L’ESPAGNE ASSUME DÉSORMAIS LA PRÉSIDENCE DE L’UNION EUROPÉENNE : QUE DE DÉFIS A RELEVER !
HIBAPRESS-RABAT
L’Espagne s’apprête à assumer la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne, aujourd’hui samedi 01 Juillet, pour la cinquième fois, après les années 1989, 1995, 2002 et 2010.
Au cours de la seconde moitié de l’année 2023, l’Espagne assumera la présidence tournante du bloc européen à partir de la Suède, et ce sera le moment approprié pour établir un ordre du jour qui comprend des réunions marathons, des conseils et des événements parallèles qui vont bien au-delà de la façade de événements internationaux.
Il s’agit d’assurer une gestion prudente à un moment crucial non seulement pour l’avenir de l’Europe, qui vient de sortir de l’épidémie et se retrouve en pleine guerre en Ukraine, mais aussi pour l’Espagne, qui est en pleine campagne électorale pour les élections du 23 juillet.
L’Espagne, qui a déjà esquissé la stratégie de sa présidence tournante, au moins comme cadre d’ambitions, est déterminée à faire avancer le projet européen malgré le contexte complexe, qui se caractérise avant tout par le premier vote qui se tiendra en été en Espagne et les nouvelles élections au Parlement européen qui se tiendront en mai de l’année prochaine.
Cela signifie que, dans de nombreux cas, Madrid devra courir contre la montre pour adhérer aux plans de la législature, à un moment où il y a “un grand nombre de dossiers ouverts sur les principaux axes de travail de la fédération”, représenté dans la transformation environnementale, la transformation numérique et l’agenda social, qui préoccupe la plupart des questions sur lesquelles se concentre le ministère espagnol des Affaires étrangères.
Consciente de cette situation, l’Espagne a présenté un ensemble de propositions fondées sur le renforcement de la cohésion de l’Europe. “Nous sommes clairs sur ce point : pour que les Espagnols se portent bien, l’Europe doit être en bon état et l’Espagne doit être dans son meilleur état au sein de l’Europe”, a déclaré à plusieurs reprises José Manuel Albares, le chef de la diplomatie espagnole.
Madrid entend mettre l’accent sur l’unité d’action de l’UE-27, qui s’est avérée si nécessaire dans des cas comme l’Ukraine, pour revoir les plans de relance et de résilience avec une meilleure gouvernance économique et un agenda social qui renforce le pilier social européen: le handicap et la santé, la charte migration et asile, gelée depuis des années, et le développement du marché intérieur, centré sur plus d’autonomie stratégique et l’amélioration de la compétitivité et de l’innovation de l’industrie européenne.
Le gouvernement espagnol défendra également la pleine mise en œuvre de l’agenda numérique, avec plus de connectivité, et la promotion de l’agenda vert, avec tout ce que cela signifie en termes de réduction de la dépendance énergétique à l’étranger, de réforme du marché de l’énergie et de ressources propres, de lutte contre le changement climatique et la promotion de la biodiversité, et le grand fonds de catastrophe que le rôle mondial de l’Union Européenne, influence à travers le monde et les réponses futures, avec l’Amérique latine et ses voisins du sud comme préoccupations majeures.
Lors de sa rencontre avec les ambassadeurs de l’Union européenne, Albares a esquissé ces axes et souligné deux aspects nécessaires à la “coopération européenne”. D’un côté, l’énergie « qui nécessite des mesures urgentes et coordonnées pour répondre à la grave crise que nous traversons », d’où l’intérêt de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, de renforcer l’efficacité, d’étendre « l’interconnexion européenne du gaz et de l’électricité » et d’améliorer énergies renouvelables. D’autre part, la sagesse économique, pour faire face à la hausse sans précédent de l’inflation en quatre décennies dans le vieux continent, et pour accroître les investissements publics en faveur des transformations vertes et numériques.
Consciente des défis auxquels est confrontée l’Union Européenne, l’Espagne s’efforcera de marquer son empreinte et de donner un nouvel élan à un bloc encore sous le choc des conséquences de la pandémie et de la guerre en Ukraine.
