Santé

Cécile (36 ans) et Olivier (39 ans) : « On ne supportait pas que l’autre puisse faire des choses de son côté »

Cécile, 36 ans, et Olivier, 39 ans, sont en couple depuis 11 ans. Ce sont des amis qui ont insisté pour qu’ils se rencontrent en étant convaincus que le coup de foudre serait immédiat. Quelques années plus tard, ce sont ces mêmes amis qui étaient témoins à leur mariage. Cécile travaille comme secrétaire médicale et Olivier comme commercial. Ils aiment à passer le maximum de temps ensemble pour profiter le plus possible de leurs moments à deux avant l’arrivée prochaine de leur premier enfant.

Mais il y a deux ans, Cécile a eu besoin qu’ils commencent une thérapie de couple : « Je ne pensais pas que c’était quelque chose pour nous. En plus, on est hyper fusionnels, on a jamais de dispute, on n’est pas vraiment un couple à problème. Mais il y a eu un moment où il y a eu des tensions et je sentais que ça allait en s’empirant. C’était un problème partagé. Quelque chose qu’Olivier faisait et que je faisais aussi quand ça me concernait. En fait, on ne supportait pas que l’autre puisse faire des choses de son côté. Ça pouvait être regardé une série télé ou lire quand l’autre regardait la télé, aller se coucher seul si on était fatigué ou aller s’amuser avec des amis. On avait pris l’habitude de tout faire ensemble alors dès qu’il y avait une différence avec notre routine c’était pris comme une véritable trahison. J’ai commencé à me sentir oppressée par ça et à me dire que c’est quelque chose qui allait finir par nous faire du mal. C’est pour ça que j’ai préféré qu’on fasse une thérapie de couple pour comprendre si c’était normal d’abord, avoir un avis extérieur et aussi pour qu’on trouve une solution au quotidien. »

Fusionnels mais aussi solitaire

Pour Cécile, il n’était pas question de consulter parce qu’ils avaient un problème avec leurs sentiments : « Je me dis qu’il y a plein de gens qui font ce genre de choses parce qu’ils ne savent plus s’ils s’aiment. C’est en tout cas, l’image que j’en ai. Je n’ai jamais parlé avec la psy. Nous, on s’aime et ça a toujours été le cas. On a juste commencé à faire des choses qui, je pense, pouvaient abîmer notre relation. La psy a tout de suite compris ça. C’est elle qui a dédramatisé les choses et nous a appris à faire des choses chacun de notre côté sans se sentir coupable ou sans que l’autre se sente abandonné. Je crois aussi que ça venait de notre vision du couple. On se voyait fusionnels. On avait l’impression que l’amour c’était tout faire ensemble. J’ai appris que c’était faux. On fait des choses séparément et quand on se retrouve après on est heureux de se retrouver. C’est presque mieux maintenant. »

Je n’arrivais pas à me dire que c’était naturel

Olivier partageait aussi la vision de l’amour de Cécile : «  Mes parents ont divorcé quand j’étais tout petit et ce sont des personnes tellement différentes que je n’ai jamais compris comment ils avaient pu avoir un enfant ensemble. Quand on a commencé à être ensemble avec Cécile, je me suis dit que c’était incroyable d’avoir trouvé quelqu’un qui me correspondait autant. On aime les mêmes choses, on a envie des mêmes choses. Pendant longtemps, on a fait exactement pareil quand on était ensemble. Il n’y avait même pas de débat sur quoi faire parce qu’on était d’accord sur tout aussi. C’est incroyable comme sentiment. C’est pour ça que j’ai commencé à me sentir trahi quand elle a signifié son envie d’aller se coucher sans moi quand elle était fatiguée. Ou quand elle m’a dit qu’elle avait envie de voir une série qu’on n’avait pas prévu de regarder ensemble. Pour moi, c’était le début potentiel de la fin de notre histoire. Maintenant je sais que c’est absurde de penser ça. Mais sur le coup, c’était un vrai coup de poignard. Je n’arrivais pas à me dire que c’était naturel. »

Ça nous a permis de nous rendre compte qu’on avait des différences

Avec la psychothérapeute, Olivier réapprend à être un individu avant d’être en couple : « La fusion était tellement totale que je n’imaginais même plus avoir envie de choses pour moi. C’était devenu très naturel. Tout ce que j’aimais manger et que Cécile n’aimait pas manger ne faisait plus partie de ma vie. Les goûts qu’elle ne partageait pas, heureusement il y en avait peu, avaient été mis de côté et oublié. Ça peut paraître fou mais ça s’était fait sans réfléchir, sans sentiment de faire un sacrifice. Il y avait moi tout seul et moi avec elle. Et je préférais mon moi avec elle-même si ça voulait dire mettre de côté des choses. La psy nous a permis de redonner de la place à nos individualités. On a eu une série d’exercices et des séries de questions pour nous aider. On devait répondre à nos questionnaires sans en parler et sans partager nos réponses. Ça nous a permis de nous rendre compte qu’on avait des différences au final et que ce n’était pas si grave. Le plus gros du travail, ça a été de travailler sur nos insécurités quant à notre couple. Être différents, ce n’était pas la fin du monde même si on avait pu le croire. Ça, ça a été des heures de discussions ensemble parce qu’on sortait du cabinet en étant rassurés et que quand on rentrait à la maison et que l’autre avait envie de faire quelque chose seul ça réveillait toutes les angoisses. Je pense que ça nous a pris presque 8 mois pour accepter que l’autre fasse sa vie sans que ça veuille dire que c’était la fin de notre histoire. Ça a été une période difficile mais maintenant on est plus heureux que jamais. ».

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