- Pourquoi la MINUSCA reste-t-elle inefficace ?
Le contrôle de Wagner est surtout manifeste dans des zones avec intérêt important, c’est-à-dire les grandes villes et autour, ainsi que des zones minières. L’influence de Wagner dépend de la situation sur l’ensemble du territoire, de la rotation des troupes de Wagner, de la situation politique en Russie…
- Comment la MINUSCA contrebalance cette influence ?
Il y a eu, par le passé, des atteintes importantes aux droits de l’Homme. Il a fallu que le précédent Chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, se déplace à Moscou pour discuter de ce sujet et obtenir des aménagements. Wagner est une caricature des troupes conventionnelles, c’est-à-dire que lorsqu’elles sont bien encadrées, elles ne se conduisent pas si mal. Par contre, et surtout avec la guerre en Ukraine, elles sont de moins en moins encadrées par des officiers professionnels, et ont donc tendance à multiplier les exactions contre les civils.
- La nomination de la Rwandaise Valentine Rugwabiza à la tête de la MINUSCA changera-t-elle quelque chose ?
Cette nomination obéit à plusieurs logiques. Du point de vue des Nations Unies, il s’agit de sauver la mission. Puisque Valentine Rugwabiza est soutenue par le Rwanda, le président Touadéra ne pouvait pas s’y opposer, car le Rwanda fournit le principal continent de forces à la MINUSCA. En ayant les Rwandais, il est sûr que son pouvoir sera protégé. Pour lui, c’est aussi une façon de ne pas couper totalement les ponts avec les Occidentaux. Touadéra sait que le Président du Rwanda Paul Kagame est proche du gouvernement français. D’ailleurs, plusieurs rencontres entre Emmanuel Macron et Faustin-Archange Touadéra ont été organisées par les Rwandais.
Recueillis par Soufiane CHAHID