une période clé pour l’industrie publicitaire au Maroc
Par Zahira Bechari
Le Ramadan est toujours marqué par une forte augmentation des activités religieuses et sociales. C’est une période où les tendances et habitudes de consommation changent considérablement, entrainant ainsi une forte concurrence chez les commerçants qui renforcent les moyens de communication pour plus de visibilité sur leurs produits. A ce titre, la guerre des publicités fait aussi rage au niveau des supports médiatiques où chacun s’attend à faire une bonne affaire dans un contexte où le marché se raréfie et devient de plus en plus complexe.
Pour les publicitaires, le mois de Ramadan est une aubaine. C’est l’occasion idéale pour faire passer leurs spots alors que tous les membres de la famille sont autour de la table pour casser le jeûne. Et, c’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises cherchent à capitaliser sur cette période en proposant des offres et des promotions spéciales. En effet, Selon une étude menée par l’agence de communication Numérique Premium en 2020, le mois de Ramadan représente environ 20% des dépenses publicitaires annuelles au Maroc, ce qui en fait une période cruciale pour les annonceurs cherchant à toucher plus de consommateurs. Néanmoins, une légère baisse fut constatée en termes d’investissements publicitaires durant les premiers jours du mois, correspondant à la période qui va du 23 Mars au 1er Avril 2023. Les premiers chiffres révélés par la société Imperium au cours du mois sacré en font foi. Selon la source, ceux-ci s’élèvent, en brut, à plus de 394 millions DH, soit une diminution de 3,2% par rapport à l’année précédente. Imperium démontre encore que la télévision, qui a la plus grande part de marché avec 56,4%, a enregistré une baisse de 13,6% au cours de cette période. En revanche, l’affichage a connu une légère hausse de 0,2%, avec une part de marché de 19%, suivi de la radio qui a enregistré une croissance de 13,7% et représente 12,5% de part de marché. Le digital a également affiché une croissance de 9,1%, avec une part de marché de 6,1%. De son côté, la presse a connu une forte augmentation de 139,4%, représentant 6% de part de marché.
L’alimentation secteur en tête des investissements publicitaires
Les secteurs ayant le plus investi dans la publicité au cours des dix premiers jours du mois du Ramadan ont été l’Alimentation (+6,2%, comparé à une croissance de 36% en 2022), suivi des Télécommunications (-12,4% par rapport à une croissance de 6% en 2022), les Banques & Assurances (-16,3%, comparé à une chute de 42% en 2022), les Boissons (+23,5%, comparé à une baisse de 4% en 2022) et le BTP (-21,7%, comparé à une croissance de 5% en 2022). Bien que les secteurs de la Distribution (+48%), du Voyage/Tourisme (+89%), de l’Information/Média (+70,7%), de la Culture/Loisirs (+162%) et de l’Energie (+116%) aient également considérablement augmenté leurs investissements publicitaires par rapport à l’année précédente, ils ont été placés derrière les cinq premiers secteurs en termes de montant investi.
En somme, malgré la baisse en valeur des budgets publicitaires, la présence d’annonceurs sur cette période du Ramadan a augmenté par rapport à 2022. Ces derniers ont encore affirmé que le mois sacré reste une période clé pour l’industrie publicitaire au Maroc. Ce marché de la publicité pendant ce mois reste un enjeu majeur pour les annonceurs cherchant à toucher plus de consommateurs afin de promouvoir leurs brands et produits respectifs. Toutefois, ces derniers, devront donc être prudents et s’adapter à ces nouveaux défis pour réussir à atteindre leur public cible pendant le mois sacré.
