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Ma famille, mes proches et moi : Ségolène, 33 ans : « Son côté bordélique ne me fait plus autant rire qu’avant »

« Les défauts de mon mari ? Je veux bien vous en dresser la liste, mais je vous préviens : ça risque de prendre un peu de temps, lâche d’emblée Ségolène*, en éclatant de rire. Alexandre est ronchon le matin, mauvais joueur et invariablement en retard.

Il est aussi et surtout très bordélique : il égare constamment son téléphone (quand ce ne sont pas ses papiers ou ses clefs de voiture), ne referme jamais le tube de dentifrice (pas plus que les tiroirs de la salle de bains ou la porte du placard de la chambre à coucher) et laisse systématiquement traîner son manteau sur les dossiers de chaise (et ses chaussettes un peu partout dans la maison). Ce n’est pourtant pas compliqué de ranger ses affaires au fur et à mesure, non ?

J’allais oublier : il fait aussi souvent semblant de m’écouter tout en consultant son compte Twitter ou Facebook, ce qui, bien sûr, me rend totalement chèvre. Et pourtant, je l’aime. Il est l’homme de ma vie, je n’en ai jamais douté ».

Il vaut mieux tard que jamais

Lorsqu’elle a rencontré, voici bientôt cinq ans, celui qui allait devenir son mari et le père de sa fille, cette responsable qualité dans une entreprise informatique de la région parisienne, avait bien remarqué du coin de l’œil quelques-uns de ces petits travers – les autres sont arrivés au fil du temps, notamment son manque de passion évidente pour ce qu’elle lui raconte (sauf, bien sûr, lorsqu’il s’agit de sujets importants, auquel cas, elle sait qu’elle peut toujours compter sur lui pour lui prêter une oreille attentive) -, mais ils ne la dérangeaient pas.

« Je le trouvais presque mignon quand, après m’avoir fait poireauter devant le cinéma ou le restaurant, il s’efforçait tant bien que mal de se justifier, raconte la trentenaire. Il avait toute une liste d’explications plus ou moins bancales qui me faisaient hurler de rire. La seule fois où j’ai pété un câble, c’est le jour où l’appartement qu’on convoitait nous est passé, par sa faute, sous le nez. Alexandre était arrivé une demi-heure en retard au rendez-vous et le propriétaire nous avait jugés pas suffisamment fiables pour nous le louer ».

L’heure de devenir responsable

Au début de leur relation, Ségolène se souvient qu’elle parvenait à s’amuser des tasses de café vides oubliées à même le sol des toilettes, des miettes de pain sur la table de la cuisine et des piles chancelantes de magazines près du canapé du salon. « Tant qu’on était tous les deux, ça ne me posait pas vraiment de problème, raconte-t-elle. Je trouvais que ça mettait un peu de folie dans notre quotidien. Toutes ces choses qui traînaient, y compris les cotons-tiges sales et les serviettes humides, étaient la preuve qu’on vivait ».

C’est après la naissance d’Alba, il y a deux ans, que les premiers agacements sont apparus. « Je ne suis pas une psychorigide du balai et je n’ai jamais aligné mes boîtes d’épices par ordre alphabétique, mais j’estime que, en tant que parents, nous avons un exemple à donner, explique la mère de famille. Les mauvaises habitudes, notamment le désordre et le manque de rigueur, n’ont plus leur place à la maison lorsque l’on devient parents ».

Ségolène n’a donc pas tardé à aborder le sujet du rangement avec Alexandre. « Je ne voyais plus que ça, dit-elle. C’était devenu insupportable ». Comme elle ne veut pas se fâcher, ni vexer ou blesser son cher et tendre, la jeune femme commence par le taquiner. La monnaie qu’il semait un peu partout chez eux avait-elle déjà repoussée ? Si c’était le cas, il ferait mieux de passer très vite aux billets.

Efforts et amélioration

« Ça le faisait juste marrer, se souvient-elle. Je suis donc passée à la vitesse supérieure et lui ai livré une petite guerre des nerfs en « oubliant » systématiquement de laver les caleçons et chemises jetés à côté du panier de linge sale ». Cette fois, Alexandre comprend le message et, pour ne pas se compliquer la vie, modifie son comportement. Ce n’était pas grand-chose, mais je n’ai pas manqué de le féliciter, souligne la trentenaire.

Après quelques jours de zèle, il est malheureusement retombé dans ses travers ». Ségolène ne désespère pas de voir son mari s’améliorer – depuis quelques jours, il met chaque matin son bol dans le lave-vaisselle et accroche son blouson dans le dressing de l’entrée en rentrant du bureau, de petites attentions qui n’ont pas échappé à son épouse – mais elle essaie surtout de prendre du recul. «

Je sais que je n’arriverai pas à le changer radicalement, concède-t-elle. Ses mauvaises habitudes sont trop profondément ancrées. Alors, au lieu de focaliser sur ses défauts – tout le monde en a, moi la première ! – et de lister tout ce qu’il ne va pas, j’essaie de voir ses qualités – il est gentil, généreux, drôle… -, et de me rappeler régulièrement tout ce qu’il fait de bien. La tolérance est aussi une valeur que j’aimerais inculquer à notre fille. À moi, cette fois, de lui donner l’exemple ».

* Les noms sont modifiés

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