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les prix de la discorde des bêtes sacrificielles

C’est un fait avéré, les tarifs ou prix des viandes rouges ont connu d’énormes fluctuations dernièrement. Aussi, nombreux sont ceux qui appréhendent les prix des moutons sacrificiels cette année pour célébrer l’Aïd Al-Adha le jeudi 29 juin 2023.

Des inquiétudes tout à fait fondées, éleveurs professionnels du domaine s’accordent à le dire les Marocains devront s’attendre à une hausse conséquente par rapport à l’Aïd Al-Adha passé et débourser entre 1 000 à 1 500 DH de plus et au moins pour la bête sacrificielle. Selon le ministère de l’Agriculture, le prix du mouton, inflation oblige, devrait augmenter de 15 à 25 % par rapport à l’année précédente. 

Malgré les efforts des autorités pour minimiser l’inflation, la hausse des prix des aliments du bétail, et la sécheresse que connaît le Royaume cette année, il est sûr que certains y réfléchiront sérieusement avant de passer à l’acte. La conjoncture est difficile et elle est surtout marquée par une inflation bien prononcée. En effet, bien des Marocains à la recherche du mouton de l’Aïd atténuent leur engouement à la fête face à une offre des marchés quelque peu brûlante en ces temps de canicule.  

Si pour ce qui est du cheptel, la quantité ne viendra pas à manquer, les prix du bétail sacrificiel malheureusement ne seront pas à la portée de tous. Les prix ont augmenté globalement cette année c’est un secret de Polichinelle et, le couffin de la ménagère n’a de cesse d’en témoigner. Les prix sont exorbitants partout et pas que dans la filière, viande rouge. Cela dit et pour revenir à nos moutons, les prix du fourrage ont augmenté. Et s’il est clair que pour le rituel on achètera chacun selon son budget, sûr que toutes les bourses ne devraient pas en profiter.  

Bien que de son côté, le gouvernement a pris les dispositions pour éviter une hausse des prix du mouton de l’Aïd afin qu’il soit accessible aux ménages, un autre facteur clé vient influencer le coût d’acquisition des ovins et caprins sacrificiels. C’est la présence ni plus ni moins, de ces fameux intermédiaires dans le processus de vente. Ces « revendeurs » font augmenter le prix en prenant largement leur marge bénéficiaire sur chaque tête de bétail vendu. Les efforts de l’Exécutif pourraient alors, en être réduits à néant.   

Aussi, insiste-t-on, sur le contrôle du circuit de distribution pour empêcher l’activité de ces intermédiaires afin de ne pas compromettre la fête de l’Aïd Al-Adha par la hausse vertigineuse du prix et surtout empêcher le pourcentage de profit qui engendrent des prix complètement fous. En effet, les bénéfices des intermédiaires dépassent considérablement ceux des éleveurs, causant un déséquilibre des prix que le citoyen marocain devra supporter comme toujours. 

Cela s’entend logiquement avec une inflation au Maroc qui tourne autour des 10 %. L’économie marocaine depuis plusieurs mois patauge effectivement, dans une crise dont les couches les plus fragiles de la population en sont les premières victimes. Dans ce scénario, les ménages marocains les plus précaires ne s’y retrouvent plus. Une des dispositions gouvernementales pour atténuer la flambée de prix à savoir l’importation d’un million de têtes (Espagne, Italie de Roumanie…) pour atteindre 6,5 millions de bêtes (demande estimée à 5,5 millions de têtes) ne semble pas avoir eu l’effet escompté.  

Cela ne s’est pas traduit pas sur le terrain comme voulu. C’est que le Marocain, depuis le fameux épisode du “bœuf brésilien“ préfère consommer local plutôt que de l’importé quant à son mouton sacrificiel. Le mouton du bled est considéré de meilleure qualité et plus adapté à la culture du pays et les Marocains en bons patriotes préférant soutenir l’économie nationale restent attachés aux races ovines locales, Timahdite, Sardi, Beni Guil, D’man et Boujaâd…  

Cela dit, quel que soit la bête acquise pour le sacrifice la situation de certains ménages, s’en ressentira, car l’Aïd Al-Adha ne se limite pas qu’à l’achat. En effet, des frais collatéraux viendront s’ajouter avec les lourdes répercussions que cela suppose, pour les poches des ménages. 

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