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DÉBAT EN COURS : POURQUOI LES MAROCAINS S’ADONNENT AUX PETITS PRÊTS POUR S’ACHETER LE MOUTON DU SACRIFICE. HALAL OU HARAM ?

HIBAPRESS-RABAT

A l’approche de l’Aïd Al-Adha, les banques du Royaume du Maroc commencent à présenter leurs offres aux clients, afin de les encourager à contracter de petits prêts, tandis que ces banques s’efforcent de réduire le taux d’intérêt de ce processus afin qu’il soit encourageant des milliers de citoyens à en bénéficier.

Bien que ce procédé suscite souvent des polémiques chaque année, entre ceux qui le rejettent, questionde religion, et ceux qui sont contraints d’y recourir en fonction de leur statut financier ou social.

Hibapress tentera de toucher tous les aspects liés à ces petits prêts liées à l’acquisition de sacrifices entre ce qui est légal et ce que traverse la société marocaine en termes de défis et difficultés économiques, qui ont fait profiter pour certains cette occasion religieuse en une occasion de récolter de l’argent, sans égard à ce qui est permis par la Charia, d’autant plus que toute occasion religieuse, notamment l’Aïd Al-Adha, qui nécessite une partie des fonds, ne s’accompagne pas d’une véritable discussion entre les composantes de la société, en particulier le monde jurisprudentiel, pour répondre aux interrogations des citoyens marocains face à cette situation à laquelle les familles marocaines commencent à s’habituer.

– Prix élevés des sacrifices et faible pouvoir d’achat

L’augmentation des prix des sacrifices au cours des quelques semaines de l’approche de l’Aïd Al-Adha cette année, avec une augmentation estimée à 15%, a fait parier les marchands sur les citoyens, après avoir annoncé qu’ils avaient reçu leur salaire une semaine avant cette occasion afin de relancer leurs transactions pendant les quelques jours de la fête. Alors que le plus gros pari est que les citoyens recourent à des emprunts afin de couvrir les dépenses de cette occasion, qui vont au-delà de l’achat du sacrifice à d’autres questions liées à l’habillement ou voyager pour rendre visite à la famille pendant la fête.

Certains estiment que le phénomène d’emprunt pour s’assurer l’obtention d’un mouton pour l’Aïd est encore très répandu dans les milieux populaires notamment, et parmi les citoyens aux revenus moyens.

Ils ont expliqué que plusieurs problèmes entravent encore ce processus entre le consommateur marocain et les établissements de crédit affiliés aux banques marocaines, du fait de la difficulté à payer les échéances des emprunts précédents, ce qui les oblige à recourir à des petits emprunts pour couvrir les dépenses de l’Aïd Al-Adha.

Un autre groupe estime que l’occasion est un moyen de collecter de l’argent par les institutions bancaires, en raison du taux d’intérêt élevé appliqué par ces institutions, qui varie entre 24 et 30. Cependant, un large groupe de citoyens à revenus faibles et moyens a recours à l’obtention en raison de la prédominance de la culture de l’achat de moutons de l’Aïd dans les cercles populaires, même si c’est une année sûre qui ne nécessite pas d’entrer dans une spirale d’emprunts pour acheter le sacrifice.

La fédération nationale des associations de consommateurs a publié une étude sur les prêts au cours de l’année écoulée, dans laquelle elle a indiqué qu’un grand pourcentage de Marocains sont endettés, expliquant qu’ils recourent à l’emprunt pour équiper des logements, acheter des voitures, étudier les enfants et acheter des sacrifices pour l’Aïd. Avec les problèmes de société posés par cet emprunt, la désintégration familiale et le suicide.

Selon la même étude, une famille marocaine sur trois est obligée d’emprunter pour subvenir à ses besoins mensuels, tandis que 52 % des emprunteurs ont un prêt, 34,7 % ont deux prêts et le pourcentage restant a trois prêts ou plus.

– L’avis de la jurisprudence en recourant aux avances pour acquérir le sacrifice

Le consensus des jurisprudents islamiques considère que le sacrifice est une Sunna confirmée pour celui qui en est capable, et quant à celui qui est incapable de payer son prix, il ne lui est pas obligatoire, et il ne lui est pas permis d’emprunter pour le faire. Dieu Tout-Puissant a dit : « Dieu n’impose pas à une âme un fardeau au-delà de ce qu’elle peut supporter » [Al-Baqara : 286].

La réponse vint à une question : est-il permis d’emprunter pour le sacrifice, et s’il le fait, est-ce acceptable ? Celui qui fait la Sunna du sacrifice en sera récompensé, et celui qui l’abandonne ne sera pas puni.

Le jugement de l’emprunt pour acheter le sacrifice

Les juristes différaient dans le jugement du sacrifice selon deux écoles : la première doctrine : le sacrifice est une Sunna confirmée pour les aisés, et c’est le dicton de la majorité des juristes Shafi’i et Hanbali, et il est la plus probable des deux paroles selon Malik, et l’une des deux narrations sur l’autorité d’Abou Youssef, et c’est la parole d’Abou Bakr, Omar, Bilal, Abou Masaoud Al Badri, Souaid Ibn Ghaflah et Saad Ibn Al -Mousayyib…

Répartition du sacrifice

Il est loisible à celui qui offre le sacrifice de manger de son sacrifice ou d’en tirer profit, en tout ou en partie, en viande, boyaux et peau, ou d’en donner tout ou partie en aumône, ou d’en donner tout ou une partie de celle-ci en cadeau, sauf qu’il n’est pas permis de donner la peau en guise de rétribution au boucher, et il n’est pas non plus permis de la vendre.


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