Santé

Thérapie de couple: Margot et Julien, 32 ans, « La sexualité n’avait aucune place dans notre relation »

Margot et Julien ont tous les deux 32 ans et sont en couple depuis 14 ans. Ils se sont rencontrés au lycée où le coup de foudre a été instantané. Malheureusement, les années passant, le couple a fini par ressentir des difficultés au niveau de leur vie sexuelle. Pour se retrouver, une thérapie de couple de plusieurs mois a été nécessaire.

Une envie inexistante

Les 5 dernières années, Margot a beaucoup souffert du manque de désir de son compagnon : « On parlait d’avoir un enfant ensemble et à côté de ça il n’avait jamais envie de moi. Normalement, ce sont des discussions qu’on n’a pas de mal à avoir et je voyais bien que là, sur ça, ça bloquait.

Il refusait de me dire s’il avait envie de quelqu’un d’autre ou s’il se masturbait de son côté. Moi, je ne voyais plus qu’un homme qui n’avait jamais envie. Le soir, quand on se mettait au lit, il s’endormait en 5 secondes. Le reste de la journée, il y avait toujours autre chose à faire. Quand j’allais vers lui, il ne bandait même pas. Je l’ai pris personnellement. J’ai essayé la lingerie, essayé d’organiser des week-ends, de proposer des choses. La discussion était impossible. C’est quand je me suis rendue compte que ça me donnait des problèmes de confiance en moi que j’ai proposé qu’on consulte. »

En plus de régler notre problème sexuel, la thérapie nous a beaucoup rapprochés

Margot contacte une thérapeute de couple qui est aussi diplômée en sexologie : « Je refusais l’idée que c’était une fatalité, comme beaucoup de mes amies essayaient de me le faire croire. J’avais aussi besoin de me dire qu’on faisait l’effort que ça aille mieux ensemble et pas moi toute seule. J’ai été heureuse qu’il accepte de venir aux rendez-vous, qu’il s’ouvre devant quelqu’un sur un sujet qui n’était pas facile pour lui. En plus de régler notre problème sexuel, la thérapie nous a beaucoup rapprochés. J’ai été émue de tous les efforts qu’il a faits et je l’ai aimé encore plus pour ça. »

Accepter et patienter

En thérapie, Margot apprend à changer d’attitude vis-à-vis de son partenaire : « Comme ça faisait des années qu’il y avait moins de sexe entre nous et que c’était devenu un problème, j’étais beaucoup moins patiente et parfois agressive avec lui. Je m’énervais très vite. La thérapie m’a redonné envie de prendre mon temps. On faisait ça au tout début.

Si ça ne marchait pas, on faisait autre chose ou on se touchait et on se donnait du plaisir pendant des heures, tout doucement. Avec les années et le stress, je réagissais comme s’il insultait ma mère s’il ne bandait pas. C’était devenu ridicule. J’ai appris à souffler un coup et à accepter que tout ne marche pas toujours comme je l’espère. »

La spirale infernale

Julien raconte, pour sa part, que la sexualité a fini par prendre de moins en moins de place dans sa vie : « Ce n’était pas la faute de Margot qui est, je le trouve encore aujourd’hui, une très belle femme. Mais on a des modes de vie stressants et je pense beaucoup à notre avenir. Je n’ai jamais eu le temps ou l’énergie d’avoir envie de quelqu’un d’autre ou de me masturber frénétiquement devant mon ordinateur.

En fait, je me réveille, je vais courir, je vais au travail et puis, de retour à la maison, j’arrive à regarder un épisode ou deux de série et je m’endors. C’est beaucoup moins romanesque que ce que Margot a cru. Mais c’est difficile de sortir de ce genre de spirale. »

Je voulais qu’elle comprenne que ça n’avait rien à voir avec elle

Julien a accepté la thérapie pour rassurer sa compagne : « Je savais qu’il n’y aurait pas de grande révélation sur une vie cachée. Je voulais qu’elle comprenne enfin que ça n’avait rien à voir avec elle. Après, il a fallu s’organiser pour changer ça. Au moment où on est allés voir quelqu’un, je ne croyais même pas que ça pouvait revenir. Et puis, on a fait des aménagements sur mon emploi du temps, j’ai pris un congé sans soldes de deux mois pour me remettre sur pied.

Je m’en suis voulu de ramener à la maison et dans mon couple tout ce qui m’angoissait au travail. La thérapie a aidé pour ça aussi. J’ai commencé une thérapie de mon côté pour gérer mes angoisses, avec quelqu’un qui a l’habitude des cas de burn-out. Petit à petit, j’ai retrouvé une intimité avec la femme que j’aime même si je sens que c’est encore fragile. »

Le bonheur avant tout

Julien envisage de changer totalement de vie : « La thérapie de couple m’a surtout fait prendre conscience que j’étais en train de tout mettre en danger et que je ne savais même plus trop pourquoi. Margot préfère qu’on vive heureux plutôt que d’avoir un compte en banque bien rempli. Je comprends ça. Et puis c’est aussi quelque chose qu’on fait à deux, elle est aussi d’accord pour prendre un peu plus de responsabilité financière. Bref, on fait des ajustements. Et ça nous réussit.

Retrouver le contact de son corps me donne envie d’elle

On ne fait toujours l’amour plusieurs fois par semaine, mais je ne me couche plus jamais sans la toucher un peu, même pour un câlin ou un massage. Retrouver le contact de son corps me donne envie d’elle. On y va petit à petit. Je suis heureux qu’elle ne m’ait pas lâché là-dessus.

Le manque de désir, c’était surtout le symptôme de problèmes beaucoup plus importants et qui n’avaient rien à voir avec nous. Je fais mon possible pour mettre un peu d’ordre dans tout ça et rendre heureuse celle que j’aime. On est sur la bonne voie. »

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