Santé

Cancer et maladies cardiovasculaires : des vaccins pourraient être prêts d’ici 2030

Des vaccins contre le cancer et contre les maladies vasculaires d’ici 2023. Ce qui semblait complètement inespéré il y a quelques années seulement serait en passe de devenir réalité, grâce au développement de la technologie de l’ARN messager.

D’après des experts de deux sociétés pharmacologiques de renom interviewés par nos confrères du Guardian (Source 1), plusieurs graves maladies, dont le cancer et les maladies cardiovasculaires, devraient bientôt bénéficier de vaccins à ARNm. Estimant que 15 ans de progrès ont été « déroulés » en 12 à 18 mois du fait de la pandémie de Covid, le Dr Paul Burton, médecin-chef de Moderna, société de biotechnologie désormais connue pour son vaccin à ARNm contre le Sars-CoV-2, a déclaré que Moderna devrait être en mesure de décliner sa technologie pour « toutes sortes de domaines pathologiques » d’ici 5 ans à peine. « Je pense que nous serons en mesure d’offrir des vaccins personnalisés contre le cancer contre plusieurs types de tumeurs différents à des personnes du monde entier », a détaillé le Dr Burton, plein d’enthousiasme. Le médecin a également assuré que l’ARNm pourrait bientôt aboutir à des thérapies pour soigner des maladies rares et jusqu’alors impossibles à soigner.

Rappelons que, dans le cadre du Sars-CoV-2, la technologie de l’ARN messager consiste à injecter, non pas un virus « diminué » ou inactivé, mais un fragment d’ARNm du virus, afin qu’il conduise à la production de la protéine Spike, présente sur l’enveloppe du virus. Le système immunitaire reconnaît alors cette protéine comme un agresseur et produit des anticorps en conséquence. Dans le cadre du cancer, le but est de cibler certaines protéines afin de faire réagir le système immunitaire pour qu’il s’attaque spécifiquement aux cellules cancéreuses et non aux cellules saines.

L’entreprise pharmaceutique Novavax, qui a proposé une alternative aux vaccins à ARNm avec un vaccin utilisant la protéine Spike du SARS-CoV-2 associée à un adjuvant, est elle aussi très confiante et enthousiaste pour l’avenir. Au Guardian, le Dr Filip Dubovsky, président de la recherche et du développement chez Novavax, a lui aussi fait part d’une « accélération massive, non seulement des technologies vaccinales traditionnelles, mais aussi des nouvelles technologies qui n’avaient pas encore été soumises à l’homologation. Certes, l’ARNm entre dans cette catégorie, tout comme [le vaccin de Novavax] ».

La crainte d’une diminution tant de l’intérêt que des financements

Les différents experts interviewés par le quotidien britannique alertent toutefois sur le risque que cette accélération technologique et médicale ne soit perdue du fait d’un manque d’investissements et/ou d’une baisse de l’intérêt pour ces progrès, notamment à cause du conflit qui se joue actuellement en Ukraine.

« Les pandémies sont autant une menace, sinon plus, qu’une menace militaire parce que nous savons avec certitude qu’elles vont se produire […]. Mais nous n’investissons pas le même montant qu’il en coûterait pour construire un sous-marin nucléaire », a ainsi regretté le Pr Andrew Pollard, directeur de l’Oxford Vaccine Group et président du Joint Committee on Vaccination and Immunization (JCVI) du Royaume-Uni, qui espère que cet élan post-Covid ne s’essouflera pas de sitôt malgré la conjoncture.

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