Microbes : des acteurs inattendus dans la domestication des plantes, notamment des légumes

La sélection des caractéristiques des plantes a été étroitement liée à la population de bactéries, virus et champignons qu’elles abritent. La domestication du haricot vert, qui remonte à 9000 ans dans les Andes, a été analysée par des chercheurs. Ils ont cultivé des graines de haricots verts et blancs, ainsi que de leurs cousines sauvages, puis ont utilisé des outils de séquençage génétique pour examiner les populations de bactéries présentes dans les racines, les tiges et les graines. Les résultats ont montré que les haricots verts et blancs attiraient et favorisaient une population bactérienne similaire mais distincte de celle de leurs cousines sauvages.

Les bactéries ont joué un rôle crucial, influençant notamment la teneur en calcium des haricots. La sélection des haricots pour des qualités culinaires a indirectement conduit à la sélection de populations spécifiques de bactéries par les premiers agriculteurs andins, qui étaient alors des microbiologistes sans le savoir.

Ces découvertes remettent en question l’approche traditionnelle de l’agriculture axée sur les caractéristiques intrinsèques des espèces, indépendamment de leur interaction avec l’environnement. Les résultats soulignent l’importance des microbiotes dans les plantes et les animaux, mettant en lumière les réseaux complexes d’alliances, de partenariats et de symbioses qui façonnent le vivant. Cette approche élargie de la science du vivant transforme la biologie en une science des relations et l’agriculture pourrait reconsidérer son utilisation de pesticides à la lumière de ces nouvelles perspectives, tant dans une considération de respect des aliments que nous consomons que dans un soucis de risque sanitaire certain.