Art & CultureLe Matin

Explorer l’état du narratif en Afrique à travers les langues

Le colloque intitulé «L’invention des écritures et l’état du narratif en langues africaines» s’est ouvert, lundi 18 décembre, à l’Académie du Royaume du Maroc à Rabat, en présence du secrétaire perpétuel, Abdeljalil Lahjomri, qui a accueilli Mbière Mfon Pamom Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya, Sultan des Bamouns.

La séance inaugurale du colloque «L’invention des écrits et l’état du narratif dans les langues africaines» a été l’occasion d’annoncer la traduction des écrits de l’invité d’honneur de la langue locale du Royaume des Bamouns vers l’arabe et le français, dans le cadre des activités de la Chaire des littératures et des arts africains qui a été créée en mai 2022.

L’idée de ce colloque sur l’invention des langues est d’explorer l’état du narratif en Afrique à travers les anciennes et nouvelles langues africaines prises comme différentes options pour traduire une pensée, une résistance et une expérience communautaire. Il est question aussi, à travers les différentes interventions qui figurent au programme du colloque, de replacer l’inventivité linguistique africaine, à travers quelques figures, langues connues et nouvelles, dans un récit continental relié à l’aventure universelle des idées.

À cette occasion, Abdellatif Lahjomri a expliqué que «ce colloque s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Chaire des littératures et des arts pour saluer la vitalité littéraire de l’Afrique en tant qu’objectif principal de l’Académie Royale du Maroc en instaurant la promotion des arts sur le continent africain». «L’Afrique connaît un véritable essor démographique. D’un point de vue culturel, un immense chantier est à bâtir dans lequel l’Académie se sent investie dans la construction d’un projet visant à faire connaître la littérature africaine qui a toujours été valorisée en dehors de son sol, bien souvent dans de grandes capitales européennes ou aux États-Unis», a-t-il ajouté.

Replacer l’inventivité linguistique africaine 

M. Lahjomri a ainsi appelé à la promotion des écrivains africains en leur accordant une plus grande importance, les considérant comme des porte-parole sociaux, politiques, idéologiques, économiques ou encore culturels. «Il est capital de les faire connaître aussi bien de façon traditionnelle que numérique», a-t-il souligné, affirmant que la «langue nous lie à l’histoire collective». En effet, ce colloque ambitionne de replacer l’inventivité linguistique africaine, à travers quelques figures, langues connues et nouvelles, dans un récit continental relié à l’aventure universelle des idées. Selon le secrétaire perpétuel, «cette narration est urgente pour renseigner et requalifier l’Afrique qui pense et innove par-delà de ses clivages et des divisions pré et/ou postcoloniales». Il met ainsi en lumière le «multiculturalisme» de l’Afrique et ses «langues utiles pour exprimer nos messages privés, comprendre comment nos langues fonctionnent et comment elles mobilisent notre intellect», tout en notant la nécessité de les utiliser pour accompagner les systèmes éducatifs sur le continent.

​Ouverture du dialogue entre les différentes cultures africaines 

Pour sa part, l’invité d’honneur, le Sultan Mbière Mfon Pamom Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya, a tenu à exprimer «sa profonde gratitude» à S.M. le Roi Mohammed VI pour sa vision dans la promotion des langues africaines au Royaume, appelant au dialogue entre les différentes cultures africaines. Il a ainsi souligné l’importance de la culture en tant que moyen «d’effacer la division» et de «défier la renaissance», Il s’agit également, selon le Sultan, de «la diffusion universelle des valeurs de l’Afrique et des civilisations», félicitant ainsi la contribution de l’Académie du Royaume dans ce sens.

Cet événement phare pour les langues africaines se poursuit les 19 et 20 janvier avec la participation de plusieurs experts, chercheurs, historiens, et professeurs, venus de plusieurs pays comme les États-Unis, le Sénégal, le Nigeria, le Burkina Faso, la Guinée, le Bénin et Haïti.

Pour rappel, la Chaire des lettres africaines s’inscrit dans les missions de l’Académie du Royaume du Maroc telles qu’elles sont définies dans le Dahir n°1-21-02 du 22 joumada II 1442 (5 février 2021) portant promulgation de la loi n°74-19 relative à la réorganisation de l’Académie du Royaume du Maroc, et dont l’article 3 mentionne clairement «La création de chaires scientifiques spécialisées dans l’étude des questions intellectuelles et culturelles en veillant à l’organisation de leurs activités et programmes scientifiques». La Chaire des littératures et des arts africains a été lancée officiellement le 16 mai 2022 et a pour ambition le décloisonnement, la valorisation et la circulation du patrimoine culturel africain, en Afrique. De nombreuses activités académiques, littéraires et artistiques sont prévues dans le programme de la Chaire.

>> Lire aussi : Eugène Ébodé : Le manque d’unité africaine n’est pas une fatalité

 


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