Santé

La cytisinicline, une nouvelle alternative pour arrêter de fumer

D’après les chiffres de Santé publique France, toujours près de 12 millions de Français fumaient quotidiennement en 2022. Parmi eux, « 59,3 % déclarent avoir envie d’arrêter de fumer, 26,4 % déclarent avoir le projet d’arrêter » dans les prochains mois et « 30,3 % ont fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine dans les 12 derniers mois. Les hommes fumeurs sont plus nombreux que les femmes fumeuses à avoir envie d’arrêter de fumer (61,7 % vs 56,5 % des femmes) et à avoir fait une tentative d’arrêt dans les 12 derniers mois (34,3 % vs 25,8 %), les écarts étant les plus marqués chez les 18-34 ans », rapporte le baromètre.

Des chercheurs ont peut-être trouvé une nouvelle piste dans l’arrêt du tabac. Selon un essai clinique américain, la cytisinicline serait efficace et bien tolérée chez les adultes désireux de rompre leur dépendance à la nicotine. La phrase 3 de cette étude a confirmé que ce médicament de sevrage apportait une nouvelle option intéressante. « Le tabagisme reste la principale cause évitable de décès dans le monde, mais aucun nouveau médicament de sevrage tabagique n’a été approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis depuis près de deux décennies », a expliqué Nancy Rigotti, directrice du centre de recherche et de traitement du tabac de MGH, et auteur principal de l’étude, citée par le communiqué de l’étude.

Avant de compléter : « Il y a un besoin urgent de nouveaux médicaments pour traiter le tabagisme, car les produits existants n’aident pas tous les fumeurs à arrêter de fumer et peuvent avoir des effets secondaires inacceptables. Si elle est approuvée par les autorités de réglementation, la cytisinicline pourrait être une nouvelle option précieuse pour traiter la dépendance au tabac ».

Un « alcaloïde naturel à base de plantes »

De quoi s’agit-il ? La cytisinicline est un médicament à base de plantes. Il s’agit d’un « alcaloïde naturel à base de plantes qui se lie sélectivement aux récepteurs nicotiniques du cerveau qui régulent la dépendance à la nicotine, atténuant l’envie de fumer et réduisant la gravité des symptômes de sevrage à la nicotine », résument les auteurs. Pour cet essai clinique, 810 adultes fumeurs ont testé son efficacité. Les chercheurs ont scruté les répercussions de ce traitement pendant six et douze semaines. Les résultats ont été comparés à un essai réalisé avec un placebo. Au sein du groupe de douze semaines, 32,6 % des participants utilisant la cytisinicline (contre 7 % utilisant le placebo) étaient abstinents pendant les semaines 9 à 12. « Pour le groupe de 6 semaines, l’abstinence était de 25,3 % pour la cytisinicline contre 4,4 % pour le placebo pendant les semaines 3 à 6 », rapporte l’étude.

À plus long terme, l’étude a mis en avant une augmentation « statistiquement significative de l’abstinence continue pendant 6 mois pour les deux durées de traitement ». Des semaines 9 à 24, l’abstinence pour le groupe de 12 semaines était de 21,1 % pour la cytisinicline contre 4,8 % pour le placebo. « La cytisinicline a démontré des résultats impressionnants en tant que médicament de sevrage tabagique dans un essai clinique rigoureux qui a utilisé un nouveau schéma posologique scientifiquement fondé ainsi qu’une durée de traitement plus longue que celle traditionnellement pratiquée », se félicite Nancy Rigotti.

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