Santé

C’est mon histoire : « J’étais l’héroïne d’un roman érotique »

Une libido au top

Été 2018, j’ai 37 ans et j’ai failli mourir après un accident six mois auparavant. Je m’en suis sortie miraculeusement. Paradoxalement, je me sens à la fois plus fragile, plus vulnérable, et habitée par une pulsion de vie phénoménale. J’ai une impérieuse envie de jouir après trois ans d’abstinence. Mais je ne sais plus trop comment  séduire. Avec le temps, on perd ses réflexes et sa confiance en soi. Pourtant j’adore le sexe. Mais, après une rupture hyper douloureuse, je ne voulais plus entendre parler ni de couple ni d’engagement. Pour me remettre le pied à l’étrier, je décide de me plonger dans la lecture d’un roman érotique : la série « Calendar Girl » de l’autrice américaine Audrey Carlan.

C’est l’histoire d’une jeune femme, Mia Saunders, une actrice débutante qui se retrouve à jouer les  escort girls pour rembourser les dettes de jeu de son père. Tous les mois, pendant une année, elle rencontre un mec différent, tous plus canon les uns que les autres, chaque relation correspondant à un tome, blindé de détails bien croustillants. C’est redoutablement excitant et addictif ! J’ai dévoré toute la série cet été-là en m’identifiant à l’héroïne qui est tout sauf soumise, mais au contraire déterminée et indépendante. Comme elle, je ne me sens contrainte à aucune obligation, même pas celle de trouver le grand amour !

Je cherche juste à ce que mon corps exulte : un truc très physique, primaire, histoire de relancer  ma libido. Dans le premier tome daté de janvier, Mia rencontre un scénariste, puis, en février, un peintre et, en juillet, un chanteur. Comme elle, je mets un pied dans le monde de l’art en fréquentant un musicien. Par le passé, j’avais un peu fricoté avec lui lors d’un festival. On s’était roulé des pelles, jusqu’à ce que j’apprenne qu’il était déjà marié. Il me plaisait vraiment mais l’histoire s’était arrêtée là, même s’il n’avait pas cessé de me répéter qu’il était en couple libre avec sa femme. Je l’ai revu en soirée, la situation n’avait pas changé mais cette fois, j’ai cédé à la tentation, car j’avais grave envie de lui : une explosion ! On s’est revus plusieurs fois par la suite en mode « sex friends ». Nous ne souhaitions ni l’un ni l’autre aller plus loin. Libre à chacun de mener sa vie, sans entraves ni complexes.

Le cuistot et les pectoraux

En mars, la tante de Mia (qui est aussi la patronne de l’agence d’escort) l’envoie à Chicago auprès d’un restaurateur italien. À défaut du chef, j’ai craqué pour l’un des serveurs au mariage d’une amie restauratrice. Je l’avais déjà repéré lors d’un précédent dîner dans son établissement. Bosseur, avec la tête sur les épaules, malgré ses 20 ans : ma copine ne tarissait pas d’éloges sur lui. Ce qui m’intriguait et m’attirait encore plus, même si je ne lui avais encore jamais parlé. Reboostée par ma précédente aventure avec le musicien, j’ai osé briser la glace. Après un long passage à vide, je me sentais à nouveau bien dans ma peau, avec l’envie de plaire : un cocktail de séduction imparable. Le jour du mariage, la cérémonie se passe super bien et les festivités commencent à battre leur plein quand, après le service, je vois débarquer mon jeune serveur avec toute l’équipe du restaurant.

J’étais déjà un peu pompette mais les antennes toujours aux aguets. Impossible d’échapper à mon radar ! Je l’ai tout de suite repéré et je ne l’ai plus lâché des yeux pour bien lui faire comprendre que je l’avais dans le viseur et qu’il n’allait pas m’échapper. Visiblement, l’attraction était mutuelle car nos regards n’arrêtaient pas de se croiser. On s’est rapprochés au cours de la soirée jusqu’à danser ensemble. Au petit matin, on est tous rentrés à l’hôtel dans une joyeuse euphorie. J’avais une chambre, pas lui. Il m’a donc rejointe dans la mienne. Là, je me revois sur lui, en train de lui enlever son T-shirt et de découvrir son torse magnifique, comme celui (parfait, avec des pecs carrés et des abdos fermement dessinés) d’Anthony Fasano, le chef italien de « Calendar Girl » !

« Culpabiliser, moi ? »

Un mois après le mariage, on sort un soir en boîte avec une amie. Rapidement, on met le feu au dance-floor et je commence à échanger avec un mec sympa, de passage dans le coin pour des vacances entre amis. Dans la nuit, ma copine me prévient qu’elle rentre chez elle. Je me rends compte, trop tard, qu’elle est partie avec mon sac. Je n’ai ni téléphone, ni clef, ni argent, plus rien du tout. Et son logement n’a pas d’Interphone. Impossible de la joindre, à moins de réveiller tout l’immeuble. Heureusement, mon crush du soir ne me lâche pas. La boîte ferme et on commence à errer dans la ville déserte, tout en flirtant. On passe le reste de la nuit à marcher, discuter, s’embrasser, de plus en plus fougueusement. Pas question de faire l’amour en pleine rue. On a pourtant bien failli à un moment dans un endroit un peu isolé, mais on s’est ravisés à la dernière minute, puis séparés, en échangeant nos numéros.

Une nuit magique, hors du temps et de la réalité. Je lui ai envoyé quelques messages par la suite pour prolonger l’instant, mais sans réponse de sa part. Prince charmant au premier abord, il s’est révélé un brin goujat au final, à l’inverse du date d’avril de Mia Saunders, un célèbre joueur de baseball… Devant mon insistance, il a fini par m’avouer qu’il avait déjà une copine. Culpabiliser, moi ? Et puis quoi encore ! J’estime que, dans ce genre de situations, la faute est du côté de celui ou de celle qui trompe son conjoint. C’est trop facile de montrer du doigt la femme à qui on fait endosser le rôle de la méchante séductrice. Je n’ai jamais forcé la main à qui que ce soit et je me fiche du jugement des autres, comme l’héroïne de « Calendar Girl » d’ailleurs. Jusqu’à présent, je n’étais pas trop du genre «  plan cul ». Je mettais toujours un peu de sentiment dans le sexe. Mon accident a fait sauter mes barrières et inhibitions. Tout peut s’arrêter du jour au lendemain, autant en profiter tant qu’on est vivant !

Meilleurs amis du monde

L’été a fini par se terminer et, avec lui, une forme d’ultra-légèreté. J’avais beau prétendre être détachée de tout sentiment, je me suis fait prendre à mon propre jeu. Comme Mia Saunders, qui s’était pourtant promis de ne pas tomber amoureuse au fil de ses aventures. À la rentrée, j’ai continué à avoir des liaisons, mais plus complexes, avec des vieux potes. L’enjeu n’était soudain plus le même, pour eux comme pour moi. On risquait  notre amitié en flirtant. J’ai toujours eu une forte complicité avec le premier. Mais dommage, il n’y avait aucune attirance physique, enfin pour ma part, car je crois que je lui ai toujours plu. Notre relation a vrillé un soir. Puis on a repoussé le moment d’en discuter car j’appréhendais de devoir justifier ce dérapage. Pas terrible…

La situation s’est inversée avec l’un de mes meilleurs amis, qui m’a toujours un peu troublée sans qu’il se passe jamais rien. Un soir, en boîte, il me glisse : « J’ai envie de t’embrasser. » Je lui réponds du tac au tac : « N’importe quoi ! » Mais l’idée a vite fait son chemin et, une fois chez lui pour l’after, tout a dérapé. Ce coup-ci, c’est lui qui a tardé à désamorcer le truc. D’où une certaine confusion qui s’est transformée en frustration. Cette aventure m’a révélé que j’en avais marre du célibat. Après toutes ces années, j’avais à nouveau envie de partager un peu plus qu’une nuit avec un homme. À la fin, Mia Saunders file le parfait amour (avec son scénariste, roi du cunnilingus). Ce qui a fini par m’arriver aussi… l’été suivant. Mais la suite de l’histoire, je la garde pour moi !

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