Santé

Pourquoi a-t-on des brûlures vaginales ?

Brûlures vaginales, de quoi parle-t-on ?

Bien que souvent bénignes, les brûlures vaginales peuvent être extrêmement désagréables, sources d’inconfort et parfois (cas rares) sources de maladies sous-jacentes. C’est la raison pour laquelle les femmes doivent en avertir leur gynécologue rapidement.

Les symptômes associés

Les brûlures vaginales peuvent s’accompagner de plusieurs autres symptômes :

  • des démangeaisons au niveau de la vulve et du clitoris ;
  • de troubles du sommeil et de la fatigue liés aux brûlures ;
  • une zone intime plus sensible au toucher avec parfois, une dyspareunie (rapports sexuels douloureux)
  • des rougeurs et/ou gonflements ;
  • l’apparition de lésions sur les muqueuses, par exemple dans le cas d’une infection par l’herpès génital ;
  • des troubles urinaires (fréquence des mictions, douleurs…).
  • d’une mauvaise odeur intime.

Causes : qu’est-ce qui peut provoquer des brûlures vaginales ?

Les causes d’irritations de la flore vaginale sont diverses. Il peut par exemple s’agir d’irritations externes (sous-vêtements trop serrés ou synthétiques, produits de toilette intime agressifs ou encore rapports sexuels trop fréquents, serviettes hygiéniques irritantes…). D’autres causes sont également à distinguer selon les tranches d’âges.

Chez la femme de moins 50 ans

« Deux fois sur trois, la vaginite (ou inflammation du vagin) est principalement d’origine infectieuse », relève le site Ameli (source 1). Détails sur les germes en cause dans l’infection :

  • la mycose vaginale : « Elle est due à un champignon, presque toujours le Candida Albicans. On parle alors de vaginite mycosique ou mycose vulvovaginale et plus particulièrement de candidose vaginale », précise le médecin gynécologue.
  • des parasites (Trichomonas…) ;
  • des bactéries (mycoplasme, Gardnerella vaginalis, Chlamydia, Gonocoque…) ;
  • des virus (herpès génital…).

Certaines infections sexuellement transmissibles peuvent également engendrer des brûlures vaginales. C’est le cas notamment de la chlamydiose, ou infection à chlamydia, qui provoque des brûlures et démangeaisons de la zone intime, mais aussi de la gonorrhée, aussi appelée « chaude-pisse ». « Face à la recrudescence des IST (Infections sexuellement transmissibles), le port du préservatif lors de rapports sexuels entre partenaires non exclusifs ou en cas du moindre doute sera plus qu’indispensable », avertit le Pr Bruno Deval.

Dans des cas plus rares, la lésion liée aux brûlures de la zone concerne les glandes de Bartholin (responsables de la lubrification du vagin). Le suivi annuel chez un gynécologue est donc plus recommandé afin d’en écarter certaines pathologies ou anomalies, parfois asymptomatiques d’ailleurs.

Comment reconnaître l’herpès vaginal et la gonorrhée ?

« La gonorrhée ne fait généralement pas mal et peut même être asymptomatique. Si symptômes toutefois il y a, ils peuvent se confondre avec ceux d’une infection urinaire ou vaginale par exemple, des écoulements anormaux par l’anus ou encore des pertes vaginales », illustre le Pr Deval.

L’herpès vaginal, quant à lui, est douloureux voire très douloureusx « Aux démangeaisons et picotements succède l’apparition de lésions (vésicules : de toutes petites bulles de liquide), puis des suintements formant des croûtes ». Fréquemment, ces symptômes s’accompagnent de fièvre et de fatigue. Une consultation gynécologique et un traitement seront dans tous les cas (herpès vaginal ou gonorrhée) fortement recommandée.

Chez la femme après 50 ans

Les principales causes de brûlures vaginales après 50 ans s’expliquent principalement par un changement hormonal après la ménopause : c’est ce qu’on appelle, l’atrophie du vagin, en raison de la cavité vaginale qui devient plus étroite, plus courte.

L’atrophie du vagin se traduit par des irritations, sécheresses ou brûlures, mais aussi des douleurs lors des rapports sexuels. Pr Bruno Deval.

Le contrôle gynécologique annuel sera donc toujours recommandé.

Est-ce possible d’avoir une brûlure vaginale après un frottis et pourquoi ?

« En cas de sécheresse vulvo-vaginale, lors d’un examen gynécologique, il est possible que l’insertion du spéculum dans le vagin soit source d’inconfort, mais sans pour autant causer des brûlures vaginales », assure le Pr Bruno Deval.

Comment savoir si c’est une mycose ou une irritation ?

En cas de mycose, les brûlures sont généralement permanentes, s’accompagnant de pertes vaginales anormales (blanches et épaisses). Une simple irritation peut, elle aussi, causer des démangeaisons incessantes, sans que le Candida albicans en soit responsable. Dans tous les cas, prendre rapidement l’avis d’un professionnel de santé.

Brûlures vaginales, quand consulter un professionnel de santé ?

Toute brûlure vaginale (ou autre symptôme anormal) doit engager à consulter son médecin généraliste ou un gynécologue.

Quels sont les traitements des brûlures vaginales ?

Les brûlures vaginales étant rapidement insupportables, elles amènent en général à consulter rapidement un professionnel de santé (médecin généraliste ou gynécologue de préférence). Ce dernier pourra donc en déterminer l’origine et prescrire un traitement adapté (antibiotique, antifongiques…).

 Plus récemment : le laser

Certains médecins proposent désormais un traitement au laser aux femmes qui souffrent de brûlures vaginales. Malgré le manque d’études scientifiques relevant son efficacité réelle, ceci aurait pour effet de stimuler les fibroblastes, la synthèse de collagène, d’améliorer la trophicité de la muqueuse, sa vascularisation, son élasticité. Le corps médical est toutefois partagé concernant sa pratique. Certains praticiens arguent qu’il serait mieux de laisser cette technique à la recherche médicale plutôt que de la proposer en traitement pour l’activité clinique tout-venant. D’autant plus que pour l’heure, il n’existe aucune prise en charge de la part de la Sécurité sociale et qu’une séance de laser avoisine tout de même les 350 euros…

Comment soulager une brûlure vulvaire par voie naturelle ?

Plusieurs remèdes naturels  peuvent s’appliquer  sur la zone concernée : spray à l’eau florale de camomille noble par exemple, compresses froides ou encore huile végétale type amande douce. Il sera toutefois toujours conseillé de prendre l’avis médical, avant utilisation, afin d’éviter les effets secondaires et d’écarter certaines contre-indications médicales.

Comment éviter les brûlures vaginales ?

  • Avoir une bonne hygiène intime. La flore vaginale étant très délicate, il est donc important d’en prendre soin en privilégiant par exemple, des nettoyants intimes au pH neutre et de l’eau claire. Veillez également à ne pas réaliser de douches vaginales à répétition, cela fragilise la flore.
  • Utiliser un lubrifiant : en cas de sécheresse vaginale, n’hésitez pas à utiliser un lubrifiant lors des rapports sexuels. Préférez ceux à base d’eau et sans parfum.
  • Porter des sous-vêtements adaptés : les matières naturelles (coton, lin…) laissent davantage respirer la peau et les muqueuses tout en absorbant la transpiration, ce qui évite la prolifération de bactéries. Veillez également à choisir des culottes à la bonne taille : les sous-vêtements trop serrés peuvent aussi causer des irritations.
  • Protéger ses rapports sexuels (avec un préservatif) lorsqu’ils ont lieu avec un partenaire dit non exclusif ou même en cas du moindre doute sur son ou sa partenaire.

Enfin, avec ou sans douleurs présentes, il est conseillé à toutes les femmes d’avoir un suivi gynécologique annuel afin de procéder à un examen clinique : inspection extérieure et intérieure de la zone intime, examen sous spéculum, examen mammaire, toucher vaginal (éventuellement rectal) et enfin frottis. « Cet examen sera bien sûr réalisé en douceur, avec consentement de la patiente », insiste le Pr Bruno Deval.

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