Santé

Allô Giulia ? : « Mon mec est beaucoup plus « explorateur » que moi au lit »

« Chère Giulia,

J’ai rencontré Simon après une longue traversée du désert – cinq ans sans mec ni sexe, vous vous rendez compte ? J’ai mis beaucoup, beaucoup de temps à me remettre d’une longue histoire d’amour, la toute première, en fait, qui s’est aussi mal terminée qu’elle avait commencé, mais ça n’est pas le sujet. Le sujet, c’est Simon. Avec lui, c’est comme si j’avais retrouvé toute ma légèreté d’adolescente. Je suis beaucoup plus spontanée, comme il sait l’être. Je fais aussi beaucoup plus la fête, sans me préoccuper de l’heure. Je ne me préoccupe plus de grand-chose grâce à lui, d’ailleurs : il a 22 ans, ça aide à l’insouciance, je crois… Oui, je sais, je suis une cougar, et je suis censée avoir honte, sauf que pas du tout ! J’en suis la première étonnée, mais c’est vrai que, pour une fois, je me fiche complètement du regard des autres. C’est comme si plein de portes, et plein de fenêtres s’étaient ouvertes depuis qu’il est arrivé dans ma vie. Le problème, c’est que j’ai peur, là, d’en fermer une, et de le perdre. Simon est beaucoup plus « explorateur » que moi, au lit. Moi, j’ai toujours été ultra-romantique, un seul amour, un seul amant, autant dire que je découvre la vie ! Sauf que je n’aime pas tout. J’essaie tout, mais je n’aime pas tout. Et l’autre soir, il m’a filé une énorme claque sur les fesses, comme ça, sans prévenir… J’ai hurlé, j’avais mal, j’ai détesté. Je l’ai repoussé, et il s’est vexé. Depuis, il y a une gêne entre nous et ça ne nous était jamais arrivé. Vous pensez que je devrais réessayer ? Je n’en ai aucune envie, mais peut-être que la deuxième fois, comme je serais moins surprise, ça passera… Et quoiqu’il arrive, il me fait tellement de bien que je lui dois bien ça. Des fois, c’est ce que je pense. Mais juste après, je ressens la brûlure sur ma fesse, et c’est juste pas possible. Vous pensez que je suis trop coincée ? Que je devrais m’ouvrir un peu ? » – Lucie, 37 ans.

« Chère Lucie,

Je vous avoue, je n’adore pas le mot « coincée ». Parce qu’il porte, en lui-même, un jugement de valeur, absolu, définitif, énoncé comme rationnel, sur toute personne qui n’aimerait pas telle ou telle pratique sexuelle. Or, le sexe, ce n’est pas un tableau excel avec des cases à cocher, ou pas. C’est d’abord une affaire de soi à soi, de désir et de plaisir – et quand une caresse nous donne du plaisir, on est bien au-delà du « ça passe ». Vous vous connaissez suffisamment pour savoir ce que vous aimez, vous êtes prête vous aussi à jouer les exploratrices, mais vous avez parfaitement le droit de poser vos limites – pardon, mais c’est quand même la base d’une relation à peu près saine…

Ensuite seulement, c’est l’affaire de soi à l’Autre : que fait-il qui suscite ce désir, ou me donne ce plaisir ? Qu’est-ce j’aurais envie de faire, à mon tour ? Pour lui donner envie, et peut-être même pour le faire jouir, et jamais, jamais, jamais, parce que vous lui devriez quelque chose. Vous ne lui devez rien, il ne vous doit rien, et le sexe n’aime pas la contrainte : le ressenti, forcément ponctuel, forcément individuel, est la seule grille de lecture valable d’une bonne (ou d’une mauvaise) partie de culbuto. Elle est propre à chacun, sans que personne n’ait à se justifier : vous êtes libre, et Simon va survivre s’il ne vous met pas de fessée. Il doit pouvoir supporter – et dans le cas contraire, fuyez : s’il est suffisamment autocentré pour orchestrer tout son répertoire érotique sans le moindre égard pour vous, alors il n’en vaut pas la peine. Vous me le foutez dehors, et tant pis pour les paillettes qu’il mettait dans votre vie : vous saurez parfaitement en trouver ailleurs…

Sauf qu’on n’en est pas là. Là, on en est à une gêne, entre vous. Et, oui, elle tranche avec la complicité que vous avez eue jusqu’ici. Mais justement, servez vous-en pour aller le trouver, et lui parler. Vous pourrez lui dire ce que vous n’avez pas aimé – la surprise, la douleur, et/ou le geste en lui même. Il pourra vous dire ce qui, vraiment, l’a gêné – est-ce qu’il a honte de s’être fait rabrouer ? Est-ce qu’il culpabilise de vous avoir fait mal ? Tant qu’il ne vous l’a pas dit, vous ne le savez pas : évitez de penser à sa place. Ah ! À la mienne non plus, d’ailleurs : figurez-vous que je déteste le mot « cougar »… Quand le mec est beaucoup plus vieux, il a la noblesse du Pygmalion, mais nous, on serait juste des gros animaux poilus aux dents qui rayent ? Non merci. Éclatez vous, Lucie, voilà tout. Quelque chose me dit que vous êtes faite pour ça… »

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