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COP28 : les attentes africaines

Depuis la COP21 à Paris, en 2015, les attentes africaines sont presque les mêmes chaque année : tenir les promesses sur le financement climatique. Mais cette fois, il sera aussi question, pour les économies africaines, de défendre l’usage des ressources fossiles que beaucoup d’entre elles commencent à exploiter. 

Quelles sont les attentes africaines à Dubaï ? C’est en tout cas ce jeudi 30 novembre qui marque le coup d’envoi du plus grand rendez-vous international sur le climat. Cette fois, la COP28 est organisée par les Émirats Arabes Unis, à Dubaï. Une édition particulièrement importante qui préfigure des actions à mener pendant les dix à quinze prochaines années. Cela, notamment, pour les pays africains, qui sont dans une logique d’équité climatique.

A l’heure où la communauté internationale, ou plutôt les grands pays pollueurs, tardent à tenir leurs promesses sur le financement du climat, de plus en plus de voix appellent les pays africains à se mobiliser. Se mobiliser pour financer eux-mêmes leurs projets en rapport avec le climat. Il est vrai que cela paraît injuste, car les plus grands pollueurs, responsables, en partie, du réchauffement climatique, doivent réparer les dégâts qu’ils provoquent.

C’est d’ailleurs dans ce sens que l’Accord de Paris, lors de la COP21, avait tout son sens, puisqu’il poussait les pays développés à reconnaître leurs responsabilités et à mettre la main à la poche afin de compenser les pays pauvres, qui subissent les impacts de leurs activités économiques et industrielles. Mais, bientôt 10 ans après la conclusion de cet Accord de Paris, on peine toujours à tenir cette promesse.

Ressources fossiles
Du 30 novembre au 12 décembre, tous les regards seront donc braqués sur Dubaï. Pour cette édition, durant laquelle 70.000 participants sont attendus, les pays africains devront aussi batailler sur un autre volet. C’est l’exploitation de leurs ressources naturelles. Désormais, la tendance est à l’abandon des énergies fossiles, pour privilégier le renouvelable. L’équation, pour le plaidoyer africain, sera de réussir à exploiter ses ressources naturelles fossiles, tout en ne ratant pas le virage du renouvelable. C’est en effet l’un des enjeux majeurs de cette COP.

Sur ce point, les premiers signaux de cette édition ne sont pas de bon augure. Quelques semaines plus tôt, à Nairobi, il a été impossible de réunir l’ensemble des pays du monde sur un consensus concernant l’utilisation des ressources fossiles. Au même moment, la dégradation de l’environnement se poursuit. Le réchauffement climatique s’accélère, puisque de nouveaux records de chaleur ont été enregistrés en cet été 2023. Et, fait très rare, des vagues de chaleur simultanées déferlent sur la planète. Et ce, sans parler de la multiplication des incendies de forêts, enregistrés de façon très surprenante, dans des pays habituellement connus pour leur climat glacial comme le Canada.

Réchauffement
Selon les météorologues, le phénomène El Nino, qui accélère le réchauffement et la hausse de la température des océans, semble désormais s’installer. Conséquences, un risque de hausse du nombre de tempêtes, de cyclones, d’ouragans et autres typhons, comme on en voit habituellement sur les Caraïbes et aux Etats-Unis. Plus intrigant encore, l’Afrique commence à avoir ses rendez-vous annuels avec ces phénomènes naturels destructeurs. C’est le cas, notamment, en Afrique australe. Des pays, comme le Mozambique ou encore Madagascar, sont désormais les trajectoires macabres et destructeurs de ces tempêtes et autres ouragans. Moins préparés que les pays développés, ces nations africaines paient le prix fort en termes de pertes humaines et matérielles.

La conclusion du bilan mondial 

Afin de mettre en œuvre les objectifs de l’Accord de Paris pour le climat, plusieurs mécanismes ont été mis en place, parmi lesquels le «bilan mondial». Comme son nom l’indique, il s’agit de dresser le bilan de ce qui a été entrepris depuis 2015 : mesures d’atténuation du réchauffement climatique, adaptation à ses effets, finances de la transition.

Le principe est d’avoir une base commune où chaque pays dresse l’inventaire des actions qu’il a menées et de leurs effets. Un travail de longue haleine : sa rédaction a nécessité deux ans de négociations, dont trois sessions de dialogue avec l’ensemble des 200 Etats signataires de l’Accord de Paris.

La condition de cet accord universel – organisé en cycles de cinq ans – prévoit en effet que les pays prennent des engagements nationalement déterminés (NDC) qui doivent être mis à jour tous les cinq ans. La conclusion du bilan mondial, qui sera présentée au cours de la COP28, doit également informer la prochaine vague de soumission de NDC attendue en 2025.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO

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