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Le Maroc doit-il craindre les retombées d’un super-El Niño ? [INTÉGRAL]

Depuis le début du printemps, un grand nombre de scientifiques et de météorologues a spéculé sur la formation et l’intensité du phénomène El Niño dont le début du cycle était attendu cet été. Associé au réchauffement des températures de surface de l’océan dans le centre et l’Est de l’océan Pacifique tropical, l’épisode actuel de ce phénomène « s’inscrit dans le contexte d’un climat modifié par les activités humaines », explique l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). En clair, El Niño intervient alors que les impacts du réchauffement global ont déjà altéré le climat mondial. Le 4 juillet 2023, l’organisation (qui est une agence spécialisée de l’ONU) a même appelé les gouvernements à anticiper les conséquences du phénomène météorologique El Niño qui vient de débuter, généralement associé à une hausse des températures mondiales, « pour sauver les vies et les moyens de subsistance ». Le phénomène El Niño se poursuivra toute l’année à une intensité qui devrait être « au moins modérée », indique la même source.

 

Quelles conséquences ?

« L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », souligne le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans le bulletin de l’organisation, ajoutant que «l’annonce d’un épisode El Niño par l’OMM est un signal donné aux gouvernements du monde entier pour qu’ils se préparent à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies ». Si plusieurs pays situés dans le pourtour de l’océan Pacifique semblent directement concernés par les conséquences de cet épisode climatique, l’annonce de l’OMM n’a pas manqué d’interpeler la presse mondiale qui a consacré plusieurs articles et formats télévisés évoquant un « Super Niño », et la nécessité d’améliorer les systèmes d’alertes précoces et les mesures d’anticipation des phénomènes météorologiques extrêmes associés « pour sauver les vies et les moyens de subsistance ».

Quid du Maroc ?
 

Composant avec des vagues successives de canicule et de sècheresse, notre pays fait partie des régions mondiales qui peuvent raisonnablement s’inquiéter de voir un nouveau phénomène s’ajouter à l’addition climatique. « Le Maroc n’est pas influencé directement par ce phénomène vu sa position géographique par rapport à l’océan Pacifique. En effet, les recherches scientifiques conduites en la matière montrent qu’EL Niño n’a pas d’impact direct et stationnaire sur la région géographique dont fait partie le Maroc », rassure cependant Rhizlane Feddoul, ingénieur de Recherche et Développement au Centre National du Climat. « Ceci dit, on rappelle que l’année 2022 est l’année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc depuis plus de 40 ans. L’anomalie de la température moyenne annuelle a atteint +1,63°C par rapport à la normale climatologique sur la période 1981-2010. Les températures moyennes ont été supérieures à la normale pendant 80% des jours de l’année et 4 records de température moyenne mensuels au niveau national ont été battus », ajoute la même source.
 

Records de température mondiale
 

Si le phénomène El Niño n’a pas d’impact « direct et stationnaire » sur notre pays, il n’en demeure pas moins que ses conséquences ne manqueront pas de toucher l’ensemble de la planète. Ainsi, en perspective du phénomène, l’OMM avait prévu en mai dernier qu’au moins l’une des cinq prochaines années, et la période de cinq ans dans son ensemble (2023-2027), seront les plus chaudes jamais enregistrées, battant le record de l’année 2016. Il existe par ailleurs une probabilité de 66% que la température mondiale moyenne annuelle près de la surface dépasse temporairement de plus de 1,5°C les niveaux préindustriels pendant au moins une année entre 2023 et 2027. « Cela ne veut pas dire que dans les cinq prochaines années, nous dépasserions le niveau de 1,5°C spécifié dans l’Accord de Paris, car cet accord fait référence à un réchauffement à long terme sur de nombreuses années. Toutefois, il s’agit d’un nouveau signal d’alarme », a cependant nuancé Chris Hewitt (cité par l’AFP), responsable des services climatologiques auprès de l’OMM.

 

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