
Pourtant, avec les températures méphistophéliques annoncées dans les prévisions météorologiques et les plages noires de monde, la plage reste la destination privilégiée de ceux qui ne veulent pas rester confinés au fond de chez eux, à pester contre la canicule et le climat et à maudire la conjoncture inflationniste des mauvais jours. «Tout est cher, même le peu de maillots qui reste en fin de saison », s’insurge une voix féminine au fin fond de l’une de ces boutiques.
Mais d’où viennent tous ces maillots qui déferlent sur les stands de nos marchés et finissent leurs jours au fond de nos tiroirs ? Ne pensez-vous tout de même pas que le maillot n’était pas plus qu’un accessoire ? Eh bien, ce n’est pas le cas ! Au Maroc, il s’agit de toute une politique !
Les maillots de bain dans tous leurs contours
En effet, le Royaume importe, bon an, mal an, une quantité non-négligeable de maillots de bain, c’est-à-dire environ 75% de la filière «lingerie et balnéaire » et ce, principalement de la France et de la Chine. Aussi, ces tenues nous viennent-elles du Vietnam, de Thaïlande, du Bengladesh, du Sri Lanka et, depuis quelques années, de Turquie.
En termes d’exportations, le Royaume est bien en place sur les marchés européens, car cette filière du secteur textile est dotée d’un certain nombre d’atouts qui lui permettent de réaliser des progrès notables aux côtés des marchés porteurs, tels que l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
Ses avantages résident dans sa proximité géographique avec les marchés et les donneurs d’ordres européens, son expertise avérée dans les produits haut de gamme, ses délais de livraison courts pour les petites séries (2 à 3 semaines), son remarquable contrôle de qualité et sa forte flexibilité dans la production de petites et moyennes séries, le réapprovisionnement des stocks de la mode rapide.
Le défi est dans le développement des exportations marocaines de cette filière. Ceci nécessite, comme le soulignent les professionnels, un certain nombre d’actions, telles que le développement d’investissements en amont et la création d’un label Made in Morocco. Un autre thème récurrent dans les salons du textile marocain demeure la nécessité de revoir les accords de libre-échange et d’en négocier de nouveaux en vue de stimuler les exportations du secteur.
Houda BELABD