Santé

Mon enfant est en surpoids, comment l’aider sans le complexer ?

Le rapport à l’alimentation se construit dès le plus jeune âge. Si les mœurs de la société tendent à évoluer, avec des mouvements qui prônent le  body positivisme et dénoncent la grossophobie, dans les faits, le poids des enfants a tendance à inquiéter les parents. « Consciemment, ces craintes sont liées à des problématiques de santé. Mais inconsciemment, les raisons sont plus complexes : en réalité, les parents pensent au regard des autres, aux risques de harcèlement scolaire, à la réussite de leur enfant. C’est l’apparence qui prime », explique Isabelle Siac, psychologue spécialiste des troubles du comportement alimentaires (TCA). « En tant que parents, on se projette narcissiquement sur ses enfants, on a envie qu’ils soient beaux, comme l’attend la société. » Face à ces craintes, certaines attitudes parentales sont susceptibles de déclencher des traumatismes. Alors, comment agir si l’on pense que son enfant est en surpoids ? Comment trouver les bons mots ?  

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Surpoids et restriction alimentaire : un cercle vicieux néfaste pour la santé de l’enfant 

Le diagnostic du surpoids et de l’obésité infantile repose sur l’indice de masse corporelle (IMC), et l’analyse de l’évolution de la courbe de corpulence, renseignée dans le carnet santé. Un rôle qui revient au médecin traitant de l’enfant ou au pédiatre. « Si un enfant est un peu rond mais que sa courbe suit son cours normal, ce n’est pas inquiétant. Ce qui pose un problème, et notamment à l’adolescence, c’est lorsque la courbe se met à grimper d’un coup », précise Isabelle Siac, qui rappelle que la puberté peut occasionner des variations de poids.

En France, la prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent reste encore trop élevée, indique l’Assurance maladie. 20 % des enfants de 6 à 17 ans étaient en surpoids dont 5,4 % en situation d’obésité en 2017. Et si les causes sont multiples (déséquilibres entre apports alimentaires et dépenses énergétiques, insuffisance de sommeil, génétique, médicaments…), c’est justement la restriction alimentaire qui risque de déclencher des troubles du comportement alimentaire.   

« Si l’on pense que son enfant est en surpoids, il faut pathologiser le moins possible » 

Anorexie, boulimie, hyperphagie… selon Isabelle Siac, 90 % des TCA sont provoquées par l’interdit alimentaire, et cette injonction paradoxale : d’un côté être mince et ne pas manger n’importe quoi ; de l’autre se faire plaisir pour être épanoui. « Si l’on pense que son enfant est en surpoids, il faut pathologiser le moins possible, insiste l’experte. L’anxiété des parents peut créer chez l’enfant l’idée qu’il est trop gros, tordre son rapport à la nourriture, et conduire à des régimes encore plus dangereux pour sa santé. » D’ailleurs, les troubles alimentaires sont extrêmement contagieux d’une génération à l’autre. « Si les enfants voient leurs parents prêter particulièrement attention à ce qu’ils mangent, ou faire des remarques sur l’alimentation en général, ils reproduisent les mêmes schémas, par mimétisme. »  

Bonbons, gâteaux, sucreries… mettre en place un cadre souple 

« Aujourd’hui, les parents âgés de 30 à 45 ans environ, sont très soucieux que leurs enfants mangent bien. Paradoxalement, cet excès d’attention peut conduire à des interdits, concernant les sucreries notamment », observe Isabelle Siac. Pour éviter cette spirale infernale, la psychologue recommande de mettre en place un cadre souple. « On ne mange pas n’importe quoi, n’importe quand. Mais les gâteaux et les bonbons ne doivent pas être des interdits pour autant. Il faut manger de manière équilibrée, sans faire une obsession de l’équilibre », indique-t-elle. À l’adolescence, marquée par la puberté qui peut perturber la façon de manger et occasionner des prises de poids, « les parents doivent rassurer leurs enfants », souligne l’experte. « Il faut faire confiance à ses enfants, et privilégier la communication. » 

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