Santé

Camille (33 ans) et Régis (51 ans) : « Notre différence d’âge est devenue un problème »

Régis a 51 ans et sa compagne depuis 12 ans, Camille, en a 33. Leur rencontre a eu lieu dans un café, un moment qu’ils aiment à se rappeler et à raconter avec des étoiles dans les yeux. Régis s’en souvient encore comme si c’était hier : « Je suis allé lui parler parce que je la trouvais très belle. Je ne suis pas un dragueur et j’étais célibataire depuis peu, après un divorce, donc je n’étais vraiment pas doué. J’ai bafouillé, mais je lui ai donné mon numéro en lui disant que ce serait mon plaisir de l’inviter à dîner. Elle a rougi, ce qu’elle fait toujours et que je trouve adorable et elle m’a dit merci. Ça a été un moment très doux, très différent de l’image du dragueur lourd qui cherche à convaincre. Ça n’a pas été un coup de foudre, mais c’était tout comme. J’ai trouvé le courage et elle m’a laissé ma chance. On s’est donné les moyens tous les deux pour vivre une belle histoire. »

Le couple emménage rapidement ensemble : « Quand il a été clair qu’on était amoureux et que ça allait durer, on n’avait plus du tout envie d’avoir nos deux appartements et de se voir qu’épisodiquement. Il fallait qu’on habite ensemble. J’ai vendu mon appartement, elle a rendu le sien et on en a cherché un autre plus grand, pour pouvoir accueillir correctement ma fille, qui était encore petite à l’époque et qui venait passer quelques week-ends et les vacances, et pour que Camille puisse confortablement travailler à la maison. Elle était en train de finir ses études à l’époque et avait besoin d’avoir son espace. On n’a pas eu trop de mal à trouver un appartement qui corresponde à toutes nos exigences. »

Quand la relation bascule

Mais quelques années après leur première rencontre, les deux amoureux traversent une crise : « On a commencé à beaucoup se disputer et notre différence d’âge est devenue un problème. On n’était plus sur la même longueur d’ondes. J’avais moins envie de sortir et elle mettait ça sur le compte de mon âge. Moi, je ne supportais plus ses envies de changement, je n’en suis pas fier, mais je lui ai dit plusieurs fois que j’avais l’impression qu’elle faisait une crise d’ado. Au quotidien, on a fini par se comporter de plus en plus comme un père et sa fille. C’était un vrai problème. »

C’est Camille qui propose la thérapie de couple : « J’aime Régis et je veux rester avec lui aussi longtemps que possible. Alors quand on a eu des problèmes de communication et de rythmes de vie, j’ai voulu qu’on se donne une chance de dépasser ça en allant en thérapie de couple. Je n’avais jamais fait ça avant et Régis non plus. Je suis, par contre, convaincue que c’est une méthode qui pourrait sauver bien des couples. On y est allé avec beaucoup d’espoirs et on n’a pas été déçus. La psychologue a réussi à nous proposer des choses concrètes pour éviter les tensions au quotidien et nous a redonné envie de communiquer en dehors des crises. »

On devait organiser nos vies différemment

La psychologue leur conseille, entre autres, d’envisager de dormir dans deux lits séparés : « Ce qui posait problème en majorité c’étaient nos différences de rythmes. Ça m’arrivait de me coucher très tard à la fin de mes études et au début de ma vie professionnelle ou quand je sortais avec des amies et Régis est plutôt un couche-tôt/lève-tôt. On commençait donc les journées avec une certaine tension quand je l’avais réveillé la nuit ou qu’il m’avait réveillé le matin. En parlant avec la psychologue, on a accepté que cette différence de rythme n’avait rien à voir avec nos âges, mais tout à voir avec des différences de personnalités. Cela ne voulait pas dire non plus qu’on devait se quitter mais plutôt organiser nos vies différemment. Dormir de temps en temps dans deux lits séparés a changé notre quotidien, quand on se retrouve à nouveau dans le même lit ça nous fait un petit truc, c’est un moment de retrouvailles avec tout ce que ça comporte de papillons dans le ventre et de tendresse. Je pensais que ça allait nous éloigner et ça fait tout le contraire. »

Leur communication a aussi évolué : « En étant rentrés dans un modèle père-fille en crise, on ne se parlait que pour se dire des horreurs ou pour se reprocher des choses. Avec la psychologue, on a appris à se parler plus et donc à se dire aussi des choses positives et des petites déclarations au quotidien. C’est plus facile d’accepter la critique quand ça s’inscrit dans une communication saine et positive. Si c’est la seule chose qu’on entend de la journée, c’est plus compliqué. On a gardé ça en tête même après la thérapie, qui a duré un peu moins de 6 mois. On se dit qu’on s’aime, on valorise ce que l’autre fait de bien, on partage ce qui nous fait plaisir.

Ça change totalement les moments où on a besoin de modifier ou d’adapter. C’est une autre chose qui a changé d’ailleurs, on partage principalement des choses qu’on peut faire évoluer de manière constructive. Si ressent de la frustration et de la colère de façon totalement gratuite, pas question de les passer sur l’autre. Il va faire un tour, moi, je vais courir. C’est bête à dire mais ça nous a fait beaucoup de bien d’avoir une liste claire de choses à faire et de choses à ne pas faire. Ça ne veut pas dire qu’on a tout fait parfaitement depuis mais quand l’un ou l’autre oublie quelque chose d’important, on peut se le rappeler sans que ça tourne en engueulade. Et je pense que si on oublie vraiment, on retournera voir la psychologue. Ça ne nous a apporté que des bonnes choses. »

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