L’Algérie a de nouveau tenté de d’inclure le Sahara et sa thèse farfelue lors d’une réunion militaire nord-africaine à laquelle deux pays du Maghreb n’ont pas voulu assister. La Tunisie et la Mauritanie ont boudé deux fois de suite cette réunion…
Comme la réunion précédente en mars dernier, l’Algérie a accueilli une nouvelle réunion du Comité de Défense de la région d’Afrique du Nord (NARC) qui devait comprendre la participation de plusieurs pays d’Afrique du nord.
Le Maroc, pour sa part ne fait pas partie de ce groupement militaire, qui comprend des chefs d’état-major et fait office de Conseil des ministres de la Défense des États membres relevant de la région d’Afrique du Nord.
Ce comité militaire relevant de l’Union africaine (UA) a été créé en 2005, soit avant le retour du Maroc au sein de l’UA. L’Algérie en avait profité pour hisser la milice du polisario en tant que membre fondateur.
Cette fois, il s’agit de la 12ème édition de cette réunion à laquelle, une fois de plus la Tunisie et la Mauritanie ont choisi de faire la politique de la chaise vide. Et pour cause, les tensions régionales au sein des pays du Maghreb autour du dossier du Sahara empoisonnent toute possibilité d’instaurer une paix et une coopération durable entre les pays voisins.
Le Maroc qui défend sa souveraineté et l’Algérie qui tente de lui piller ses territoires du sud sous couvert d’un proxy (le polisario), sont les deux poids lourds de la région. La Tunisie, qui a vu ses relations avec le Royaume se détériorer depuis l’accession au pouvoir du président Kais Saied.
Le président tunisien, poussé par une crise économique sans précédent et voyant son pays tributaire de l’énergie fournie par l’Algérie voisine, n’a pas pu se défaire d’un rapprochement forcé avec le pays dirigé par les généraux, acceptant de faire des concessions énormes sur le plan diplomatique en échanges d’aides financières.
L’accueil avec les honneurs du représentant illégitime de la milice du polisario comme s’il s’agissait d’un chef d’Etat à Tunis lors du forum économique Japon Afrique (TICAD 8), et sans l’accord du Japon (qui ne reconnait pas le polisario et la rasd) avait brouillé les relations entre la Tunisie et le Maroc.
Son absence lors de la précédente réunion militaire à laquelle le polisario a été invité, s’explique certainement par une volonté d’éviter de souffler sur les braises de la discorde, d’autant plus que lorsque la Tunisie a été membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, elle n’a pas voté en faveur de la résolution sur le Sahara préférant s’abstenir, un geste qui n’a pas échappé à Rabat.
Etant donné que l’Algérie a fait de cette réunion du NARC, une occasion de rabâcher ses discours séparatistes en faveur du polisario et en présence de représentants de cette entité non reconnue et déstabilisatrice, la Tunisie a certainement jugé qu’il ne fallait pas donner l’occasion à Alger de l’associer à ce genre d’événements.
Dans le même ordre d’idées, la Mauritanie a boycotté cette réunion pour la seconde fois, comme la Tunisie, pour ne pas se voir taxer de pro-séparatiste. Nouakchott se trouve dans une position très délicate puisque le pays est partie prenante au conflit sur le Sahara, sans être pour autant l’instigateur de ce dernier.
La Mauritanie est en effet associée à toutes les résolutions, aux visites des Envoyés personnels du Secrétaire général de l’ONU, aux discussions, puisqu’elle a un rôle non seulement dans le tracé des frontières, mais aussi parce que plusieurs Sahraouis sont originaires de Mauritanie, et s’y rendent pour voter malgré le fait qu’ils habitent à Tindouf en Algérie et se réclament Sahraouis de la partie marocaine du territoire.
Lors de cette réunion, l’Algérie n’a pas cité l’absence de Tunis et Nouakchott et s’est contentée de citer les pays participants, à savoir la Libye et l’Egypte, et même la presse algérienne n’a pas voulu signaler ces absences remarquées et gênantes des deux pays fondateurs du NARC.
