Santé

15 % des lycéens présentent des signes de burn-out, selon une chercheuse


Une thèse réalisée par une psychologue de l’Éducation nationale, alerte sur la santé mentale des lycéen·nes. 30 % des personnes interrogées à travers la France, sont en risque de décrochage scolaire, selon l’experte.

La santé mentale des jeunes n’a jamais été aussi préoccupante. Dans le sillage de la pandémie de Covid-19, plusieurs études ont tiré la sonnette d’alarme, évoquant des troubles anxieux, des symptômes de dépression ou encore des gestes suicidaires chez les enfants et les adolescent·es. Qu’en est-il dans les couloirs de lycées ? Si le burn-out est souvent associé à une surcharge de travail dans le milieu professionnel, cette forme de détresse psychologique concerne aussi les mineurs. 

Lire aussi >>  Ce facteur étonnant augmenterait le risque d’anxiété et de dépression chez les jeunes

Épuisement, stress, désengagement 

Une conférence sur le bien-être à l’école, menée par le Conseil national d’études des systèmes scolaires, s’est déroulée du mardi 20 au mercredi 21 novembre. À l’occasion de cet événement, la chercheuse en psychologie Aline Vansoeterstede a présenté sa thèse intitulée « Ta vie au lycée », relayée par Radio France. Ces travaux ont été réalisés entre 2021 et 2022, auprès de 500 lycéen·nes aux quatre coins de la France. Résultat, 15 % des adolescent·es présentent des signes de burn-out. « Ils sont nettement plus épuisés que la moyenne, et nettement moins engagés », observe la psychologue de l’Éducation nationale, citée par nos confrères. « Ils ont un sentiment de lassitude permanent. Ils se sentent fatigués dès le début de la journée, ils n’ont pas d’énergie et ont des difficultés à se concentrer dans leur travail. »  

Des symptômes liés au harcèlement scolaire ?

Des symptômes de stress se font également ressentir chez ces élèves qui ont tendance à se coucher plus tard que leurs camarades, à s’assoir au fond de la classe, et à s’absenter des cours. Un fléau d’autant plus inquiétant que ces jeunes « ressentent très peu de soutien à la fois de leurs parents, leurs enseignants, mais aussi leurs camarades ». Face à ce constat, on est en mesure de se demander si ces adolescent·es ne sont pas « potentiellement victimes de harcèlement à l’école », souligne la doctorante en psychologie de la santé. 

Plus préoccupant encore, pour pallier cet épuisement physique, émotionnel et mental, les lycéen·nes qui présentent des symptômes de burn-out, se tournent vers des substances psychoactives. Une consommation plus importante que chez leurs camarades. Pourtant, ces personnes à la santé mentale fragile « ont de l’ambition scolaire », souligne Aline Vansoeterstede. « Quand on leur demande ce qu’ils veulent faire plus tard, en tout cas chez les bacs généraux, ils veulent en majorité aller jusqu’à bac +5, mais ne savent pas quoi faire. Ils sont probablement perturbés dans leur projection et sûrement un peu inhibés. » 

17 % de lycéens « désengagés » 

Par ailleurs, 17 % des individus interrogés ne trouvent aucun intérêt à l’école. « Par contre, ils ne sont pas du tout épuisés, ils ne sont pas stressés. Quand on voit ce profil-là, on se dit : ils ne prennent pas beaucoup de plaisir dans ce qu’ils font, ils n’éprouvent pas beaucoup de satisfaction dans leur travail », explique la spécialiste. Au total, 30 % des élèves sont en risque de décrochage, selon elle. 

Dans ce contexte, Aline Vansoeterstede appelle à une mise à disposition d’indicateurs de suivi de la santé psychologique à l’école au niveau national. S’appuyant sur les témoignages qu’elle a recueillis auprès des jeunes, la chercheuse recommande également la mise en place de temps formels ou informels, pour permettre aux élèves d’échanger librement avec leurs enseignants. Reste à savoir si ces préconisations seront prises en compte par le gouvernement. 

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page