils se réunissent lors de réunions officielles au Maroc sans en parler sérieusement, c’est plutôt un enjeu, comme l’a indiqué le SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, que le Sahara sont les  “lunettes à travers lesquelles le Maroc regarde le monde pour mesurer les amitiés et l’efficacité des partenariats.”

Demandons-nous quelle est la raison qui a poussé la République française jusqu’à présent à ne pas ouvrir de consulat au Sahara marocain ? Voici le résultat, voici les rencontres, voici les véritables conférences de presse, sans négliger l’appel d’« Hubert Celan », « Le président de la Fondation France-Maroc» qui s’adressait à Macron il y a trois ans, après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, lorsqu’il disait : « La France ne doit pas rester sur la touche, en marge du dynamisme international.”

On ne peut donc pas sortir du contexte selon lequel la France est encore loin de l’objectif clair du Maroc envers son Sahara, et que les déclarations françaises ne se traduisent pas par ses actions. Demain, le niveau des revendications marocaines passera du coté de la France qui devrait reconnaître le Sahara oriental, et présenter des excuses officielles pour les années de tyrannie, d’exploitation et de colonialisme qui se sont produites en premier, et ensuite le Royaume du Maroc étudiera sa demande d’ouverture ou non d’un consulat au Sahara marocain. Dans le cas contraire, les revendications évolueront vers une rupture totale des relations avec un pays qui considère le Maroc comme son protectorat.

Bref, la conférence hors presse a été un échec avec le slogan « La montagne qui a accouchée d’une souris». Que le ministre nous permette d’agir en son nom et adresse nos plus sincères excuses aux journalistes qui ont eu la peine de se déplacer, sans boire ni manger et ont levé la main pour poser une question, sauf que les yeux de Nasser Bourita les ont regardés et il n’y a prêté aucune attention et s’est dépêché de récupérer ses papiers et a fait signe de la tête à son invité de partir. La salle rapidement. Aussi, Cette rencontre dépourvue de questions de journalistes plus compétents que « Stefan » au sujet des relations des deux pays, élève-t-elle le niveau d’une conférence de presse dont le contenu est attendu par tout un peuple ? Quelle est la différence entre les conférences de presse organisées par les ministres des Affaires étrangères qui ont précédé Bourita – sachant qu’il travaillait à leurs côtés – qui étaient pleines d’échanges et de questions avec des personnalités plus marquantes que notre invité français et les grands événements internationaux au cours desquels les journalistes ont pu transmettre aux opposants et au monde des aspects de la puissance diplomatique marocaine au service de la diplomatie ? Parallélisme dans ses plus belles manifestations, oui aux efforts distingués déployés par Si Nasser, et non à la manière dont il conduit ses séminaires de presse et à la manière de traiter de la dignité des journalistes, hommes et femmes, et à une prochaine conférence.


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