Santé

Quand l’infidélité s’invite dans le couple : Adélaïde, 38 ans : « Il a beau me tromper, je sais que je serais plus malheureuse sans lui »

« La première fois que j’ai su que Samuel me trompait, c’est par sa maîtresse elle-même, raconte Adélaïde*. Après quelques mois d’une relation épisodique, elle s’était entichée de lui, mais elle avait vite compris qu’elle n’était qu’une passade et qu’il ne me quitterait jamais pour elle. De rage, elle m’a appelée un matin, dans le cabinet d’avocats dans lequel je travaillais à l’époque et a tout balancé, avec moult détails. Elle n’avait qu’une idée en tête, se venger, lui faire du mal en faisant voler notre couple en éclats ».

Surprise inattendue

La trentenaire est, ce jour-là, tellement anéantie qu’elle prétexte à son employeur un problème de fuite d’eau urgentissime (signalé à l’instant par un coup de fil de sa voisine) pour rentrer chez elle. « Plus que de la colère, je ressentais une douleur violente dans tout le corps, se souvient-elle. J’avais l’impression qu’un rouleau compresseur m’était passé dessus ».

Je m’étais toujours sentie à l’abri d’une infidélité de sa part

Cette première gifle date de 2017. Samuel et elle avaient convolé à peine quatre ans plus tôt. Ils étaient les parents d’une adorable petite Lina, âgée de dix-huit mois, qu’ils avaient tous les deux ardemment désirée. Ils projetaient même de lui donner bientôt un petit frère (ou une petite sœur). Comment avait-il pu leur faire ça ?

« Je n’ai vraiment rien vu venir, lâche-t-elle. Je savais que mon mari avait une réputation de séducteur (il trompait toujours ses ex et a d’ailleurs quitté la dernière pour moi), mais je m’étais bizarrement (ou naïvement) toujours sentie à l’abri d’une infidélité de sa part.

Je pensais que notre couple était trop soudé, trop complice, trop fusionnel. Ce genre de choses n’arrivait qu’aux autres. Je ne m’étais même pas inquiété de le voir, depuis quelque temps, constamment scotché sur son smartphone, sans jamais répondre aux messages en ma présence.»

Triste conflit

La soirée de confrontation est interminable, cousue de pleurs, de tristesse, de questionnements, de reproches, et même de cris et d’insultes. « Il a d’abord essayé vaguement de démentir (je crois qu’il voulait me protéger), avant d’avouer qu’il avait entretenu une « brève relation sans importance », avec cette fille rencontrée dans sa salle de sport, détaille Adélaïde. Il m’a juré qu’il n’avait jamais ressenti le moindre sentiment pour elle. C’était plus un jeu qu’autre chose. Elle l’avait allumé et, comme il se sentait négligé depuis la naissance de notre fille (j’étais abasourdie de le découvrir), il s’était montré faible. Il le regrettait amèrement ».

Pendant plusieurs jours, Adélaïde ne se sent que douleur et humiliation. « Je savais qu’il ne me mentait pas en disant que cette fille n’était rien pour lui, explique-t-elle. Ce qui me faisait en revanche souffrir, c’était de me rendre compte qu’il n’avait pas si mal supporté de me trahir ». La jeune femme décide néanmoins de donner une seconde chance à son couple. « Nos grands-parents ne prenaient pas la poudre d’escampette au premier obstacle, se justifie-t-elle presque. Et puis, je croyais encore en notre couple ».

Adélaïde fait alors tout pour repartir du bon pied. « Même si l’envie m’en démangeait souvent, j’évitais de l’espionner, poursuit-elle. D’autant que Samuel avait l’air de se tenir à carreau (c’est du moins ce que je pensais et essayait tant bien que mal de regagner ma confiance en étant aux petits soins pour moi ». Petit à petit, le couple se reconstruit. « On a surmonté ce cataclysme, confirme Adélaïde. Et retrouvé le plaisir d’être ensemble ». Las, moins d’un an plus tard, la trentenaire prend une nouvelle claque.

La beauté du diable

« Je me souviens de cette journée d’été comme d’un film au ralenti, confie-t-elle, encore remuée. Lina fêtait son troisième anniversaire avec ses petits camarades de classe maternelle, dans le jardin. Samuel a sorti son téléphone pour faire une vidéo. Ça a duré une fraction de seconde, mais j’ai eu le temps de lire le message qui s’est affiché sur son écran, et qui ne laissait aucune place au doute : « j’ai envie de toi… « .» Cet après-midi-là, Adélaïde fait bonne figure – pour Lina -, même si le cœur n’y est franchement pas.

« Je n’avais pas envie de crier ou de fuir, avoue-t-elle. J’avais juste honte de qui j’étais à ce moment-là ». Le soir, dans son lit, elle ne pleure pas, mais elle réfléchit à tous les scénarios possibles. Remettre une nouvelle fois le sujet sur la table ? À quoi bon, elle et lui avaient discuté des heures et des heures de ce qui leur était arrivé. Ceci n’avait empêché cela.

Elle serait plus malheureuse sans lui qu’avec lui

Quitter Samuel ? Ses parents avaient divorcé lorsqu’elle avait six ans. Elle s’était juré de ne jamais faire vivre ça à ses enfants. Et puis, elle en était sûre, il lui manquerait trop. Elle serait plus malheureuse sans lui qu’avec lui. Fermer les yeux sur les faux pas de sa moitié ?

Au fond d’elle-même, Adélaïde savait que même si Samuel était un coureur de jupons invétéré (elle était bien obligée désormais de l’admettre), il n’en était pas moins un bon mari – elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur lui – et un père formidable.

Aussi étrange que cela puisse paraître, elle l’aimait toujours et elle savait qu’elle était aussi la femme de sa vie. Les autres n’étaient que des amourettes, qui ne feraient que passer. Au matin, sa décision était prise.

* Les noms sont modifiés

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