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La chrysalide a pris son envol

Le 13 janvier 2021 est une date à marquer d’une pierre blanche avec la naissance de l’Agence Marocaine AntiDopage « AMAD ». Ce nouveau-né vient en déclinaison des commandements de la Lettre Royale adressée aux Assises du Sports de Skhirat du 24 octobre 2008, visant à mettre le sport national sur les bons rails en matière gouvernance et de rompre avec l’anarchie qui sévissait jusqu’alors.

Chose faite donc aujourd’hui mais non sans peine puisqu’il a fallu bosser fort avant l’institutionnalisation et la création de cet outil de contrôle pris aujourd’hui comme model sur les plans régional et continental. La satisfaction est générale à commencer par celle manifestée par Youssef Belqasmi, Secrétaire Général du ministère de tutelle, lors du séminaire organisé par l’AMAD mercredi 19 octobre 2022, à l’occasion de l’inauguration officielle du siège de cette institution.

Il a constaté avec un certain humour que l’inauguration du siège a suivi un processus inverse, c’est-à-dire faite à postériori du lancement de l’activité de l’instance de contrôle, ce qui dénote de l’envie des responsables de passer vite à l’action. Il a salué l’initiative de voir l’AMAD mettre à contribution des partenaires comme la Marocaine des Journalistes Sportifs qui devra donner au sujet un aura plus large.

Pour la création de cette agence. Il a fallu des préalables dont la ratification en 2009 de la convention de l’UNESCO et de l’adoption du Code Mondial Antidopage (CMA) et aussi de l’alignement aux standards internationaux imposés par l’instance mondiale, l’AMA. Dans son allocution devant les séminaristes, la présidente de l’AMAD, Dr Fatima Abouali, a souligné que le but de son agence est d’édifier un code d’éthique imposable à tous les sportifs.

Une stratégie déclinée en plan d’action

Installée à la tête de l’agence depuis le 17 septembre 2020, la présidente et son équipe ont adopté une stratégie déclinée en plan d’action. L’entame du chantier a été par le lancement des programmes de formation et de sensibilisation aussi bien pour sportifs que pour leur entourage. Dans cette oeuvre, l’AMAD a visé principalement les fédérations sportives sachant qu’elle constitue un terroir propice pour la prolifération du fléau néfaste. L’Agence ne devra pas rencontrer à priori de gros problèmes sachant qu’elle est confortée dans sa mission par le privilège de bénéficier de l’autonomie administrative et financière et de l’appui des pouvoirs publics.

Même chose au niveau de sa gestion du fait qu’elle dispose d’un organe de contrôle qui est le conseil d’administration à qui l’Agence rend compte par des rapports annuels. Ces documents font l’objet, par ailleurs, d’un rapport biennal dans le cadre des obligations conventionnelles avec l’UNESCO.

Autant dire la lourdeur de la mission de l’AMAD dont l’activité s’articule autour d’un quatuor de fondamentaux ayant trait à la gouvernance, à la communication, au contrôle antidopage, à l’éducation/sensibilisation et à la gestion administrative. Rien que ça ! Une telle responsabilité requiert bien évidement un capital humain aguerris et une organisation efficiente. Cette organisation peut être appréhendée à travers l’organigramme de l’AMAD et qui repose sur quatre pôles, chacun chapeautant deux divisions, celles-ci coiffant à leur tour quatre services chacune. Une toile d’araignée où le travail est effectué en harmonie et dans un cadre convivial.

En effet, les séminaristes ont pu découvrir les locaux inaugurés ce jour-même. Ils ont été rendus flambant neufs après avoir végété longtemps dans un état de délabrement et d’insalubrité ahurissants. Le grand public le redécouvrira incessamment via les canaux de communication visuels de l’AMAD. Le but de cette communication est de voir le flux d’informations inversé, comme le recommande l’AMA à travers son programme : « Brisez le silence » qui sert d’outil pour la dénonciation mis à la disposition du grand public afin signaler une suspicion de dopage.

Evaluation de l’activité de l’AMAD

L’évaluation de l’activité de l’AMAD pour sa première année d’activité présage d’un parcours prometteur malgré le reste d’embuches sur le parcours. Les échos sont favorables et cela conforte d’agence dans sa démarche comme l’atteste le témoignage du Sud-africain Rodney Swigelaar, président du Bureau Africain de l’Agence Mondiale Antidopage, présent à ce séminaire. Il a confié en substance que le Maroc est un exemple en la matière et un cas digne de plagiat par les autres pays africains.

Même son de cloche chez d’autres comme le professeur Moulay Ahmed Belliman, Secrétaire général de l’AMAD, qui a imposé le silence dans le chapiteau lors de sa présentation qui a trahi un professionnalisme avéré. Si le bilan est encourageant pour une entité qui vient à peine de souffler sa première bougie, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore du pain sur la planche. Humblement, la parole a été donné aux séminaristes pour faire des propositions pouvant aider à atteindre les objectifs par l’optimisant du temps et des efforts.

L’audience a réagi favorablement en faisant des suggestions dont : la sensibilisation via le cursus scolaire et universitaire, la promotion de la recherche scientifique en collaboration avec les établissements de l’enseignement supérieur et à travers l’omnisport et la culture. Il convient également de toucher les maisons de jeunes et les associations en charges des enfants de rue, le renforcement du parrainage et du sponsoring, l’élaboration d’un ouvrage sur l’Histoire de la lutte antidopage dans le Royaume et bien d’autres.

 

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