À la découverte de Choucha, la perle du Caucase – Aujourd’hui le Maroc
Choucha (Azerbaïdjan), 14/02/2024 (MAP) – Nous sommes à Choucha (à 390 km de la capitale azerbaïdjanaise, Bakou). Perchée au pied du Mont Murovdag et entourée de montagnes imposantes, de vallées verdoyantes et de forêts luxuriantes, la ville de Choucha (Şuşa en azerbaïdjanais) a été témoin, il y a quelques temps, des affres de la guerre.
Mais, depuis que les armes se sont tues, la ville donne à découvrir à ses visiteurs une nouvelle image, celle d’un joyau niché au coeur de paysages spectaculaires et d’un centre culturel en reconstruction.
Samaya Mammadova, responsable des Relations publiques à la municipalité de Choucha, accompagne une délégation de journalistes marocains en visite à la ville. À la plaine de Cidir, point de départ de la visite guidée, Samaya s’isole discrètement, corps et âme, pour dire sa prière à mi-voix, le coeur empli d’admiration. Un rituel qu’elle accomplit chaque jour et au même endroit, depuis qu’elle vit à Choucha : « Ô Allah, tu m’as ramenée à cet endroit magique pour que mon âme retrouve enfin la paix. Je ne demande plus rien de cette vie, de mon passage par ce bas monde, sauf rester ici, vivre à Choucha, jusqu’à la fin de mes jours, respirer sa culture et m’abreuver de sa spiritualité. Amen ! ».
Samaya essuie les larmes qu’elle laissa tout à l’heure ruisseler, puis rejoint les journalistes. Des explications ont été données par la dame en langue azerbaïdjanaise. L’interprète traduit du mieux qu’il peut, mais les mots manquent pour décrire une splendeur innommable. La majesté des lieux adossée aux mots de la prière de Samaya ont déjà fait l’affaire… Choucha éblouit d’abord par sa beauté naturelle saisissante. Mais elle est aussi, et surtout, imprégnée d’une riche histoire culturelle, d’une aura de mystère et de spiritualité. La ville a été déclarée capitale culturelle du monde islamique pour l’année 2024. Une célébration qui donnera lieu à une série d’activités culturelles s’étalant sur toute l’année.
La visite guidée fait découvrir certains des monuments historiques dont regorgent la ville et qui restent des témoins précieux de son histoire et de son patrimoine. A commencer par la mosquée Yukhari Govhar Agha, l’une des plus anciennes de Choucha. Construite au XVIIIe siècle, elle est réputée pour ses décorations intérieures élaborées, reflétant l’art islamique traditionnel et témoignant d’une spiritualité profondément enracinée dans l’âme de Choucha.
A cela s’ajoute le mausolée dédié à Molla Panah Vagif, un poète et vizir azerbaïdjanais du XVIIIe siècle. Un lieu de pèlerinage pour les amateurs de poésie et les visiteurs intéressés par l’histoire culturelle de la région. Ou encore les vestiges du palais des khans. Ce joyau construit au XVIIIe siècle est l’un des monuments les plus emblématiques de la ville. Choucha est également présentée comme un bastion de l’art et de la culture. Des artistes natifs de cette ville illustrent la richesse du talent et de la créativité qui ont émergé de la ville au fil des siècles. Murtuza Mammadov, plus connu sous le nom de Bulbul, était l’un des chanteurs d’opéra les plus célèbres. Uzeyir Hajibeyov, un pionnier de la musique classique qui a énormément contribué à l’essor de la musique azerbaïdjanaise moderne. Khurshidbanu Natavan, poétesse et philanthrope, considérée comme l’une des meilleures poétesses lyriques d’Azerbaïdjan. Et la liste est encore bien longue.
Lors d’une rencontre avec les journalistes marocains, le ministre azerbaïdjanais de la Culture, Adil Karimli, a mis en lumière la richesse du patrimoine culturel et de l’héritage spirituel de la ville de Choucha.
« Ce n’est pas un hasard que Choucha soit déclarée capitale culturelle du monde islamique pour l’année 2024. Cette ville est le centre culturel de toute la région du Caucase du Sud et dont le rayonnement s’étend bien au-delà », a souligné M. Karimli. Et d’ajouter: « Depuis que la ville de Choucha a été déclarée en 2021 capitale azerbaïdjanaise de la culture, nombre d’activités culturelles ont été restaurées, notamment les Journées de la poésie Vagif et le festival international de musique Khari Bulbul ». M. Karimli a noté, par ailleurs, que le programme de restauration et de reconstruction de Choucha et les projets culturels en cours de réalisation.
ambitionnent de faire de cette ville un véritable musée à ciel ouvert et de renforcer l’attractivité touristique de la ville. Le départ de la délégation de journalistes de la ville a eu lieu concomitamment à un lever de soleil flamboyant sur les montagnes parées d’un voile de neige. Le décor captive l’imagination. L’émerveillement vole jusqu’aux sommets. La beauté de Choucha n’est pas à décrire par les mots…
Mohammed Aswab (MAP)
