Santé

Noémie, 55 ans : « La goujaterie de mon amant m’a ouvert les yeux sur les qualités de mon mari »

« Je suis psychologue et je peux vous dire que des couples qui battent de l’aile, j’en vois tous les jours (ou presque), confie Noémie sur un ton presque désabusé. Du coup, je me suis longtemps dit que j’étais plutôt vernie, car le mien n’allait pas si mal que ça. Il faut dire que Bertrand a beaucoup de qualités. C’est l’homme le plus responsable et, surtout, le plus gentil que j’aie jamais rencontré. Après plus de vingt ans de vie commune et deux enfants, lui et moi n’étions certes plus dans la passion des débuts (c’est quasi impossible de l’être), mais nos échanges restaient fluides et simples. Qui plus est, nous trouvions toujours du plaisir à être ensemble et même, cerise sur le gâteau, à faire l’amour. Bref, la vie avec lui était douce et agréable. L’idée d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ne m’aurait même pas effleurée ».

Ne jamais dire « jamais »

Que s’est-il passé pour que Noémie change subitement d’avis ? « En 2019, le cabinet dans lequel je travaillais s’est installé dans de nouveaux locaux, dans le XVe arrondissement de Paris, raconte-t-elle. Comme j’habite dans le Val-de-Marne, mon temps de trajet s’est alors considérablement allongé ». De quarante minutes, il passe alors à près d’une heure trente. Beaucoup trop pour la mère de famille qui commence à parler déménagement (et emménagement – rapide, s’il vous plaît – dans la capitale) à sa moitié. « Nos deux fils avaient quitté le nid pour aller étudier à l’étranger, se justifie-t-elle. Et notre maison était devenue de toute façon trop grande pour nous. Rien ne nous retenait en banlieue. Je n’avais donc aucune raison de me tuer à petit feu dans les transports en commun ».

Contre toute attente, l’idée de Noémie est rejetée par Bertrand qui, connaît le caractère impulsif de sa femme, mais aussi sa capacité à déchanter après s’être trop vite emballée. Cette maison, ça avait été son coup de cœur, il y a une dizaine d’années. À l’époque, elle ne voulait d’ailleurs plus entendre parler de Paris, de l’exiguïté de ses logements, de la cherté de ses loisirs, de l’incivilité de ses habitants.

Au fond de lui, Bertrand n’est pas totalement fermé à la discussion (Noémie le comprendra plus tard), mais il veut prendre le temps de peser le pour et le contre avec son épouse, d’envisager des alternatives – ne pourraient-ils pas louer, ou acheter, un pied-à-terre à Paris ? -, afin de ne pas regretter leur décision. Il n’empêche : Noémie prend le refus de son cher et tendre comme un signe d’égoïsme. « Je me disais qu’il manquait totalement d’empathie à mon égard, confirme-t-elle. Et que c’était la preuve qu’il ne m’aimait pas vraiment ».

J’étais flattée qu’un homme beau, jeune et intelligent s’intéresse à moi

Dès lors, tout commence à partir en vrille. Noémie se met à ne plus supporter Bertrand et à ne voir que ses défauts. « Tout m’exaspérait en lui, se souvient-elle. Sa manie de ponctuer ses phrases d’un petit rire, comme celle de ne jamais fermer les tiroirs de la salle de bains ou encore de jeter mes magazines avant que je les aie lus ».

Et comme il n’y a pas de hasard dans la vie (c’est du moins ce que pense la quinqua), elle (re) croise alors la route de Julien, le fils d’une ex-patiente, qu’elle n’a pas vu depuis des années. Le délégué pharmaceutique a beau avoir dix-sept ans de moins qu’elle, il lui fait vite comprendre qu’elle lui plaît. « À une autre période de ma vie, je lui aurais fait gentiment comprendre qu’il fallait qu’il passe son chemin, jure Noémie. Mais j’étais en colère contre Bertrand et je me suis laissé prendre au jeu. J’étais même flattée qu’un homme beau, jeune et intelligent s’intéresse à moi ».

Personnalités incomparables

Après trois jours d’échanges de messages (qui ont vite dérapé en sextos), la quinquagénaire se retrouve dans le lit de Julien. « J’en voulais tellement à mon mari que je n’ai pas ressenti la moindre culpabilité en rentrant chez moi », lâche-t-elle, encore elle-même scotchée d’avoir franchi la ligne rouge aussi facilement. Lorsque Julien écrit, quelques jours plus tard, vouloir la revoir, elle ne dit pas non plus non. « Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, reconnaît Noémie. J’étais sans doute grisée par les événements ».

La liaison entre Noémie et Julien dure en tout et pour tout trois mois. « Il disparaissait, puis réapparaissait, sans aucune explication, détaille-t-elle. À aucun moment, il essayait de nouer un lien entre nous ou d’en savoir plus sur moi ». Plus Noémie prend conscience de la goujaterie de Julien, plus elle repense aux qualités de Bertrand. « Je me disais qu’il n’aurait jamais pu se comporter ainsi avec moi, dit-elle. Les premiers mois de notre relation, il ne pensait qu’à une chose : me voir et apprendre à me connaître. Il était prévenant, attentionné. Bref, amoureux. Et même si on avait eu, dernièrement, un problème de communication, je savais qu’il était encore tout ça. J’avais, une fois de plus, agi sans réfléchir. J’ai alors eu terriblement honte de moi. Je me suis réveillée un matin et j’ai bloqué Julien. Il n’a jamais cherché à me revoir ».

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