Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Ain Asserdoune, une contrée paradisiaque qui subjugue par ses merveilles naturelles – Aujourd’hui le Maroc

La source est située au pied des montagnes majestueuses du Moyen Atlas

Reportage
La source Ain Asserdoune, dont l’histoire est enracinée dans la nuit des temps, est classée patrimoine national depuis 1947. Située au pied des chaînes majestueuses du Moyen Atlas, elle constitue un refuge romantique pour ceux et celles qui sont assoiffés de fraîcheur, de quiétude et de dépaysement.

«La nature est la source de tout ce qui existe, son langage n’est point inintelligible et variable comme celui des hommes et de leurs livres, les hommes font des livres, mais la nature fait des choses (…) Tout livre est l’art d’un homme, mais la nature est l’art de Dieu», avait dit Bernardin de Saint-Pierre.
Lorsqu’on visite la ville de Beni Mellal, la source Ain Asserdoune vous accueille à bras ouverts. Avec sa belle nature, ses eaux ruisselantes, sa flore luxuriante, ses oliviers, ses fleurs… cette contrée paradisiaque subjugue les visiteurs et les touristes qui aimeraient déguster les merveilles d’une région où le parfum des roses fait valser de pied en cap. Ain Asserdoune, dont l’histoire s’enracine dans la nuit des temps, est une merveille de la nature. Située au pied des montagnes majestueuses du Moyen Atlas, elle constitue un refuge romantique pour toute personne désirant fuir le vacarme et la pollution de la ville.

En été, la source Ain Asserdoun grouille de touristes et de visiteurs en quête de fraîcheur, de quiétude et de dépaysement. La nuit, cette contrée édénique se transforme en une mariée au printemps de sa jeunesse. On n’y entend que le murmure des eaux limpides et les chants des oiseaux et des groupes folkloriques. La nuit, les lampadaires dardent des lumières multicolores qui illuminent toute la source et les versants des montagnes limitrophes. Des familles venues de toutes les régions du Maroc sillonnent les allées ou s’installent, le jour, à l’ombre des arbres, au milieu d’une flore dense, pour contempler les merveilles de cette région édénique.

L’aménagement de la source, par les autorités locales, avec un budget d’environ 33 MDH, a transformé ce complexe touristique naturel en un paradis unique en son genre. C’est un lieu d’introspection par excellence. «Je suis originaire de la ville de Tanger, je suis en famille. Il y a deux ans que nous avons visité cette source. Beaucoup de choses ont changé. Les aménagements ont porté leurs fruits. Nous venons de prendre le déjeuner à l’ombre des arbres. Nous avons mangé un tagine mellali, c’est délicieux…», a déclaré à ALM un visiteur en famille.

Les aménagements et la réhabilitation du site touristique Ain Asserdoune ont porté, entre autres, sur la création d’un espace de jeux pour les enfants, l’aménagement et l’ouverture de deux voies piétonnes reliant le site Ain Asserdoune à ceux de Sidi Bouyacoub et de Tamegnount, l’électrification de ces deux voies piétonnes et le renforcement de l’éclairage du site Ain Asserdoune, la réalisation de fontaines, de ponts et de bassins au niveau du site, la construction d’un musée de patrimoine local culturel, un centre d’accueil et d’information, une salle de lecture, une salle de prière, l’aménagement du Ksar, la construction d’un café panoramique, la mise en place de kiosques…

Non loin de la source se dresse le Ksar. C’est un monument historique qui surplombe toute la ville de Beni Mellal qui devient telle une carte géographique qu’on feuillette. Cette forteresse qui a été restaurée à cause de l’usure des siècles, érige en piédestal des évènements historiques enracinés dans la nuit des temps. C’est un site touristique digne de ce nom.
«Tir aux pigeons» est une esplanade qui surplombe la source et les plaines vertes qui s’étendent à perte de vue. C’est un endroit touristique situé au milieu d’une flore drue, non loin du Ksar.

Une histoire ancestrale
L’appellation «Ain Asserdoune» est une histoire ancestrale qui, selon Dr Mustapha Ben Khalifa Arbouch, historien de la Région de Beni Mellal-Khénifra, date entre 1873 et 1894. D’après Dr Arbouch, dans son livre Beni Mellal, Histoire et Patrimoine.
«Un homme et une femme étaient en train de laver de la laine sur les rives de Oued El Abid. Par la suite, ils se rendirent compte qu’une grande quantité de laine fut emportée par les eaux de l’Oued. Un jour, l’homme qui avait visité la source d’Ain Asserdoune entendit que les gens parlaient d’une quantité de laine qui sortit de la source Ain Asserdoune.

A ce moment-là, il décida de découvrir les secrets de cette laine qui venait de loin. De retour à son village, il arriva à percer le mystère de la disparition de la laine dans une caverne à Oued El Abid. Alors il se rendit compte que c’est par cette caverne que l’eau s’infiltrait pour arriver à la source d’Ain Asserdoune. A ce moment-là, il décida, tout seul, de fermer l’embouchure par laquelle les eaux entraient pour alimenter la source à Beni Mellal. Arrivé à la ville de Beni Mellal, il remarqua que la source avait presque tari. Alors il comprit qu’il avait fait une grande découverte qui lui rapporterait une fortune. Illico presto, il négocia avec les personnalités de la ville de Beni Mellal le prix du retour des eaux à la source Ain Asserdoune.

Comme l’or bleu est source de vie, il fut décidé de lui concéder de l’argent qu’il transporta à dos de mulet, appelé en berbère «Asserdoune». Ain Asserdoune, c’est la source du mulet…». Et d’ajouter : «Cependant, après des recherches, on a trouvé que toute cette région s’appelait Ain Asserdoune depuis l’époque des Saadiens, pendant les dernières années du 10ème siècle de l’Hégire, à partir de l’an 980 de l’Hégire (1572). En outre, il est un phénomène inexplicable concernant les eaux de la source Ain Asserdoune qui deviennent chaudes pendant l’hiver malgré le froid glacial et froides pendant la canicule. Ain Asserdoune joue un rôle primordial dans l’irrigation des terres de Ouled Drid, Mghila, Ouled Siad, Ouled Ayad…», a fait savoir Dr Arbouch.


La Région de Beni Mellal-Khénifra recèle des potentialités naturelles non négligeables sur le plan national. Classée patrimoine national depuis 1947, Ain Asserdoune est «cette nature éternellement jeune, belle et généreuse. Elle verse la poésie et la beauté à tous les êtres, à toutes les plantes, qu’on laisse s’y développer à souhait. Elle possède le secret du bonheur et nul n’a su le lui ravir» pour reprendre la citation de George Sand.

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