La province d’Azilal, au Maroc, a été le théâtre d’une nouvelle tragédie routière. Un minibus transportant 24 passagers, dont deux femmes et un enfant, a chuté dans un ravin alors qu’il se dirigeait vers le souk hebdomadaire de Demnate. L’accident a coûté la vie à 24 personnes et a laissé une dizaine d’autres grièvement blessées. Ce drame jette une fois de plus la lumière sur l’état préoccupant des routes rurales et sur la question du transport clandestin dans ces régions.
Sousan Abdessamad, secrétaire national de la Coordination marocaine du transport mixte, a souligné que cet accident ne peut pas être attribué au transport double, qui est réglementé par des conditions strictes. Elle a fait remarquer que le véhicule impliqué appartenait au transport clandestin, qui opère souvent sans respecter les normes de sécurité et d’organisation du transport double.
Face à ces tragédies récurrentes, le militant a insisté sur le fait qu’il est impératif de revoir la situation du transport dans les zones montagneuses et rurales, notant que l’Etat peut envisager de moderniser la flotte de transport mixte en accordant des subventions pour relier plus efficacement les régions rurales aux centres urbains. Cependant, les régions montagneuses demeurent un défi en raison de leurs routes difficiles et de l’anarchie qui règne dans certaines zones.
Une proposition intéressante émerge, celle d’intégrer le transport clandestin dans le secteur officiel du transport mixte en lui accordant une licence légale et une formation adéquate suggère Sousan, notant que cela contribuerait non seulement à régulariser cette activité, mais aussi à générer des revenus pour l’État à travers les taxes et les assurances.
Le manque de surveillance, en particulier dans les régions montagneuses, a également était évoqué par notre interlocuteur. Il souligne que les besoins de la population poussent certains conducteurs à violer les règles, ce qui met en danger la sécurité des passagers. Il estime ainsi que la sensibilisation à la sécurité routière est cruciale pour résoudre ce problème et éviter que les habitants ne prennent des risques inconsidérés en utilisant des moyens de transport non sécurisés.
De son côté, Mohamed Bensaïd, militant associatif et défenseur des droits dans la région d’Azilal, a souligné qu’en été, la situation se complique avec l’augmentation du tourisme intérieur. Il explique ainsi que les touristes, parfois mal informés des risques, prennent le transport mixte, voire clandestin, mettant ainsi leur sécurité en jeu, notant que les routes elles-mêmes nécessitent des réaménagement pour garantir la sécurité des habitants, car de nombreuses voies montagneuses restent périlleuses et dangereuses.
La solution selon Bensaid, qui s’est confié à Hespress, ne consiste pas seulement à réagir aux catastrophes, mais aussi à investir dans des infrastructures modernes, des routes bien entretenues et une flotte de transport adaptée.
La population des régions périphériques a le droit de vivre sans craindre pour sa sécurité lors de ses déplacements quotidiens, dit-il. Mettre fin au transport clandestin et promouvoir des moyens de transport modernes et sûrs est essentiel pour mettre un terme à cette série tragique d’accidents routiers conclut Bensaid.
