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Le phosphate marocain, un potentiel minier prometteur

Le phosphate marocain détient un potentiel minier impressionnant, avec des estimations géologiques révélant qu’il contient plus de trois fois les réserves mondiales de minerai d’uranium en Australie, d’après les informations relayées par le think tank Middle East Institute. Cette découverte ouvre des perspectives prometteuses dans le domaine de l’énergie et de la technologie, mettant en lumière l’abondance de ressources inexploitées dans le Royaume.

Ce minéral occupe une place significative dans l’industrie minière mondiale, étant la quatrième matière la plus extraite à l’échelle internationale. Cependant, son utilisation ne se limite pas à cet aspect, puisque plus de 90% du phosphate extrait est utilisé dans la production d’engrais synthétiques, jouant ainsi un rôle crucial dans l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Au cœur de cette dynamique se trouve le géant OCP, un acteur majeur dans l’extraction de phosphate et la fabrication d’engrais au Maroc. Depuis les années 1980, l’OCP s’est engagé dans la production d’acide phosphorique, un composé intermédiaire de la fabrication d’engrais phosphatés, à partir duquel il est possible de récupérer de l’uranium. En 2020, les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’OCP a produit 40,7 millions de tonnes de phosphate et généré 7,1 millions de tonnes d’acide phosphorique, soulignant son rôle clé dans le secteur, rappelle le think tank Middle East Institute dans un Policy Paper.

Ces dernières années, l’OCP a entrepris des recherches approfondies pour évaluer comment la récupération d’uranium peut contribuer à la durabilité de ses activités. En partenariat avec l’Université Polytechnique Mohammed VI, l’entreprise a investi dans la recherche pour valoriser cette opportunité sur le long terme.

D’après le document, bien que l’intérêt pour l’uranium en tant que sous-produit du phosphate connaisse un renouveau, la technologie pour la récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique est déjà bien établie. Dans les années 1980, aux États-Unis, la récupération d’uranium à partir de cet acide constituait 20% de la production d’uranium. Cependant, cette pratique a été abandonnée dans les années 1990, avec la chute des prix de l’uranium.

Un exemple concret de cette récupération réussie, poursuit la même source, est la société belge Prayon, qui, en partenariat avec l’OCP et Wallonie Entreprendre, a pu extraire environ 690 tonnes d’uranium à partir du phosphate marocain entre 1975 et 1999, démontrant la viabilité de cette démarche et son impact potentiel sur les réserves mondiales d’uranium.

Uranium: Coopération Maroc-Russie

Le 27 juillet 2023, la société marocaine Water and Energy Solutions a signé un protocole d’accord avec Rusatom Smart Utilities, une filiale du géant russe de l’énergie nucléaire civile, Rosatom, non soumise à des sanctions des États-Unis ou de l’Union européenne. L’accord vise à explorer la mise en place de centrales de dessalement d’eau au Maroc en utilisant la technologie de Rosatom pour fournir de l’eau pour divers usages, rapporte le Middle East Institute.

Le think tank précise ainsi que ce protocole d’accord fait progresser la réalisation d’un protocole de coopération signé en 2017 entre le ministère de l’Énergie du Maroc et Rosatom, dans le cadre de l’engagement économique prudent et progressif de Rabat envers le Kremlin suite à la visite historique du Roi Mohammed VI à Moscou en 2016.

De plus, « Rosatom courtise Rabat pour de bonnes raisons. Le Maroc détient environ 73% des réserves mondiales de roche phosphatée, qui renferment également environ 6,9 millions de tonnes d’uranium, la plus grande réserve disponible dans n’importe quel pays« , explique-t-on.

Le Policy Paper rappelle en ce sens que Water and Energy Solutions se concentre sur le développement d’unités mobiles de dessalement d’eau pour répondre aux besoins en eau dans des régions en difficulté.

L’infrastructure massive d’énergie renouvelable et de dessalement, conçue pour répondre aux besoins d’agriculture à grande échelle et de zones urbaines, ne couvrira pas entièrement la demande en eau nationale, déplore l’institut. Toutefois, pour combler ces lacunes, Water and Energy Solutions développe des unités modulaires pour les régions éloignées ou souffrant de pénurie d’eau.

L’option nucléaire, avec l’uranium produit localement, pourrait être une solution attractive pour répondre aux besoins d’eau, notamment avec le dessalement nucléaire abordable. Cela jouerait un rôle essentiel dans l’approvisionnement en eau nécessaire à l’agriculture et à la consommation humaine, selon le Policy Paper.

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