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Zlecaf, secteur privé, PME… Des pronostics de l’Afrique sur une décennie en lumière à Ifrane – Aujourd’hui le Maroc

Des champions africains, nous en avons déjà. Mais comment les construire davantage en économie notamment ? Un questionnement sur lequel penche, depuis mercredi, le 7ème forum d’Ifrane qui se poursuit jusqu’au 8 décembre.

«Nous devons concentrer nos efforts sur plusieurs axes dont le soutien et le développement de nos petites et moyennes entreprises (PME), véritables moteurs de notre croissance économique». La réponse est, d’emblée, formulée en ouverture de l’événement par la présidente du forum, Khadija Idrissi Janati, qui s’exprime sur une passion des participants pour le continent. Le tout en qualifiant «Construire des champions économiques africains» de thème «d’une importance critique». L’occasion pour elle de diagnostiquer le tissu économique dans le continent.

Des PME et de la Zlecaf
A cet égard, elle commence par les PME africaines qu’elle prend plutôt pour « des agents de changement, des incubateurs d’innovation, et des créateurs d’emplois ». Là aussi, elle livre une recette. « En les aidant à grandir et à prospérer, nous construisons des fondations solides pour des économies dynamiques et durables », estime-t-elle. Dans ce sens, elle énumère les obstacles face aux PME, notamment le manque d’accès au financement et les défis réglementaires qui «doivent être transformés en opportunités». «C’est là que réside notre défi et notre responsabilité collective », enchaîne-t-elle. Quant à la Zone de libre-échange continentale africaine, elle la trouve «au cœur de cette transformation». A ses yeux, la Zlecaf représente «une révolution économique en abolissant les barrières commerciales et en créant un marché intégré». «Elle agit comme un catalyseur de développement, offrant aux PME la possibilité de s’étendre au-delà de leurs frontières nationales, de participer à des chaînes de valeur régionales et de devenir des champions économiques à l’échelle continentale», poursuit-elle en mettant en avant l’apport de la diplomatie économique, ainsi que le rôle du secteur privé. Des points décortiqués par la première plénière dédiée à «construire l’Afrique que nous voulons : passer de la grande économie à l’économie des grands».

Diagnostic du secteur privé africain
Un état des lieux fait par la conseillère principale en secteur privé au secrétariat de la Zlecaf, Cynthia E. Gnassingbé-Essonam qui révèle une « fragmentation des marchés qui marque ce secteur dans le continent ». Un fait doublé d’une dépendance à l’exportation de matières premières et d’un taux de 15% à peu près d’exportations avec le reste du monde qu’avec l’Afrique. Aussi, le tissu industriel est très faible. «Cela empêche la croissance du secteur privé», commente-t-elle dans ce sens. Quant à la Zlecaf, son accord est signé par 54 pays et ratifiés par les 45 autres. «Il faut sauter sur cette opportunité», exalte-t-elle à propos de cet accord en mettant en avant l’outil de développer et d’industrialiser davantage l’Afrique. En outre, 88,3% des lignes tarifaires adoptées par les 45 pays font partie de cet accord. De plus, environ 88% parmi 5.000 produits ont une seule règle d’origine. « Nous sommes en train d’harmoniser les règles », révèle-t-elle. L’exemple d’un producteur au Maroc qui peut investir dans un pays de la Zlecaf en installant une usine et utiliser les mêmes règles d’origine est édifiant. « Cette harmonisation permettra d’accéder à de nouveaux marchés », se projette-t-elle. De plus, la responsable saisit son passage pour s’appuyer sur une étude.

4 secteurs prioritaires sur 10 ans à venir
Il en ressort celui de « l’automobile, l’industrie pharmaceutique, le transport et logistique ainsi que l’agriculture et l’agrobusiness». A cet égard, elle donne des exemples de l’apport de la Zlecaf pour chaque secteur. Entre autres, l’illustration peut être faite par le facteur d’importation très élevé en industrie pharmaceutique à environ plus de 16 milliards de dollars. A cet effet, la Zlecaf peut être utilisée pour ne pas importer ce montant. « La Zlecaf offre des instruments pour développer des chaînes de valeur. Il faut travailler avec l’Etat et le secteur privé pour intégrer ces chaînes », poursuit-elle.

3 leviers
Egalement de la partie, la directrice générale de Paps cluster en Côte d’Ivoire et Burkina Faso, Penda Sow, capitalise sur trois leviers. Il s’agit du « financement avec un accès plus significatif en cherchant des investisseurs étrangers même en Amérique ou au Japon ». Le 2ème levier étant « l’informel qui est une opportunité puisqu’il est fort en chiffre d’affaires ». Quant au 3ème levier, il concerne la création d’écosystèmes de «rapprochement avec le privé». «Il y a des initiatives mais qui ne sont pas assez consolidées », commente-t-elle. Concernant les champions, elle propose d’en créer au niveau « local ». Le procédé qu’elle met en avant étant les PPP (partenariats public-privé). A propos de ces champions, le responsable développement Banque de détail à l’international au Groupe Attijariwafa bank, Youssef Krisni, indique : «Il faut voir ce que nous avons déjà construit». Pour lui, l’Afrique reste «attractive» et «résiliente». D’ici 2030, il faut investir en infrastructures pour avoir des champions aussi. Il est aussi question d’investir dans des écosystèmes et platesformes logistiques et des zones économiques. «Il faut aussi une gouvernance solide pour attirer des investisseurs», estime-t-il également en mettant en avant l’apport des nouvelles technologies entre autres. Le tout en pensant aux «très PME (TPME) à accompagner» pour entrer dans le vif du sujet de la 2ème plénière de cette rencontre qu’abrite Ifrane.

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