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ASFIM débat des perspectives de la gestion d’actifs au niveau continental – Aujourd’hui le Maroc

L’industrie connaît un grand essor au Maroc et en Afrique

En 28 ans d’existence, la gestion d’actifs au Maroc s’érige comme étant un pilier dans le financement de l’économie. L’épargne mobilisée dans ce sens représente 45 % des dépôts bancaires et 40 % du PIB national.

La gestion d’actifs comme vecteur de mobilisation de l’épargne pour un meilleur développement en Afrique a été au cœur de la conférence 2023 de l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement marocains (ASFIM). Cette rencontre, qui s’est déroulée mardi 31 octobre à Casablanca, a été une occasion pour mettre plus de lumière sur cette industrie qui s’érige en tant que l’un des principaux contributeurs à la mobilisation d’épargne au Maroc et au financement de l’économie. En effet, depuis le lancement de cette activité il y a 28 ans, le modèle marocain a fait preuve de succès. En témoignent les indicateurs du secteur. On note dans ce sens 600 OPCVM et un actif sous gestion de l’ordre de 570 milliards de dirhams, un montant qui a plus que doublé en seulement 10 ans. L’épargne mobilisée représente pour sa part 45 % des dépôts bancaires et 40 % du PIB national. « Cette évolution a permis à notre industrie de devenir progressivement un pilier dans le financement de l’économie avec près d’un quart de la capitalisation flottante au niveau de la Bourse de Casablanca, près de la moitié des bons du Trésor et de la dette privée en circulation et une participation de 40 % en moyenne aux introductions en Bourse », indique dans ce sens Réda Hilali, président de l’Asfim. Et de poursuivre : «Bien que ces chiffres soient édifiants, ils ne peuvent résumer à eux seuls le rôle que joue notre industrie. Car le succès de la gestion d’OPCVM repose d’abord et avant tout sur la confiance ». L’ASFIM a choisi d’inscrire cette rencontre dans une dimension africaine en vue de souligner l’essor que connaît cette activité à l’échelle continentale, notamment en Afrique subsaharienne où la gestion d’actifs offre des opportunités de croissance et d’investissement considérables.

Les nouveautés réglementaires de la gestion d’actifs au Maroc

L’organisation de cette conférence intervient à un moment où cette industrie poursuit son processus de réformes au niveau national. Ceci s’illustre par la refonte de la loi relative aux OPCVM. Ce projet a en effet pour finalité de développer la gestion d’actifs au service de la mobilisation de l’épargne pour accompagner le développement économique. « Le projet de refonte de la loi permettra de hisser le dispositif juridique régissant cette industrie aux meilleurs standards internationaux, conformément aux principes de l’Organisation internationale des commissions de valeurs, et ce à travers une série de dispositions qui permettront dans la continuité du cadre actuel de renforcer la protection des porteurs de titres, de mieux encadrer l’exercice de l’activité de gestion d’OPCVM et de renforcer les moyens d’intervention de l’AMMC en matière de contrôle», a indiqué Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances. Et d’ajouter : «cette refonte va certainement ouvrir des relais de croissance de cette industrie. Il revient aux acteurs de la gestion d’actifs de tirer profit des nouvelles opportunités que celle-ci offrira». La ministre a en cette occasion énuméré les deux principales nouveautés qui seront introduites dans ce cadre réglementaire. Il s’agit de l’opérationnalisation de la cotation des OPCVM à la Bourse des valeurs de Casablanca dans un compartiment distinct dédié à la négociation des fonds collectifs, ainsi que la revue des critères de classification des OPCVM permettant ainsi l’adoption de règles de fonctionnement allégées pour les OPCVM réservés aux investisseurs qualifiés et la mise en place d’OPCVM participatifs pour étoffer l’offre et drainer plus de capitaux. Toutefois, le développement de cette industrie devrait tenir compte d’un bon nombre de considérations. Nadia Fettah en a cité quatre. On relève dans ce sens le renforcement des actions d’éducation financière pour communiquer davantage sur le fonctionnement des marchés financiers et les avantages de la gestion d’actifs et de l’épargne collective. Il est également question d’adapter les circuits de distribution à l’ère de la digitalisation et ce pour mieux informer et mieux distribuer. A cela s’ajoute également le renforcement des dispositifs de surveillance de la gestion collective et des dispositifs de contrôle interne et des risques des gestionnaires de portefeuille. L’impératif étant également d’identifier les moyens qui permettront aux acteurs africains de mieux se positioner en vue de tirer profit de cette industrie.

Les enjeux à relever

Pour sa part, Nezha Hayat, présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), a mis l’accent sur les défis à relever. Selon la responsable, l’heure est à une mobilisation plus importante de l’épargne via le marché des capitaux ainsi qu’à la démocratisation des OPCVM et une plus forte implication du réseau bancaire. Parmi les défis on relève également la digitalisation et le développement des fintechs qui, selon Nezha Hayat, impactera la manière dont les OPCVM sont gérés ainsi que leurs modalités de commercialisation. La durabilité et la transition verte sont également des enjeux à relever et ce au même titre que l’innovation qui dans un environnement concurrentiel exigera des sociétés de gestion des offres d’investissements plus variées et plus sophistiquées. « Tout en veillant à ce que les OPCVM respectent la réglementation à laquelle ils sont soumis, l’AMMC continuera à mettre en œuvre une supervision favorisant le développement et l’innovation et accompagner les gestionnaires. Il s’agit d’un accompagnement multidimensionnel qui porte notamment sur la pédagogie et la proportionnalité où sont inscrites toutes nos actions de contrôle et de supervision », explique Mme Hayat. L’accompagnement de l’AMMC porte, entre autres, sur la réduction des délais d’agrément des OPCVM ainsi que sur l’incitation des gestionnaires à améliorer le contenu des documents d’information destiné aux investisseurs.

Trois conventions signées

Cette rencontre a été marquée par le lancement du processus de la certification internationale pour la fonction du gérant de portefeuille. Une convention a été signée dans ce sens entre l’AMMC et le Chartered Institute for Securities & Investment (CISI). De même, l’ASFIM a officialisé son adhésion à la Panafricain Fund Managers Association (PAFMA), une plateforme ayant pour mission d’approfondir la collaboration et de plaider en faveur d’une voie unique pour l’industrie parmi les parties prenantes africaines. Une troisième convention a également été conclue liant ainsi l’ASFIM à l’Association des sociétés de gestion d’OPCVM et de patrimoine (ASGOP). La finalité étant de mettre en place un programme de coopération ayant pour objectif d’approfondir la compréhension mutuelle des deux industries et de promouvoir le développement du marché de la gestion d’actifs. La collaboration des deux institutions portera sur l’échange d’information, le développement de connaissance des produits de gestion d’épargne, la promotion des normes environnementales et les échanges réglementaires.

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