EconomieLe Matin

Eau Potable et Irrigation : 18 milliards de DH mobilisés pour 2024

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La gestion des ressources en eau est plus que jamais un chantier prioritaire pour le gouvernement. Pour 2024, l’Exécutif envisage surtout d’accélérer et de renforcer la mise en œuvre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027 (PNAEPI 20-27), dont la convention-cadre de réalisation a été signée devant le Souverain le 13 janvier 2020.

Ainsi, un crédit de plus de 18 milliards de dirhams est programmé au titre de l’année 2024, soit une augmentation de plus de 5 milliards de dirhams par rapport à 2023, pour booster la mise en œuvre des différents axes du PNAEPI 20-27. Rappelons que sur Hautes Instructions Royales, données le 9 mai 2023, visant l’accélération du rythme de ce programme et la mise à jour de son contenu, le budget global du programme a été porté à 143 milliards DH, contre un investissement initial de 115 milliards.

Cap sur le développement de l’offre

Concernant le développement de l’offre, le gouvernement compte l’année prochaine poursuivre les travaux de 18 grands barrages à mettre en service progressivement d’ici 2027, après l’achèvement en 2023 de celui de Sakia El Hamra dans la province de Laâyoune et du barrage Fask dans la province de Guelmim. À noter que le Maroc dispose actuellement d’un patrimoine de 153 grands barrages d’une capacité totale de plus de 19,9 milliards m3 et de 141 petits barrages. Ils permettent à notre pays «de satisfaire les besoins en eau (potable, industrielle et touristique) dans de bonnes conditions et d’assurer l’irrigation à grande échelle, ainsi que la protection contre les inondations et la production de l’énergie hydro-électrique», est-il indiqué dans la note de présentation du projet de loi de Finances 2024. Trois nouveaux projets devront être finalisés l’année prochaine : Barrages Mdez (Sefrou), Koudiat Borna (Sidi Kacem), et Ghiss (Al Hoceima).

Pour ce qui est des petits barrages et lacs collinaires, le programme pluriannuel 2022-2024, évalué à 4,27 milliards de dirhams, porte sur la réalisation de 129 projets d’une capacité globale de 471 millions m3. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, une convention de partenariat et de financement pour la réalisation de 8 petits barrages en mode régie durant la période 2023-2024 a été signée par les parties concernées pour un coût global de 360 millions de dirhams. La 2e partie du programme pluriannuel pour la période 2025-2027 sera établie pour un coût de 4,21 milliards de dirhams.

Au niveau du développement de l’offre, le gouvernement envisage également de poursuive le mégaprojet d’interconnexion entre systèmes hydrauliques. Rappelons que l’année 2023 a été marquée par la poursuite de la réalisation du projet de la tranche urgente de l’interconnexion reliant les bassins de Sebou et de Bouregreg avec un débit de 15 m3/s, pour un coût de 6 milliards de dirhams. Ce projet envisage de sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la zone côtière Rabat-Casablanca et du Grand Marrakech, de réduire le déficit structurel en eau enregistré dans les périmètres irrigués de Doukkala, de sauvegarder la plaine de Berrechid et d’améliorer les fournitures des périmètres de Béni Moussa et Tessaout Aval.

Pour ce qui est du dessalement de l’eau de mer, suite aux Hautes Orientations Royales, des réunions ont été tenues entre les parties concernées pour la mise en place d’une feuille de route des projets de dessalement avec un échéancier de lancement et de réalisation bien déterminé à l’horizon 2027.

«Cette feuille de route sera élaborée selon une approche globale et intégrée en tenant compte des aspects énergétiques, notamment à travers des synergies avec le Programme du Maroc en hydrogène vert, et le développement des énergies renouvelables pour les différentes stations déjà achevées, celles en cours et celles programmées», détaille le gouvernement. La réalisation des projets de cette feuille de route permettra de porter la capacité actuelle de l’eau dessalée de 186,58 millions m3/an à plus de 1.400 millions m3/an.

Optimiser la gestion de la demande en eau et sa valorisation

Par ailleurs, sur le volet de la gestion de la demande et la valorisation des ressources hydriques, l’un des principaux axes est l’économie de l’eau potable industrielle et touristique, qui comprend deux composantes principales : l’augmentation de l’autonomie de réserve en eau potable et de l’amélioration des rendements des installations de distribution d’eau potable. Pour la première composante, plus de 277 projets sont concernés totalisant un investissement de 3,05 milliards de dirhams, 89 projets sont achevés avec un montant de 776 millions de dirhams et 55 projets sont en cours de réalisation pour un montant de 803 millions de dirhams. Pour ce qui est de l’amélioration des rendements des installations de distribution d’eau potable, le PNAEPI 20-27 ambitionne d’atteindre un rendement de 78% au niveau national. Le programme concerne un investissement global de 10,44 milliards de dirhams.

S’agissant de la reconversion à l’irrigation localisée, cet axe a pour objectifs principaux l’atténuation du déficit hydrique, la préservation des ressources en eau et le doublement de la valorisation de l’eau à travers l’économie de plus de 2 milliards m3/an d’eau. Il concerne deux composantes. D’abord, la reconversion collective : une surface de 11.200 ha a été modernisée en 2023, ce qui porte la superficie modernisée durant la période 2020-2023 à 43.000 ha, en plus de la poursuite de la réalisation des projets sur une superficie supplémentaire de 47.000 ha. La deuxième composante porte sur la reconversion individuelle : l’année 2023 a été caractérisée par la poursuite de l’équipement des exploitations agricoles en irrigation localisée sur une surface de 50.000 ha, ce qui porte la superficie équipée durant la période 2020-2023 à 208.000 ha.

Accélérer le chantier de la réutilisation des eaux usées épurées

Le plan d’action gouvernemental porte aussi sur la réutilisation des eaux usées épurées. Cette composante visant la mobilisation de 100 millions m3/an des eaux épurées réutilisées à l’horizon 2027 concerne la réalisation de plusieurs projets, dont 22 pour l’arrosage des golfs, pour un coût global de 3 milliards de dirhams. «Concernant la période 2020-2023, 33 projets de réutilisation des eaux usées épurées ont été programmés dans le cadre du Programme national d’assainissement liquide mutualisé et de réutilisation des eaux usées traitées (PNAM) pour un coût global de 4,08 milliards de dirhams, dont 1,23 milliard de dirhams à la charge du PNAM. Le volume total des eaux usées épurées réutilisées en 2022 est évalué à environ 32 millions de m3», est-il détaillé.

Eau potable en milieu rural, une grande priorité

Enfin, le gouvernement a pour objectif de renforcer l’approvisionnement en eau potable en milieu rural dont le coût global s’élève à 28,26 milliards de dirhams, selon le PNAEPI 20-27. Dans ce cadre, un programme d’approvisionnement en eau potable des centres et douars pour la période 2022-2024, évalué à 4,31 milliards de dirhams, a été arrêté dans le cadre d’une convention cadre de partenariat et de financement. À ce titre, 136 projets ont été achevés et les travaux dans 113 autres projets sont en cours. Concernant les financements à mobiliser par le budget général, une enveloppe de 1,89 milliard de dirhams a été versée pendant la période 2022-2023, et un montant de 1,58 milliard de dirhams est programmé pour l’année 2024.


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