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Albares veut montrer que la position espagnole est celle d’un Etat et non un parti

Convaincu des choix et décisions diplomatiques de l’Exécutif espagnol, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a ouvertement défié le Parti Populaire (PP) de converser et débattre, en face à face, de la politique ibérique étrangère, y compris les relations avec le Maroc. Cette exhortation représente d’ailleurs une première pour un responsable de la diplomatie étrangère.

A la suite des récentes déclarations du leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, dans lesquelles il a affirmé ne pas être au courant de l’accord avec le Maroc qui a précipité le changement de position historique de l’Espagne dans le conflit du Sahara, José Manuel Albares, riposte en lançant un défi.

« Tous les Espagnols connaissent les accords issus de la réunion hispano-marocaine du 7 avril dernier« , a précisé le ministre des affaires étrangères dans des déclarations à la presse, avant de souligner qu’ »ils sont clairement consignés dans les documents qui se trouvent sur le site Web officiel de la Moncloa« .

Le chef de la diplomatie espagnole a ainsi appelé, en toute confiance, « toute personne du PP à débattre de la politique étrangère, de la politique européenne et de notre relation avec le Maroc et de toute autre question« .

Selon Nabil Driouch, journaliste, écrivain et spécialiste des relations maroco-espagnoles, un tel appel à affrontement ou débat se produit normalement et naturellement entre les candidats à la présidentielle et il s’agit donc d’une première pour un ministre des Affaires étrangères ou un responsable de la diplomatie étrangère de faire ainsi.

Albares a notamment transmis un message à Feijóo quant à son ignorance des détails de l’accord maroco-espagnol, poursuit l’expert dans une déclaration à Hespress FR, notant que c’est la raison pour laquelle le diplomate espagnol a fait référence à l’accord du 7 avril 2022 pour appuyer ses propos.

« Je pense que ce qu’il a voulu laisser entendre, sans le montrer explicitement, est que cette décision, c’est-à-dire le changement de position sur le Sahara, est une décision d’Etat et que le Parti Populaire en était conscient et a même donné son feu vert« , explique Driouch.

En outre, il précise que les déclarations d’Albares peuvent être considérées comme une sorte d’avertissement au PP pour cesser d’avoir recours à la carte du Maroc en pleine course électorale.

« La stratégie de l’extrême droite dans ce contexte électoral, y inclus le Parti Populaire, est de sortir ce genre de carte, celle du Maroc et du Sahara, pour faire la pression au PSOE. Mais cela ne veut pas dire que leur retour au gouvernement signifie le changement de la position de l’Espagne, car c’est la décision de tout un Etat« , indique notre interlocuteur.

Par ailleurs, le Maroc est en effet une priorité de la politique étrangère espagnole, ajoute le spécialise, précisant que la base de l’accord entre les deux pays, le renforcement des coopérations dans plusieurs domaines, est la position de l’Espagne sur le Sahara, « c’est le premier point fondamental de l’accord et ils le savent tous« .

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