La vente d’alcool aux mineurs non respectée par la plupart des débits de boissons selon l’association Addictions France
Les résultats, obtenus lors d’une opération test estivale dans huit communes, dont Nantes, soulignent une situation préoccupante où seul un établissement sur 42 a respecté la réglementation en refusant la vente d’alcool à des clients de moins de 18 ans.
L’opération, consistant en des « clients-mystères » mineurs commandant des boissons alcoolisées sous la surveillance d’une doctorante en sociologie, a révélé que dans la majorité des cas, la vente d’alcool aux jeunes s’est effectuée sans vérification de la carte d’identité, une infraction manifeste à la législation. Les localités concernées par ces opérations de contrôle incluent Nantes, Ancenis, Clisson, Vallet, Blain, Héric, Les Touches, et Nort-sur-Erdre. Dans chacune de ces villes, l’étude a mis en lumière un non-respect quasi-systématique de l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs dans les débits de boissons, soulignant ainsi l’ampleur du problème.
Parmi les 42 bars, cafés et fast-foods testés, seul un établissement a réussi à se conformer à l’article L. 3342-1 du Code de la santé publique, illustrant la nécessité urgente de mesures correctives. L’Association Addiction France regrette le caractère récurrent de cette situation, faisant référence à une étude similaire réalisée en 2021 dans les départements de Loire-Atlantique et du Finistère, qui avait déjà révélé que neuf magasins sur dix ne respectaient pas l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs.
En juillet 2023, l’association a porté plainte contre quatre magasins des enseignes Auchan et Leclerc dans la région nantaise, dénonçant le non-respect de la réglementation. Aujourd’hui, elle annonce son intention d’engager prochainement des actions similaires contre 20 autres supermarchés et épiceries à Nantes, Angers, et Rennes, après des constatations de non-conformité à la réglementation à l’automne 2023.
Bernard Passet, le président de l’Association Addiction France, déplore la nécessité de recourir à des actions en justice pour garantir le respect d’une loi destinée à protéger la jeunesse. L’étude envisage plusieurs pistes pour renforcer l’application de la législation, notamment l’instauration de contrôles réguliers dans les établissements et le renforcement des sanctions judiciaires. La situation appelle à une action urgente pour endiguer ce fléau persistant compromettant la santé et la sécurité des jeunes.