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Après l’habitat social, l’immobilier commercial économique serait-il le prochain joker ?

Frappé de plein fouet par la fragilisation de la situation économique et la rétention du pouvoir d’achat des ménages, l’immobilier, qui demeure l’une des premières victimes de l’inflation, peut constituer une solution viable pour soutenir les ménages à faibles revenus à travers « des locaux commerciaux économiques pour la génération de revenus stables ».

Dans un contexte international tendu, accentuant la flambée des prix des matières premières et induisant une décélération de la demande intérieure, le soutien du pouvoir d’achat et de la qualité de vie des ménages est à la fois un souci économique et social. D’où l’importance des ripostes qui tiennent compte des aspects socioéconomiques de cette question.

L’expert judiciaire assermenté et fondateur de Damane Bayti, Mohamed Lazim, a affirmé à cet égard que les ménages rencontrent de plus en plus de difficultés pour subvenir à leurs besoins de base tels que l’alimentation, le logement, la santé, l’éducation, soulignant la nécessité de mettre en place des sources de revenus réguliers.

M. Lazim a toutefois noté que l’Etat ne peut pas assurer des aides directes en continu, étant donné que cela représente une solution coûteuse et temporaire, proposant ainsi « la construction de locaux commerciaux économiques pour les ménages à faibles revenus comme solution viable, efficace et durable ».

En effet, alors que les autorités économiques sont prises en tenaille entre la nécessité d’endiguer la flambée des prix et celle de réanimer le tissu économique, la création d’opportunités d’emploi est un choix efficient, la croissance économique étant le résultat combiné de l’augmentation de l’emploi et de celle de la productivité des différents secteurs.

Dans ce sens, l’expert a expliqué qu’en favorisant l’accès aux locaux commerciaux, il sera possible d’offrir des opportunités d’emploi et d’entrepreneuriat à cette classe sociale, pouvant ainsi générer des revenus réguliers et subvenir aux besoins essentiels, estimant que cette proposition tient compte des contraintes budgétaires de l’Etat et des évolutions du contexte international.

Il a, par ailleurs, rappelé que le logement social, bien qu’essentiel, n’est pas suffisant pour réduire la pauvreté au Maroc et aider les ménages à faibles revenus à répondre à leurs besoins, notant que de nombreux ménages ont acquis un logement social, mais n’ont pas les moyens de vivre décemment, surtout dans la conjoncture actuelle.

En effet, le marché de l’immobilier commercial connaît une croissance rapide et peut abriter de nombreuses entreprises ou projets commerciaux dans le seul but de créer de la valeur ajoutée. C’est également un marché où les prix ne fluctuent pas quotidiennement et peut ainsi assurer des rendements permanents.
Outre son attractivité pour les investisseurs, l’immobilier commercial permet des gains élevés ainsi que des valeurs financièrement sûres.

« Cette initiative va soutenir les petites entreprises et les entrepreneurs locaux en leur offrant un accès plus abordable à des espaces commerciaux pour lancer et développer leurs activités, ce qui stimulera l’économie locale et offrira des opportunités de revenus supplémentaires pour les sociétés », a fait valoir M. Lazim.

Malgré les atouts de l’immobilier commercial en termes de création de valeur, la croissance de l’emploi en elle-même ne se traduit pas nécessairement par une meilleure qualité d’emplois, notamment pour les secteurs vulnérables. La croissance économique demeure la condition préalable et sine qua non à l’augmentation de l’emploi productif.

Cela dit, la construction de locaux commerciaux ne suffira pas à elle seule pour la structuration d’entreprises ou de commerces rentables, d’autant plus face à la forte concurrence commerciale et les oscillations de l’économie internationale.

Si tout le monde ne peut pas réussir l’expérience de l’entrepreneuriat, l’immobilier commercial semble une issue de secours de l’incertitude économique et ses effets sur l’emploi, le portefeuille du marché immobilier étant stable lors des récessions économiques comparativement aux chutes des actions et  obligations, d’où la nécessité des formations à l’entrepreneuriat en faveur des populations à faibles revenus.

Par Kawtar CHAAT (MAP)

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