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Les étudiants en médecine refusent la nouvelle réforme

Les réformes proposées par le ministère de la santé ne semblent pas plaire aux professionnels du secteur. A cet égard, le Bureau des étudiants en médecine (BDEM), a organisé aujourd’hui un sit-in à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat pour s’indigner contre les ajustements ministériels jugés «flous ». Selon ces derniers, réduire d’une année le cursus en médecine est une solution boiteuse, de rafistolage qui exacerbe la crise de la pénurie des cadres à long terme.

Dans le cadre de la refonte du système de santé, la décision de réduire d’une année le cursus en médecine est entrée en vigueur pour remédier, entre autres, à la pénurie en médecin au Royaume sachant que le pays est en plein chantier de la généralisation de la couverture sociale et médicale.

Une décision qui a fait bouillonner les étudiants dénonçant à haute voix ces remaniements faits à « l’aveuglette ». Interrogé par Hespress FR, Imane Ait Ben Amrou, présidente du BDEM-Rabat, nous a fait part des revendications des étudiants en médecine et en pharmacie, « nous souhaitons exprimer avec fermeté et détermination notre mécontentement face aux solutions hétérogènes, imprécises et floues proposées par le ministère de la santé et de la protection sociale. Ces insuffisances se manifestent malheureusement au quotidien, et nous sommes résolus à persévérer jusqu’à l’accomplissement de nos aspirations légitimes ».

©Souhail Rmidi

Dans un cadre où la tension est désormais le maître mot maitre, la présidente du BDEM nous explique davantage que « notre principal objectif est d’établir des conditions de formation hospitalière optimales pour les étudiants en médecine. Ces derniers aspirent à une structure éducative définie et transparente. Quant aux étudiants en pharmacie, ils réclament une formation pratique au sein des laboratoires industriels et biologiques ».

De son côté, Badr Douiyi, membre de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie du Maroc nous déclare que « nous sommes conscients des défis liés à l’augmentation du nombre d’étudiants, mais nous regrettons que la réponse institutionnelle soit insuffisante. Il est crucial de mettre en place des structures claires, réduisant ainsi les zones d’incertitude. Après tout, médecine et pharmacie incarnent des professions nobles dédiées au bien-être de chaque citoyen marocain, exigeant une formation de qualité ».

©Souhail Rmidi

Dans le détail, nous révèle-t-il que « face à cette situation, nous avons entrepris diverses actions : des boycotts des cours et, aujourd’hui, une grève ouverte. Nos demandes sont ciblées : clarifier les directives du troisième cycle et ajuster la durée d’étude à sept ans. En tant qu’étudiants, notre devoir envers la nation et les patients nous guide : nous devons agir pour améliorer notre situation actuelle ».

« Il est douloureux de constater les conditions d’apprentissage précaires auxquelles nous sommes confrontés : le manque d’encadrement dans les hôpitaux universitaires, l’absence d’équipements médicaux et d’outils professionnels. La formation en santé, en particulier pour les étudiants en médecine et pharmacie, est confrontée à des défis profonds. Il est impératif de combler ces lacunes, de fixer des normes pour une formation efficace et d’assurer que nos institutions soient alignées sur les standards internationaux », précise-t-il.

©Souhail Rmidi

Un autre défi majeur auquel le Maroc est confronté et qui entrave toute réforme est l’exode des compétences marocaines dans le secteur de la santé. « Après des années d’études et de formation, nombreux sont ceux qui voient leur avenir à l’étranger, chose qui constitue une perte considérable pour notre nation. Pourtant, avec une infrastructure appropriée, nous pourrions retenir ces compétences, les valoriser et les intégrer dans la recherche, le développement et l’avancement de la santé au Maroc ».

En conclusion, Badr Douiyi souligne que « notre mouvement n’est pas motivé par l’intérêt personnel. Nous luttons pour la clarté, la pertinence et, surtout, pour une meilleure santé publique. Nous sommes déterminés à garantir que chaque futur médecin ou pharmacien soit formé dans les meilleures conditions possibles ».

Ce bouleversement n’est pas le premier en son genre, en 2019, les étudiants de Médecine au Maroc ont boycotté les cours, les TP, les stages et les examens pour à peu près cinq mois. La mobilisation avait commencé le 25 mars. La plupart des revendications estudiantines étaient liées à la formation et aux infrastructures, similaires à celles demandées aujourd’hui.

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