EconomieLe Matin

Forte hausse du taux de chômage au 3e trimestre 2023

Entre le troisième trimestre de 2022 et celui de 2023, l’économie nationale a perdu 297.000 postes d’emploi, se décomposant en une diminution de 29.000 postes en milieu urbain et de 269.000 en milieu rural.

Le secteur de l’ »agriculture forêt et pêche » a perdu 297.000 postes d’emploi, les services 15.000 et celui des BTP 2.000, alors que le secteur de l’industrie y compris l’artisanat » a en créé 14.000.

Avec une hausse de 248.000, dont 181.000 en milieu urbain et 67.000 en milieu rural, le volume du chômage a atteint, au troisième trimestre de 2023, 1.625.000 personnes au niveau national.

Le taux de chômage est ainsi passé, entre le troisième trimestre de 2022 et celui de 2023, de 11,4% à 13,5% au niveau national, passant de 15% à 17% en milieu urbain et de 5,2% à 7% en milieu rural. Les taux les plus élevés demeurent ceux parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, enregistrant 38,2%, les femmes, 19,8%, et les diplômés, 19,8%.

Le volume de sous-emploi a connu, de son côté, une hausse de 94.000 personnes pour se situer à 1.005.000 personnes. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 8,5% à 9,6%, au niveau national, de 7,5% à 8,1% en milieu urbain et de 9,9% à 12% en milieu rural.

I. Activité et emploi

Baisse de l’activité et de l’emploi

Entre le troisième trimestre de 2022 et la même période de 2023, le taux d’activité a baissé, au niveau national, de 44% à 43,2%. Il a baissé de 48,1% à 45,8% en milieu rural et stagné à 41,9% en milieu urbain. Les taux d’activité des hommes et des femmes ont reculé de 0,8 point pour s’établir respectivement à 68,7% et 18,4%. De son côté, le taux d’emploi a baissé de 39% à 37,4% au niveau national (-1,6 point). Ce taux a connu une baisse de 2,9 points en milieu rural (de 45,5% à 42,6%) et de 0,9 point en milieu urbain (de 35,7% à 34,8%). En plus, la baisse de ce taux a été plus accentuée parmi les hommes (2,2 points), de 62,9% à 60,7%, que parmi les femmes (1,1 point), de 15,9%à 14,8%.

Perte de postes d’emploi, essentiellement de type non rémunérés

Le volume de l’emploi a baissé de 297.000 postes entre les troisièmes trimestres de 2022 et 2023, suite à une perte de 269.000 postes en milieu rural et 29.000 postes en milieu urbain. Par type d’emploi, 231.000 emplois non rémunérés ont été perdus, résultat d’une perte de 190.000 en milieu rural et de 41.000 en milieu urbain. L’emploi rémunéré s’est aussi baissé de 66.000 postes, conséquence d’une création de 13.000 emplois en zones urbaines et d’une baisse de 79.000 en zones rurales.

A l’exception du secteur de l’industrie, les autres secteurs ont connu de pertes de postes d’emploi

Entre le troisième trimestre de 2022 et celui de 2023, le secteur de « l’industrie y compris l’artisanat » a créé 14.000 postes d’emploi, résultat d’une création de 24.000 postes en milieu urbain et d’une baisse de 10.000 en milieu rural, enregistrant une hausse de 1% du volume d’emploi dans ce secteur.

Le secteur de l’ »agriculture forêt et pêche » a perdu 297.000 postes d’emploi (-10%), résultat d’une baisse de 279.000 en milieu rural et de 18.000 en milieu urbain.

Le secteur des BTP a perdu 2.000 postes, perte de 20.000 en milieu urbain et création de 18.000 en milieu rural.

Le secteur des « services », quant à lui, a perdu 15.000 postes d’emploi au niveau national, perte de 17.000 en milieu urbain et création de 3.000 en milieu rural.

II. Chômage et sous-emploi

Hausse de chômage

Le nombre de chômeurs a augmenté de 248.000 personnes entre le troisième trimestre de l’année 2022 et celui de 2023, passant de 1.378.000 à 1.625.000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 18%. Cette hausse, résultant d’une augmentation de 181.000 chômeurs en milieu urbain et de 67.000 en milieu rural.

Le taux de chômage s’est accru de 2,1 points au cours de cette période, passant de 11,4% à 13,5%, résultat d’une hausse dans les deux milieux, passant de 5,2% à 7% en milieu rural (+ 1,8 point) et de 15% à 17% en milieu urbain (+2 points).

Cette hausse du chômage a concerné l’ensemble des catégories de la population. La hausse la plus important est enregistrée parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans de 6,5 points, passant de 31,7% à 38,2% suivis par les personnes âgées de 25 à 34 ans (+2,5), de 18,4% à 20,9%. En outre, le taux de chômage s’est accru de 2,2 points pour les hommes, passant de 9,5% à 11,7%, et de 2 points pour les femmes, de 17,8% à 19,8%. Par diplôme, le taux de chômage a enregistré une hausse de 2,1 points parmi les diplômés, passant de 17,7% à 19,8% et de 1,4 point parmi les non diplômés, de 4,1% à 5,5%.

Par ailleurs, au cours de cette période, le chômage a été marqué par la hausse de la proportion des personnes récemment en chômage. La part des personnes en situation

de chômage depuis moins d’un an s’est élevée de 31% à 33,7%. Ainsi, la durée moyenne de chômage est passée de 33 mois à 31 mois.

D’un autre côté, la moitié des chômeurs (50,1%) se sont retrouvés dans cette situation suite à l’achèvement ou l’arrêt des études (38,1%) ou l’atteinte de l’âge de travailler (12%).

Augmentation du sous-emploi

Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté de 94.000 personnes, entre le troisième trimestre de 2022 et la même période de 2023, passant de 911.000 à 1.005.000 personnes au niveau national, de 488.000 à 523.000 personnes en milieu urbain et de 423.000 à 482.000 en milieu rural.

Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 8,5% à 9,6% au niveau national, de 7,5% à 8,1% en milieu urbain et de 9,9% à 12% en milieu rural.

S’agissant du volume de la population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées, il est passé de 401.000 à 501.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant passe de 3,7% à 4,8%.

La population active occupée en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé est passée de 510.000 à 505.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant a quasiment stagné, de 4,7% à 4,8%.

Le secteur des BTP, le plus touché par le sous emploi, a connu une importante hausse du taux de sous-emploi avec +3,1 points (de 15,8% à 18,9%), suivi par le secteur de l’Industrie y compris l’artisanat » avec 2,1 points (de 5,6% à 7,7%).

III. Situation régionale du marché du travail

Cinq régions abritent 72,6% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. Casablanca-Settat vient en première position avec 22,5% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,8%), de Marrakech-Safi (13,1%), de Fès-Meknès (11,7%), et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,5%).

Cinq régions ont enregistré des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (43,2%). Il s’agit des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (47,0%), de Casablanca-Settat (45,9%), du Sud (45,6%), de Marrakech-Safi (43,8%) et de Rabat-Salé-Kénitra (43,6%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Drâa-Tafilalet (38,3%), de Souss-Massa (39,5%), de l’Oriental (39,9%), de Béni Mellal-Khénifra (40%) et de Fès-Meknès (41,8%).

Par ailleurs, six régions concentrent près de trois quarts de chômeurs (75,8%) au niveau national. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 25,1%, suivie de Fès-Meknès (13%), de Rabat-Salé-Kénitra (11,7%), de l’Oriental (9,8%) et de Marrakech-Safi (8,1%) et de Souss-Massa (8,1%).

Les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés au niveau des régions du Sud (23,5%) et de dans la région de l’Oriental (20,3%), de Drâa-Tafilalet (15,2%) et de Casablanca-Settat (15%). Avec une acuité moindre, deux autres régions dépassent la moyenne nationale (13,5%); à savoir Fès-Meknès (14,9%) et Souss-Massa (14,6%). En revanche, les régions de Marrakech-Safi, de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma enregistrent les taux les plus bas, avec respectivement 8,3% et 9,4%.


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