Santé

Calculer votre IMC pour Femme & Homme

[ad_1]

L’indice de masse corporelle (IMC), ou Body Mass Index (BMI) en anglais, permet d’évaluer sa corpulence et d’adapter, si besoin, son hygiène de vie, pour éviter de tomber dans le surpoids ou la maigreur. Comment le calculer ? Comment interpréter ses résultats ? Est-ce grave si on dépasse les seuils en vigueur ?

Qu’est-ce que l’IMC (BMI en anglais) ?

L’indice de masse corporelle est utilisé depuis 1997 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), principalement pour évaluer les risques liés au surpoids et à l’obésité chez l’adulte de 18 à 65 ans.

Cet indicateur permet de savoir si notre poids est adapté proportionnellement à notre taille, ou s’il présente un danger potentiel pour notre santé. Il repose sur une simple formule mathématique qui prend en compte la taille et le poids de chaque individu.

Quelle formule pour calculer son IMC ?

L’indice de masse corporelle est calculé en divisant le poids (exprimé en kilos) par la taille au carré (exprimée en mètres). La formule est la même pour les hommes et les femmes : IMC = poids en kg / taille² en m.

Si vous pesez 63 kg et que vous mesurez 1,70 m, il suffit par exemple de multiplier 1,70 par 1,70, ce qui donne 2,89. Vous divisez ensuite votre poids, 63, par 2,89, ce qui vous donne un IMC de 21,8 kg/m². Reste à interpréter ce résultat.

Comment interpréter son indice de masse corporelle ?

L’IMC peut être calculé seul, ou chez un médecin. L’OMS définit plusieurs seuils d’alerte :

  • en dessous de 18,4 kg/m², on considère que la personne est maigre,
  • entre 18,5 et 24,9 kg/m², on considère que la personne a une corpulence « normale »,
  • entre 25 et 29,9 kg/m², on considère que la personne est en surpoids,
  • entre 30 à 34,9 kg/m², on considère que la personne est en obésité modérée,
  • entre 35 et 39,9 kg/m², on considère que la personne est en obésité sévère,
  • au-dessus de 40 kg/m², on considère que la personne est en obésité morbide.

D’un point de vue médical, ces seuils permettent de détecter des situations potentiellement dangereuses. « L’OMS définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé, ils augmentent statistiquement le risque d’apparition de diabète, maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, troubles musculo-squelettiques, certains cancers, etc.). Les personnes qui ont un IMC bas sont plus à risque de dénutrition qui peut aggraver des maladies chroniques pré-existantes, être à l’origine de graves carences, d’un déficit immunitaire, etc. », rappelle Fabienne Pommera, diététicienne-nutritionniste.

Quelles sont les limites du calcul IMC ?

Un indicateur statistique qui ne prend pas en compte la composition corporelle

L’IMC est-il fiable ? Là est la grande question. Il reste un indicateur statistique qui ne doit pas être pris au pied de la lettre :

L’IMC doit être apprécié différemment en fonction de l’âge de la personne, de son activité physique, de sa génétique, de sa santé, de l’histoire de son poids, etc. Isabelle Flaujac, diététicienne-nutritionniste

Son principal défaut est qu’il ne prend pas en compte la composition corporelle, c’est-à-dire la masse osseuse, la masse musculaire, la masse grasse et la masse hydrique, souligne Fabienne Pommera.

Deux personnes peuvent donc avoir un IMC identique, mais des corpulences différentes. C’est le cas des grands sportifs. De même, l’IMC peut être faussé chez une personne faisant de la rétention d’eau, ou présentant une ossature très légère.

D’autres reproches lui sont adressés :

  • L’IMC ne tient pas compte du sexe et de l’origine ethnique des patients, qui influencent leur métabolisme.
  • L’IMC ne permet pas de déceler d’éventuels troubles alimentaires. Une personne obèse, dont l’IMC est élevé, peut manger correctement d’un point de vue nutritionnel, tandis qu’une personne boulimique peut présenter un IMC normal.
  • L’IMC ne prend pas en compte l’aspect esthétique et le ressenti du patient qui peut avoir un IMC « normal » et être insatisfait de son corps.
  • L’IMC ne tient pas compte de l’activité physique, des consommations d’alcool et de tabac, qui ont une influence reconnue sur la santé.

À noter : l’indice de masse corporelle ne suffit pas à diagnostiquer une obésité ou un surpoids. Les professionnels utilisent également l’impédancemétrie pour évaluer la masse grasse et se fient à la mesure du tour de taille qui permet de mesurer l’excès de graisse viscérale.

Femmes enceintes et sportifs, pourquoi l’IMC n’est pas toujours pertinent

  • Le calcul de l’IMC n’est pas pertinent pour les femmes enceintes, le poids variant au cours de la grossesse. Il existe d’ailleurs un calculateur spécifique concernant la prise de poids idéale pendant sa grossesse. Ce gain de poids « idéal » est toutefois basé sur l’IMC de la femme enceinte avant la grossesse.
  • L’IMC n’est pas non plus adapté aux femmes allaitantes.
  • Quant aux sportifs de haut niveau, ils ont généralement une masse musculaire élevée qui peut fausser l’interprétation de l’IMC. Un IMC élevé en raison de cette masse musculaire ne signifie donc pas nécessairement que la personne est en surpoids au sens de l’OMS.

Comment calculer l’IMC en fonction de l’âge ?

Pour les personnes âgées de plus de 65 ans, il faut prendre en compte des critères de dénutrition liés à l’âge, la perte de la masse musculaire… Au-delà de 65 ans, la normalité pour l’IMC se situe plutôt entre 23 et 27 kg/m², indiquent les expertes.

Quant aux enfants et aux adolescents (jusqu’à 18 ans), on se reporte aux courbes de croissance (de poids, de taille et de corpulence). « La formule de calcul de l’IMC est la même que pour les adultes, mais le résultat est interprété en fonction des trois courbes de croissance que l’on retrouve dans le carnet de santé », souligne Isabelle Flaujac.

En vidéo : Comment calculer son IMC ?

À quelle fréquence calculer son indice de masse corporelle ?

À l’âge adulte, une fois le poids stabilisé, on peut aussi considérer que l’IMC est stable (du moins jusqu’à 65 ans). Inutile de le mesurer toutes les semaines ou tous les mois. Une fois par trimestre, voire une fois par an, cela suffit.

Le poids idéal correspond-il à un IMC spécifique ?

Le poids idéal, ou l’IMC idéal, n’existe pas. On peut être dans la fourchette de poids « normal » (IMC compris entre 18,5 et 24,9 kg/m²) et vouloir perdre quelques kilos, ou bien être légèrement en surpoids, ne présenter aucun problème de santé et se trouver bien ainsi.

« L’objectif n’est pas tant d’atteindre un IMC ‘normal’ ou un poids ‘idéal’, c’est plutôt d’adopter un comportement alimentaire ‘idéal’ (basé sur ses sensations de faim, de rassasiement et ses envies) pour atteindre un poids qui nous permet de rester en bonne santé le plus longtemps possible », commente Fabienne Pommera. En effet, l’indice de masse corporelle ne correspond pas forcément au « poids de forme ». Il est possible d’avoir un IMC à 26 ou 27 kg/m² et de sentir bien dans sa peau, dans ses vêtements, tout en présentant de bons paramètres morpho-physiologiques (tension, bilan sanguin, etc.).

Inutile de se comparer à autrui : en ayant la même taille, en adoptant la même alimentation et en pratiquant la même activité physique, deux personnes peuvent avoir une corpulence et un poids différents, notamment en raison de leur métabolisme de base (les besoins incompressibles de l’organisme, qui diffèrent selon chacun).

Quel est l’IMC idéal pour une femme ou un homme ?

Il n’existe pas de poids idéal, ou d’IMC idéal pour les femmes ou les hommes : « L’idéal » est de rester dans la fourchette de la « normalité (IMC compris entre 18,5 et 24,9 kg/m²).

Mais selon l’âge, l’activité sportive, la génétique, l’état de santé et l’historique du poids de chaque homme, l’IMC peut varier et le « poids de forme » peut correspondre à un IMC de 17 ou de 27 kg/m². Si cela n’occasionne ni problèmes de santé, ni mésestime de soi, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.

Comment réagir si mon IMC dépasse les seuils de la « normalité » ?

On n’est pas forcément en mauvaise santé ou en danger si son IMC dépasse un peu les seuils de la ‘normalité’. Avant de penser à faire un régime, il faut prendre en compte son métabolisme, l’histoire de son poids, son hérédité, ses comorbidités, etc.

« Il ne faut pas chercher à faire baisser son poids ou son IMC à tout prix, et encore moins s’imposer de mesures restrictives. L’idée est de maintenir un poids stable, sans se sentir en conflit permanent avec son alimentation », insiste Isabelle Flaujac

Si l’IMC se situe dans la fourchette de la maigreur ou du surpoids, mieux vaut rester vigilant et consulter un professionnel de santé. Cela permettra d’être rassuré et de mettre en place, si besoin, un suivi adapté à chaque situation. Objectif : « ne pas se laisser ‘dépasser’ par son poids », poursuit la diététicienne.

IMC 30 (obésité) : pourquoi doit-il alerter ?

Les adultes ayant une masse corporelle élevée ont une probabilité plus grande de devenir diabétiques, de développer une maladie cardiovasculaire ou un cancer (œsophage, pancréas, côlon-rectum, cancer du sein, endomètre, rein). « Lorsque l’IMC augmente de 20 à 30 kg/m², il y a une relation linéaire entre le poids et l’hypertension artérielle, les maladies coronariennes et le diabète de type 2. Le risque de cardiopathie ischémique augmente aussi avec le surpoids, et plus encore avec l’obésité », alerte la Haute Autorité de santé (source 1).

Dans le cas d’une obésité modérée (IMC supérieur à 30  kg/m²), sévère (IMC supérieur à 35 kg/m²) ou morbide (IMC supérieur à 40  kg/m²), la prise en charge peut être effectuée par une équipe pluridisciplinaire dans des centres spécialisés de l’obésité (CSO) avec suivi diététique, activité physique et prise en charge psychologique.

Quel IMC pour avoir recours à une chirurgie de l’obésité ?

Dans certains cas d’obésité, on peut envisager une opération de chirurgie bariatrique qui permet d’induire une perte de poids importante et de retrouver un poids plus sain. Il existe plusieurs techniques de chirurgie de l’obésité , les principales étant la sleeve gastrectomie,  l’anneau gastrique et le bypass gastrique. Pour autant, tous les patients  en surpoids ou en obésité ne sont pas éligibles à une chirurgie de l’obésité.

Les critères d’accès sont les suivants :

  • avoir un IMC supérieur à 40 kg/m² (obésité massive) ou avoir un IMC supérieur à 35 kg/m² (obésité sévère) , associé à au moins une comorbidité pouvant être améliorée grâce à la chirurgie (diabète, hypertension artérielle, syndrome d’apnée du sommeil…) ;
  • et avoir déjà tenté, sans succès, de perdre du poids grâce à une prise en charge médicale spécialisée de plusieurs mois ;
  • être âgé de 18 à 60 ans.

L’IMC, pas si fiable pour diagnostiquer un diabète de type 2

L’indice de masse corporelle est un indicateur du diabète de type 2 (dont l’apparition est favorisée par un IMC supérieur à 30 kg/m²). En effet, l’excès de graisse au niveau du ventre a une incidence sur la production d’insuline et peut induire soit une insulinopénie, soit une insulinorésistance. Mais selon une étude publiée en 2021 (source 2), cet indicateur n’est pas fiable, pour la simple et bonne raison que le niveau d’IMC à partir duquel il existe un risque de développer un diabète de type 2 n’est pas le même dans tous les pays, notamment les pays à revenu faible et intermédiaire.

Dans ces derniers, les personnes ayant un IMC de 23 ou plus présentaient un risque accru de diabète. Il y avait cependant une variabilité dans l’IMC optimal à choisir pour le dépistage du diabète entre les régions et les sexes, allant de 23.8 chez les hommes vivant en Asie de l’Est/du Sud-Est à 28,3 chez les femmes vivant au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Concrètement, les chercheurs appellent à utiliser des seuils d’IMC plus bas et harmonisés pour mieux caractériser le risque de diabète dans ces populations et faire ainsi en sorte que l’IMC constitue le même facteur de risque.

⬇️🎧Pour comprendre ce qu’est l’obésité, écoutez le second épisode d’Hypercondriaque, le podcast de prévention de Santé Magazine. Aline Perraudin reçoit le Dr Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste, spécialiste en endocrinologie et maladies métaboliques.

Peut-on être gros et en bonne santé ?

Continuer la lecture

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page