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Un plan stratégique pour le développement de la filière du cannabis licite – Aujourd’hui le Maroc

Vision : L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) s’attelle actuellement à la réalisation d’un plan stratégique pour le développement de la filière du cannabis licite. Il s’agit d’élaborer un plan sur le moyen et le long terme (10 ans).


La filière du cannabis au Maroc présente de nombreuses opportunités. Son développement et l’organisation de son exploitation permettraient de reconvertir les cultures illicites vers des cultures respectueuses de l’environnement et génératrices d’emplois. C’est dans ce cadre que l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis a récemment lancé une étude pour l’élaboration d’un plan stratégique pour le développement de la filière du cannabis licite. «Les opportunités de développement du cannabis médical et industriel au Maroc sont réelles et prometteuses, compte tenu des atouts dont dispose le Royaume (écosystème : sol et climat propices, proximité du marché européen en plein essor, savoir-faire ancestral des agriculteurs traditionnels, etc) et des opportunités offertes par ce marché à l’international», explique l’ANRAC ajoutant que le secteur du cannabis médical et industriel présente à l’échelle mondiale une forte tendance à la légalisation ainsi que de très bonnes perspectives de croissance. «L’ambition du Maroc est de faire du secteur du cannabis licite un véritable pôle de développement socio-économique basé sur la compétitivité et le développement durable.

Or la transversalité de la filière ainsi que la multiplicité des intervenants nécessitent la mise en place d’une vision stratégique nationale concertée, devant bénéficier de la forte adhésion et de la mobilisation totale de tous les acteurs aussi bien institutionnels qu’économiques», indique l’Agence. Pour réaliser ce projet, il sera procédé à l’identification du positionnement global de la filière du cannabis licite au Maroc en prenant en comte les objectifs liés au développement des usages licites de cette plante, des potentialités de la filière du cannabis licite (mais également des faiblesses éventuelles que pourraient présenter ses maillons) et des conditions et tendances du marché (offre et demande) dans les zones faisant partie du marché potentiel et atteignable pour le Maroc, précise la même source. Ce plan devra apporter des précisions sur l’estimation des segments des marchés cibles, proposer pour chaque segment des recommandations pour le développement de cette plante et ses produits. Il devra également définir la stratégie de promotion de l’investissement à déployer pour le développement de la filière.

Transversalité des acteurs

En plus de l’ANRAC, la filière du cannabis licite au Maroc compte plusieurs acteurs et se caractérise par sa transversalité. Ainsi, elle comprend 3 secteurs, à savoir le primaire (culture et production de semences et de plants de cannabis), secondaire (activités de transformation et de fabrication de produits à base cannabis) et tertiaire (commercialisation, importation, exportation et transport de cannabis et de ses produits). Parallèlement, les produits fabriqués à partir du cannabis appartiennent à plusieurs segments, à savoir le cannabis médical et le cannabis industriel, c’est-à-dire les autres produits de santé n’ayant pas le caractère de médicaments comme les cosmétiques, les produits d’hygiène corporelle et les compléments alimentaires. Il concerne aussi l’industrie agroalimentaire (humaine et animale), le textile, l’industrie automobile et aéronautique ou encore les matériaux de construction (par exemple l’isolation thermique et phonique ou encore les briques). Ainsi, plusieurs départements et institutions sont concernés par ces diverses activités. Du côté des opérateurs, cette famille d’acteurs est composée par ceux autorisés à exercer les activités relatives au cannabis par l’ANRAC. Il s’agit de dix catégories dont les importateurs et les exportateurs de semences et de plants de cannabis, les exploitants de pépinière de cannabis ou encore les producteurs y compris les cultivateurs et les coopératives agricoles.

Dans ce schéma, l’ANRAC joue un rôle central. En plus de veiller à l’application de la loi et d’octroyer, renouveler et retirer les autorisations, elle assure la tenue de l’état des stocks du cannabis et fournit à l’organisme international compétent les évaluations demandées en application des engagements internationaux du Maroc. Elle a également pour mission de contrôler les parcelles cultivées, les unités de fabrication et de transformation du cannabis ainsi que les entrepôts de stockage. L’ANRAC a aussi pour rôle de contribuer au développement des cultures alternatives et des activités non agricoles au profit de la population des provinces concernées pour mettre fin aux cultures illicites du cannabis. Cette agence assure la mise en œuvre de la stratégie de l’Etat dans le domaine de la culture de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation et de l’exportation du cannabis et de l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.

Vers des cultures durables et génératrices d’emploi

Sur le plan législatif, la loi n°13-21 a pour objectif de « reconvertir les cultures actuelles, illégales et destructrices de l’environnement en activités licites, durables et génératrices de valeur et d’emploi», explique l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis. Cette loi veut également instaurer un système rigoureux de traçabilité et de contrôle pour prévenir le détournement du cannabis et de ses dérivés vers le marché illicite. A noter que la culture et la production du cannabis ainsi que la création d’exploitation des pépinières ne sont autorisées qu’au sein du périmètre arrêté par voie réglementaire. Il comprend les provinces d’Al Hoceima, de Chefchaouen et de Taounate.

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