Santé

Polysomnographie : définition, indications, déroulement

Définition : qu’est-ce qu’un examen polysomnographique ?

L’examen polysomnographique, aussi appelé polysomnographie, est une technique médicale qui consiste à enregistrer plusieurs variables physiologiques pendant le sommeil du patient. Ces variables peuvent inclure le rythme respiratoire, le rythme cardiaque, la pression artérielle, l’activité cérébrale (électroencéphalogramme), l’activité musculaire (électromyogramme), et les mouvements des yeux. 

« Ces mesures sont prises à l’aide de différents capteurs positionnés sur la base du cou (analyse du ronflement), sur le menton, sur le coeur (électrocardiogramme), sur le crâne (électro-encéphalogramme), au niveau des yeux (électro-oculogramme), sur les jambes (électromyogramme des muscles) … ainsi qu’à l’aide de deux ceintures (abdominale et thoracique) qui permettent d’étudier les mouvement respiratoires du tronc, et enfin un capteur d’oxygène (oxymètre) sur le bout du doigt afin de mesurer le niveau d’oxygène présent dans le sang », résume le Dr Ghassan Fayad. 

La polysomnographie permet la réalisation d’un hypnogramme qui sert à étudier le sommeil du patient et de savoir quelles sont les proportions des différents sommeil (lent léger, lent profond, paradoxal). 7 L’objectif de cet examen est donc de détecter et quantifier les éventuels troubles du sommeil, afin d’aider le patient à retrouver un bon sommeil »,résume le spécialiste.

La polysomnographie est  réalisée pendant la nuit, dans certains cas dans un hôpital ou un centre de sommeil, mais est dans la plupart des cas effectuée à domicile.

Indications : pourquoi faire une polysomnographie ?

La principale indication de polysomnographie concerne la recherche d’apnée du sommeil, plus précisément du syndrome d’apnée hypopnée obstructif du sommeil (SAHOS), qui est très fréquente car concernerait près de 30% des plus de 65 ans. Elle peut donc être prescrite en présence de symptômes évocateurs d’apnée du sommeil, tels que la somnolence diurne excessive, les pauses respiratoires pendant le sommeil, les ronflements excessifs ou encore des réveils fréquents.

La polysomnographie est également recommandée pour diagnostiquer divers troubles du sommeil tels que l’insomnie chronique et les parasomnies, y compris les comportements aberrants pendant le sommeil paradoxal.

« Elle est proposée en cas de crises d’épilepsie nocturne ou de narcolepsie, caractérisée par des endormissements irrépressibles qui peuvent survenir à tout moment de la journée, même en pleine activité »,  indique le Dr Fayad. 

Dans certains cas, cet examen peut être préconisé dans le cadre de bilan neurologique, pneumologie, ORL ou cardiologique. En effet, certains troubles du sommeil, notamment l’apnée, peuvent augmenter le risque de pathologies cardiovasculaires, comme l’AVC. 

Enfin, elle peut être utilisée dans l’exploration des troubles comportementaux comme l’agitation nocturne, l’hyperactivité ou encore les troubles de l’attention.

Comment se déroule une polysomnographie complète ?

La polysomnographie se déroule généralement en labo en ville ou en clinique. Le patient arrive en fin d’après-midi, et l’examen se déroule durant la nuit. « Pour avoir des données interprétables, il faut au minimum 6 heures d’enregistrement » précise le médecin spécialiste du sommeil. 

Des électrodes sont placées sur diverses parties du corps du patient – cuir chevelu, poitrine, visage et jambes – reliées à un petit boîtier qui enregistre en continu différentes données physiologiques durant toute la durée du sommeil.  « L’appareil est solidement installé : le patient ne doit pas avoir peur de le décrocher ni se sentir bridé dans ses mouvements », rassure le médecin. Il est également filmé tout au long de l’examen pour permettre une observation détaillée de son comportement durant son sommeil.

Peut-elle être réalisée en ambulatoire à domicile ?

Pour les très jeunes enfants, les personnes âgées ou lors de troubles neurologiques suspectés (troubles central du sommeil ou épilepsie) : la polysomnographie s’effectue obligatoirement en labo sous surveillance médicale. Dr Ghassan Fayad, médecin spécialisé dans les troubles respiratoires du sommeil

Les autres patients peuvent effectivement effectuer leur polysomnographie à domicile, ce qui leur permet de réunir des conditions de sommeil plus proches de leurs conditions habituelles.  « Dans ce cas, le patient vient au cabinet en fin de journée : un technicien du sommeil qualifié leur pose l’appareil sur le corps, durant environ 45 minutes, puis il rentre et dort à son domicile. » Ces dispositifs enregistrent les mêmes données qu’une polysomnographie réalisée en centre de sommeil. Le patient revient le lendemain déposer l’appareil, et ses résultats sont disponibles généralement la semaine suivant l’examen. 

Comment s’habiller pour faire une polysomnographie ?

Pour passer une polysomnographie, le patient doit être en pyjama ou en tenue de nuit confortable si hospitalisation, ou en tenue de type jogging ample et t-shirt s’il doit repartir à domicile avec l’appareillage. 

 « Il doit avoir préalablement pris une douche et fait un shampooing sans après-shampooing avant l’examen pour garantir une meilleure adhérence des capteurs. Il doit éviter le maquillage et le vernis à ongles qui peuvent interférer avec les capteurs, notamment ceux qui mesurent l’oxygénation du sang », rappelle le spécialiste. 

Quelle est la différence entre polygraphie ventilatoire et polysomnographie ?

La polygraphie ventilatoire et la polysomnographie sont deux examens utilisés pour diagnostiquer les troubles du sommeil.

La polygraphie ventilatoire est souvent réalisée en première intention car elle est plus simple à mettre en œuvre et moins chère. Elle permet d’enregistrer la respiration, le ronflement, le niveau d’oxygénation, et la position pendant le sommeil. Elle se fait systématiquement à la maison et ne nécessite pas d’hospitalisation. Dr Ghassan Fayad

De son côté, la polysomnographie est plus complète, puisqu’en plus des paramètres enregistrés par la polygraphie ventilatoire, elle étudie l’activité cérébrale, les mouvements oculaires, l’activité musculaire des jambes et du menton, et elle analyse la fonction respiratoire : tout autant de signaux qui permettent de reconnaître la succession des différents stades de sommeil (lent profond, lent léger et paradoxal).

Le choix de l’examen prescrit se fait quoiqu’il arrive après interrogatoire du patient et selon ses symptômes.  « Il existe deux questionnaires qui permettent d’orienter la décision du médecin sur le choix de l’examen à proposer au patient : le questionnaire « stop bang » qui évalue la probabilité que le patient fasse un SAOS, et l’échelle Epworth qui quantifie le degré de somnolence du patient lorsqu’il est éveillé »,  précise le Dr Fayad. 

Prix et remboursement : combien coûte une polysomnographie ?

Le coût d’une polysomnographie varie en fonction de l’établissement et de la région où elle est pratiquée. Pour un examen de polysomnographie (8h à 12h) réalisé par un médecin (secteur 1 sans dépassement) le coût est de 214, 27 euros. La prise en charge par la sécurité sociale dépend de la durée et des enregistrements demandés, et varie entre 136€ et 200€. En cas d’hospitalisation, le prix de la nuit s’ajoute à celui de l’examen. 

L’examen est remboursé à 70% par l’Assurance maladie et jusqu’à 30% par la mutuelle, selon les termes du contrat souscrit. 

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