Santé

Zacharie, 32 ans : « Lorsque j’ai su la tromperie, mon ego de mâle en a pris un sacré coup »

«Annabelle et moi, on s’était promis, dès le départ, de ne jamais se mentir, raconte sans détour Zacharie. On sentait qu’il se passait vraiment quelque chose de fort entre nous, mais comme on ne savait pas encore où notre histoire allait nous mener et, comme on n’était, ni elle, ni moi, vraiment sûr d’arriver à être exclusif en amour (on avait jusqu’à lors, l’un et l’autre, multiplié les aventures), on tenait a minima à être loyal l’un envers l’autre. Aussi, le soir où elle est rentrée de ce fameux week-end à Marrakech, organisé pour l’enterrement de vie de jeune fille de sa meilleure amie, et qu’elle m’a raconté avoir passé une nuit très érotique avec un homme (« ce n’était ni prévu, ni anticipé », m’a-t-elle précisé), après une soirée pas mal arrosée au bar de l’hôtel, elle ne faisait donc que respecter le pacte que nous avions tous les deux conclu. Je ne peux donc rien lui reprocher sur ce point ».

Il n’empêche : cet ingénieur environnement d’une grosse entreprise parisienne prend, ce jour-là, une sacrée claque. « J’ai beaucoup moins bien encaissé la nouvelle que je ne l’aurais cru, reconnaît-il lui-même. L’idée qu’elle ait pu, deux mois seulement après le début de notre relation, désirer un autre que moi et passer aussi facilement à l’acte m’était insupportable. Pour ma part, je savais que j’en aurais été incapable. Depuis que j’avais rencontré Annabelle, je m’étais inconsciemment rangé. À tel point que je ne matais même plus les filles ». La jeune préparatrice en pharmacie a beau lui répéter en boucle qu’elle regrette son incartade (« c’était con », reconnaît-elle immédiatement) et s’empresser d’ajouter que cela ne change rien entre eux, Zacharie bout intérieurement de colère.« Je ne suis pas d’un tempérament violent, mais ce jour-là, je me suis clairement retenu pour ne pas tout casser dans l’appartement, se souvient-il, pas très fier de lui. Cette avalanche de sentiments que j’ai ressentie à l’annonce du pas de côté d’Annabelle a pourtant eu un effet bénéfique. Elle m’a fait prendre la mesure de l’amour que je portais à ma compagne. On s’est donc posé et, très calmement, je lui demandé de tout me raconter. Je voulais entendre la vérité, plutôt que d’essayer d’imaginer des choses ».

Dans les jours qui suivent, Zacharie n’est que douleur et humiliation

L’évocation de ces deux corps étrangers emmêlés sur un lit d’une chambre d’hôtel est une torture pour le trentenaire. Mais il a besoin d’avoir des réponses à toutes ces questions qui se bousculent dans sa tête. Annabelle, elle, n’en mène pas large. Bouleversée de voir le chagrin Zacharie, elle se confond en excuses et implore une seconde chance. Durant près de trois heures, les questions fusent : Annabelle a-t-elle trouvé « ça » bien ? À-t-elle joui dans les bras de cet inconnu ? Plus qu’avec lui ? « Cet incident remettait notre couple en question, mais il n’y avait pas que ça, confie le trentenaire. Je me sentais profondément atteint dans ma virilité. Je m’interrogeais sur ma valeur, sur mon pouvoir de séduction et je ressentais le besoin de me comparer à cet homme, de savoir ce qu’il avait de plus que moi. Bref, mon ego de mâle en avait pris un coup ».

Force, espoir, assurance

Annabelle lui jure que son geste n’a strictement rien à voir avec lui. Elle a juste cédé (bêtement) à une pulsion en pensant passer un moment fort en émotions, mais le remord l’a ensuite tellement envahie qu’elle n’a pas pu tenir celui qu’elle aimait à l’écart. Dans les jours qui suivent, Zacharie n’est que douleur et humiliation. « Je ne savais pas si on allait vraiment pouvoir continuer ensemble, avoue-t-il. Je me disais qu’on ne voulait pas les mêmes choses et j’ai même pensé, à un certain moment, que la seule solution était peut-être la rupture. Je crois qu’il me fallait ce temps pour me calmer, pour fermer cette blessure narcissique. Et aussi pour réaliser à quel point je tenais Annabelle ».

La déception laisse alors place au pardon. Un pardon généreux. « Je lui ai redonné ma confiance, explique-t-il. En lui disant que je ne voulais surtout pas sans qu’elle se sente obligée de se racheter en me demandant mille pardons. Elle l’avait déjà fait, il fallait maintenant avancer. Quant à moi, je me suis interdit de fouiller dans son téléphone ou de l’espionner, d’une manière ou d’une autre. Je ne souhaitais pas être ce genre de personne qui dit passer l’éponge et qui, en réalité, fait payer chaque jour sournoisement à l’autre son erreur. Personne n’est infaillible. Et puis, surtout, il n’y avait  pas de place pour un bourreau et une victime dans notre relation ». Que reste-t-il de tout cela un an et des brouettes plus tard ? « On est plus soudés que jamais, assure Zacharie. Cet épisode est très très loin derrière nous. Et s’il nous arrive parfois de l’évoquer, c’est uniquement pour en rire ! »

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