Santé

Élodie et Tanguy (32 ans) : « On avait rien en commun à part notre amour »

Au premier rendez-vous organisé par des amis, Tanguy, 32 ans, a eu le coup de foudre pour Élodie, 32 ans également. Il n’a pas pu détacher ses yeux de cette belle brune volontaire qui parle et rit fort. C’est d’ailleurs son rire communicatif qui a fini de le convaincre de la nécessité absolue de la séduire. Ce grand timide a affronté ses angoisses et depuis, 6 ans, le couple coule des jours heureux. 

On a rien en commun à part notre amour

Mais, le temps passant, Tanguy s’est rendu compte que leurs différences pouvaient les éloigner : « J’ai eu envie d’elle avant de savoir qui elle était vraiment. Ça n’était pas important sur le moment. C’est très différent de la rencontre via une application, où chacun met ses goûts et ses passions et où on cherche quelqu’un qui y correspond le mieux possible. Là, avec Élodie, c’est passé au second plan. Les deux premières années, c’était magique. On était dans la découverte de l’autre. J’en apprenais tous les jours. C’était vraiment une belle période. Et puis ça a commencé à se tasser. On a été moins dans l’émerveillement. Encore deux ans de plus, et ça s’est transformé en agacement. Rien de très très grave mais suffisamment pour que ça me fasse penser que notre couple se fragilisait. Il faut bien le dire, en gros, on a rien en commun à part notre amour. »

Des besoins différents

Tanguy aime les plaisirs simples et les soirées jeux : « J’aime passer une soirée à regarder une bonne série. J’adore les soirées plaid avec une tisane où on  discute pendant des heures. J’adore les soirées jeux avec les amis. Je n’ai pas besoin de plus pour passer une bonne soirée. Élodie aime le bruit, elle a besoin de drame. Pour elle, une bonne soirée c’est une soirée où il y a des dizaines de personnes et où ça boit, ça fume, ça crie. Si quelqu’un commence à se bagarrer avec un autre c’est encore mieux. Si une fille se met à pleurer pour une raison x ou y, c’est parfait. Élodie a besoin que ça vive. J’admire ça chez elle mais ça me fatigue beaucoup. »

C’est Tanguy qui a l’idée de la thérapie de couple : « Je ne supporte pas l’idée de la perdre. Et on sait que notre couple fonctionne au quotidien. Pour moi c’était bête de se quitter juste parce qu’on a pas les mêmes goûts. Au début, je pensais que c’était seulement une histoire de concession. Et puis j’ai compris qu’on aurait besoin d’aide. C’est pour ça que j’ai pris rendez-vous avec un psychologue-thérapeute de couple. Le premier rendez-vous, je l’ai fait tout seul. Et puis la seconde fois, j’ai amené Élodie avec moi. Ça n’a pas duré plus de quatre fois, ça a été très efficace. »

Ça nous a permis de repartir sur de bonnes bases

Élodie n’y aurait jamais pensé toute seule : « Je voyais bien que Tanguy se fatiguait quand il était avec moi. Il ne supportait pas mes soirées, il pouvait à peine voir mes amis en peinture. Il commençait à y avoir de la tension. J’étais assez impuissante face à ça. J’ai essayé d’espacer les moments avec mes amis mais ça ne suffisait jamais assez. Et je dois avouer que je m’ennuie à mourir quand on suit son programme à lui. Mais on se forçait l’un et l’autre. Ça ne nous menait nulle part. Je suis contente qu’il ai eu le réflexe de contacter un psychologue. Pour moi, il n’y avait aucune raison de déranger quelqu’un pour ça. Mais il a eu raison. Et ça nous a permis de repartir sur de bonnes bases. »

Connaître le juste milieu 

Le conseil du psychologue est simple : « Les premiers rendez-vous, on a juste raconté qui on était et ce qui nous amenait là. Rien qu’en parler nous a fait du bien. On a vu à quel point ça pesait à l’autre de se forcer et de faire semblant. Le psychologue a eu une réponse un peu étonnante face à ça. Il nous a demandé pourquoi on avait pas pensé à faire ces choses seuls. Il nous a expliqué que c’était une question de dosage, qu’on ne pouvait pas toujours se sacrifier, ou avoir l’impression de se sacrifier, pour l’autre. Qu’à force, il y aurait du ressentiment et de la colère. Comme on en avait déjà marre l’un et l’autre, on a tout à fait compris ça. Mais on avait pas pensé à reprendre notre liberté sur ce point là. Pour lui comme pour moi, quand on était en couple, il fallait tout partager ensemble. C’était notre erreur. »

En prenant soin de nous individuellement, on a une meilleure relation à deux

Élodie assume désormais de sortir sans son compagnon : « On se fait un planning où on a nos soirées en solo et nos soirées à deux. Pendant les soirées solo, on fait un peu ce qu’on veut. Les soirées à deux on se met un peu plus la pression, mais dans un sens positif. Sortir seuls nous a permis d’arrêter de stresser pour le bien-être de l’autre. Et de transformer ce sentiment négatif en sentiment positif. Je me soucie vraiment de son bien-être mais ce n’est plus quelque chose de lourd et de compliqué. Et quand on a passé une soirée très cool chacun de notre côté, on est aussi heureux de nous retrouver pour nous raconter ce qui s’est passé ! C’est aussi quelque chose qui nourrit notre relation. Ça peut paraître un peu contre productif ou un peu dingue de sauver une relation en prenant juste de la distance. En tout cas moi je ne pensais pas comme ça. Pour moi, si il y avait un problème de distance, il fallait essayer de se rapprocher encore plus. Mais le psychologue nous a permis d’y voir plus clair et de changer de position. En prenant soin de nous individuellement, on a une meilleure relation à deux. »

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